Maison d’Ariane : Ces femmes qui aident d’autres femmes

Par Marie-Catherine Goudreau

Depuis près de 40 ans, la Maison d’Ariane à Saint-Jérôme vient en aide aux femmes victimes de violence conjugale, partout dans les Laurentides.

Pour Fannie Roy, coordonatrice générale de la Maison d’Ariane, la Journée internationale des droits des femmes représente un moment pour mettre la lumière sur les droits acquis au cours des 100 dernières années. « La situation des femmes était en grande précarité. Cent ans plus tard, il reste des écueils, des espaces où l’inégalité persiste. Notamment dans la division des rôles, la présence concentrée des femmes dans certains emplois moins bien rémunérés », souligne-t-elle.

Depuis trois ans, le nombre de demandes d’hébergement est « tristement stable », rapporte Mme Roy. « Plus de la moitié des femmes qui font appel à nous ne pourront pas être desservis par notre hébergement. Mais on les réfère impérativement à d’autres ressources en hébergement. » La Maison d’Ariane a toutefois ouvert trois places supplémentaires cette année.


Nombre de demandes au cours des trois dernières années : 

  • 2021-2022 : 219 demandes de femmes accompagnées de 82 enfants
  • 2021 : 241 demandes de femmes femmes accompagnées de 152 enfants
  • 2019-2020 : 262 demandes de femmes accompagnées de 147 enfants

Nombre de femmes accueillies en hébergement : 

  • 2021-2022 : 70 femmes et 50 enfants
  • 2021 : 61 femmes et 59 enfants

Malgré le taux de refus élevé, Fannie Roy souligne l’importance pour les femmes de ne pas hésiter de faire appel aux services de maison d’aide et d’hébergement. « On peut explorer des plans de protection avec les femmes. Il y aussi un programme, LAFU, qui permet d’avoir des espaces de débordement, le temps que les places se libèrent. » La porte d’entrée, c’est cet appel téléphonique.

« Les femmes doivent nous appeler si elles sont en situation de crise. Et ensuite, on s’assure qu’elles soient mises en sécurité, selon leurs besoin. » – Fannie Roy

Établir une relation de confiance 

Lorsque les femmes en besoin arrivent à la Maison d’Ariane, les intervenantes sur place les prennent tout de suite en charge. « Elles gardent toutes une image très précises du moment où elles arrivent dans la maison. C’est un moment charnière, grand en émotion et en vertige », souligne Fannie Roy.

Dans les premiers 24 heures, les intervenantes s’assurent que leurs besoins immédiats sont comblés : manger, dormir, s’occuper des enfants. À l’issue de la première semaine, l’accompagnement sera plus individualisé. Des intervenantes sont présentes 24 heures sur 24 dans la maison, et peuvent répondre à tout moment aux femmes. Elles ont une chambre privée, mais partagent les espaces communs avec d’autres femmes dans la même situation.

« La posture non-jugeante est au coeur de nos valeurs. Puis, c’est dans nos principes d’intervention de croire au potentiel des femmes et de prendre des décisions dans leur intérêt et celui de leur enfant. On est là pour que les femmes puissent s’approprier leur prise de confiance. On les accompagne à voir leur force et leur potentiel », explique la coordonnatrice générale.

Ainsi, les intervenantes sont en soutien, plutôt que devant les femmes, selon leur décision. Elles les accompagnent ensuite en les informant sur leurs droits, sur les démarches et sur les recours possibles. « L’information, c’est le pouvoir », soutient Mme Roy.


Pour de l’aide et de l’hébergement aux femmes victimes de violence conjugale et à leur(s) enfant(s) :

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