(Photo : Nordy par Davy Lopez)
Guylaine Charlot, directrice générale de la Maison Aloïs Alzheimer.

Maison Aloïs : L’importance du soutien des entreprises

Par France Poirier

« Des entreprises nous soutiennent, mais on en prendrait d’autres, parce que ce qui est la pierre angulaire des organismes et qui met beaucoup de pression sur les directions, c’est le financement », nous explique d’entrée de jeu Guylaine Charlot, directrice générale de la Maison Aloïs Alzheimer à Saint-Jérôme.

L’enjeu est souvent le temps, nous indique Guylaine Charlot. « On manque de temps pour aller à la rencontre des entreprises et c’est important de les sensibiliser à notre cause. Le soutien financier est important, mais il faut que ce soit gagnant dans les deux sens. Je pense que les entreprises ont autant d’intérêt à s’impliquer auprès d’un organisme qu’un organisme a de l’intérêt à s’impliquer auprès d’une entreprise », ajoute-t-elle.

Des valeurs similaires

Comme l’explique Mme Charlot, les organismes ne font pas que prendre : ils peuvent aussi donner. « On peut faire la promotion de l’entreprise comme étant un citoyen corporatif soutenant et impliqué et qui partage des valeurs similaires aux nôtres. »

L’avantage que peuvent en tirer les entreprises est au niveau du marketing social et du rayonnement en mettant de l’avant leurs valeurs corporatives. « On sait que c’est de plus en plus difficile de recruter du personnel. les critères de ceux qui postulent à un poste sont différents d’avant la pandémie. Les gens choisissent une entreprise qui partage les mêmes valeurs humaines et sociales qu’eux. Pour l’entreprise, ça devient avantageux parce que, non seulement c’est plus facile d’embaucher, mais ça crée une rétention de personnel », ajoute-t-elle.

« Les gens veulent travailler pour les entreprises qui leur ressemblent et pour la qualité de vie au travail. »

Guylaine Charlot

On peut tous avoir besoin d’un organisme

Personne n’est à l’abri de vivre une situation et avoir besoin d’un organisme. On sait que les organismes agissent en complément du système de santé. « Appuyer un organisme ne vient pas dédoubler les services. Ils ne viennent pas soutenir financièrement des services qui sont déjà existants, mais plutôt des services qui sont complémentaires au système public », souligne Guylaine Charlot.

La Maison Aloïs se mutualise pour donner un maximum de services. « Le but n’est pas d’avoir un profit, mais de donner un maximum de services. Souvent ce sont les entreprises qui viennent vers nous parce qu’elles ont entendu parler de nos services et c’est pour cette raison qu’il faut se faire connaître en participant à différentes activités », ajoute-t-elle.

Au delà du financement

Ce ne sont pas toutes les entreprises qui peuvent offrir du financement. « Elles peuvent offrir du temps de bénévolat ou des services. Si on a besoin de faire des réparations, que ce soit la toiture ou le déneigement, des entreprises peuvent nous soutenir. On l’a vécu avec un entrepreneur, Kaos Réfrigération, qui a décidé de nous aider pour réparer la réfrigération de notre chambre froide. Notre congélateur, qui est gros comme une pièce en lui-même, a rendu l’âme parce que la pièce n’était pas climatisée. Il a offert le service après avoir constaté les bienfaits de l’organisme. C’est un bel exemple de soutien qu’on peut recevoir. »

« Quand ils découvrent nos services, les dirigeants d’entreprise sont interpellés par le milieu de vie que nous offrons. Ça va au-delà du coup de téléphone et du dépliant. À la Maison Aloïs, on accueille les gens comme à la maison. C’est là que la magie opère. Le répit que ça donne aux proches aidants et à la personne qui reçoit nos services n’a pas de prix », ajoute Martine Cournoyer, chargée de projet et communication à la Maison Aloïs.

La demande est grandissante

Avec la démographie et les boomers vieillissants, la demande va être encore plus grande pour des services et la pression sur les organismes va continuer de grandir. De là, l’intérêt de soutenir le communautaire, selon Guylaine Charlot. « Notre liste d’attente ne cesse d’augmenter pour des demandes de service et ça ne va pas aller en diminuant », ajoute-t-elle.

L’importance de contribuer et de soutenir un organisme dans la communauté assure des services à long terme. Il faut savoir qu’à la Maison Aloïs, 100 % du don est investi en services directs. Le soutien à la mission provient du ministère. Pour chaque 10 000 $ reçu en dons, les proches aidants et les personnes vivant avec un trouble neurocognitif (TNC) reçoivent 500 heures de répit et 50 heures de soutien psychosocial. Chaque don peut grandement aider.

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