Ludication : Apprendre en s’amusant
Par Simon Cordeau
L’entreprise Ludication, basée à Saint-Sauveur, offre des cours de français et d’intelligence émotionnelle pour les enfants du primaire. Ces cours en ligne et interactifs visent à rendre l’apprentissage amusant et en harmonie avec le bien-être des élèves.
Les fondatrices, Sarah Grenier-Fortin et Kali-Anne Monneret, ont remporté le prix Services aux individus du Défi OSEntreprendre, pour la MRC des Pays-d’en-Haut. « On était vraiment contentes et surprises. C’était un mélange de joie et surtout de fierté », raconte Mme Monneret.
Apprendre par le jeu
Avec ses cours en ligne, Ludication souhaite transformer l’apprentissage du français au primaire en une expérience ludique. « Les cours sont 100 % interactifs, où l’élève est autonome dans ses apprentissages. Si on prend le cours sur le verbe par exemple, il y a des jeux, des vidéos, des quiz, etc. » Chaque capsule est courte, ce qui permet une progression rapide.
Les cours sont aussi en lien avec le voyage. « On a une mascotte, un toucan voyageur, qui atterrit dans différents pays : à la recherche des volcans à Hawaï ou de fruits exotiques en Asie. On fait découvrir le monde à travers la thématique », explique Mme Monneret.
Cette approche ludique et interactive permet d’engager les élèves. « C’est comme ça qu’on apprend. On en est convaincues et les nouvelles recherches le montrent aussi. L’apprentissage est émotif. On apprend beaucoup plus si ce qu’on apprend est associé à une émotion positive. On veut générer ses émotions-là chez les enfants. Il faut qu’ils aiment apprendre, dans la joie, qu’ils aient du plaisir. C’est comme ça que les apprentissages vont s’ancrer de façon permanente », soutient l’enseignante.
L’importance de l’intelligence émotionnelle
Selon Mme Monneret, développer l’intelligence émotionnelle des élèves est également important au processus d’apprentissage. « Dans tous nos cours, c’est pris en considération, mais on a fait aussi des cours spécifiques sur ça. » Ces cours abordent la reconnaissance des émotions et leur gestion, la connaissance de soi et les habiletés sociales, entre autres. L’objectif est d’outiller les enfants, mais également les parents, grâce à des ateliers, indique l’enseignante.
Mme Monneret déplore que les habiletés socio-émotionnelles sont souvent absentes alors qu’elles sont essentielles à l’apprentissage des matières. « On doit travailler la frustration quand on ne réussit pas, et célébrer les petites victoires. Au final, ce sont les émotions qui nous accompagnent durant tout le processus. » Développer la persévérance, la résilience et la confiance en soi des jeunes réduit aussi leur anxiété et le taux de décrochage, souligne-t-elle.
Surtout, l’enseignante voit un lien direct entre l’apprentissage du français et l’intelligence émotionnelle. « Le français, c’est une langue d’émotions, qu’on utilise pour exprimer, pour lire, pour comprendre, pour interpréter des histoires. Elle nous accompagne au jour le jour, et c’est la base. »
Des cours complets
Les cours de français couvrent déjà toute la matière de la 1ere à la 6e année du primaire. « Nous, on est des enseignantes au primaire. Maintenant, on se dédie à 100 % à ce projet-là, mais c’est important pour nous que tous les cours soient complets. » Les fondatrices ont constaté qu’il y avait un manque de ressources complètes sur le marché, où on retrouve beaucoup de fiches, d’outils, d’exercices de révision, etc. « Nous, nos cours passent vraiment à travers tout le processus : la découverte de la notion, la mise en application, la leçon, les exercices, puis le retour sur les apprentissages », illustre Mme Monneret.
À partir de l’année prochaine, Ludication compte « vraiment faire le tour des matières scolaires » du primaire, en ajoutant des cours de mathématiques, de sciences, d’anglais, etc. « Ensuite, on fera le secondaire, et éventuellement, dans plusieurs langues », prévoit Mme Monneret. L’entreprise développe également un projet d’intelligence artificielle (IA) : un outil de diagnostic des lacunes en français. « Quand l’élève arrive sur la plateforme, il fait un jeu qui décèle ses lacunes. L’IA l’accompagne ensuite, en lui recommandant des cours ou des révisions personnalisées. On vient de déposer la dernière phase du développement, et on fera des demandes de subventions sous peu », s’enthousiasme l’enseignante.