(Photo: Christina Siamalekas)

L’indémodable Frank Sinatra, chanté par Matt Dusk

Par Simon Cordeau

Le chanteur jazz ontarien Matt Dusk s’arrêtera à Saint-Jérôme, fin septembre, pour chanter les classiques de son idole, Frank Sinatra. Selon Matt, la musique de Sinatra est indémodable, variée et à redécouvrir.

« Il a enregistré presque 1001 chansons, peut-être plus. Tous les chanteurs de jazz ont chanté du Sinatra à un certain moment. C’est le chanteur le plus populaire du 20e siècle, et je me rends compte que ses chansons sont toujours autant d’actualité. Les gens s’identifient à sa musique », explique le crooner.

Vaste répertoire

Come Fly With Me, I’ve Got You Under My Skin, Fly Me To The Moon, My Way : la liste des classiques de Sinatra est trop longue pour l’énumérer ici. Mais son répertoire est tellement grand que certaines perles sont méconnues, croit Matt.

« L’une de mes chansons préférées, c’est In The Wee Small Hours Of The Morning. » Elle apparaît sur l’album du même nom, paru en 1955, à l’atmosphère mélancolique. « Il s’agit du premier album-concept de l’histoire », souligne le chanteur.

Il affectionne aussi la période bossa nova de Sinatra, comme l’album qu’il a enregistré avec Antonio Carlos Jobim, paru en 1967. « Ces morceaux jouent toujours chez moi. » D’ailleurs, leur interprétation de The Girl From Ipanema est unique. C’est l’une des chansons qu’il a pris plaisir à réinterpréter avec Florence K, sur leur album en duo Quiet Nights (2016). « Elle a rencontré mon batteur, qui est devenu son mari, donc c’est un album très romantique », raconte Matt, un sourire dans la voix.

Joies et tristesses de Sinatra

La force de Sinatra, c’est qu’il peut être heureux et grandiose, ou triste et intime. « Adolescent, j’adorais son énergie. Mais quand j’ai eu ma première rupture amoureuse, vers 22 ans, mon professeur de jazz m’a conseillé d’écouter l’album Sings For Only The Lonely (1958), et de laisser ma lame de rasoir à la porte! Je l’ai écouté en boucle, abasourdi », confie Matt.

Selon lui, on doit écouter les chansons tristes plus de fois que les chansons heureuses, si l’on veut pleinement saisir et apprécier la profondeur des paroles et des émotions. Cela dit, il adore toujours les morceaux explosifs ou insouciants de Sinatra. « Le Sinatra énergique est génial à écouter avec des gens, dans un party, avec un cocktail. Le Sinatra mélancolique est parfait avec un whisky, près du feu, seul », résume le chanteur.

Retrouver le public

Matt Dusk chante depuis 25 ans. Le grand Oscar Peterson, décédé en 2007, lui a même enseigné. « J’ai eu peut-être huit cours avec lui. Quelle vie il a eue! Avec combien de personnes a-t-il joué? », s’émerveille-t-il encore.

Le pianiste légendaire lui a transmis quelques perles de sagesse. « Il m’a dit : « Si tu veux faire de la musique comme profession, il faut que tu adores ça. Oublie la gloire et l’argent. Ça, ça va et ça vient. Mais tu dois adorer la musique. » Et c’est toujours resté avec moi », confie Matt.

Matt a retrouvé le public avec bonheur au printemps, après la pandémie. « Le public, c’est la chose la plus importante. Tu ne peux pas le prendre pour acquis. Tu l’amènes dans un voyage, et tu dois naviguer la fine ligne entre la surprise et l’aisance sur scène », explique-t-il.

Cette année, il prévoit faire une centaine de spectacles, dont une quarantaine qu’il a déjà donné en Pologne, en Allemagne et au Québec. Et il n’est pas près de s’arrêter. « Je continuerai aussi longtemps que les gens boiront du vin et moi, du whisky », lance-t-il, espiègle.

Matt Dusk chantera Sinatra au Théâtre Gilles-Vigneault de Saint-Jérôme, le 27 septembre à 19h30. Pour des billets : theatregillesvigneault.com.

Ses albums sont disponibles sur les plateformes de diffusion, dont Spotify, ou sur son site web : mattdusk.com.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *