Les jardins de Stéphanie : Des cultures biologiques haut de gamme
Par France Poirier
Depuis 1983, Lorraine Nadon cultive des légumes biologiques, mais se spécialise dans les légumes haut de gamme avec Les jardins de Stéphanie, son entreprise de cultures biologiques à Saint-Lin.
« Mes parents avaient une entreprise maraîchère et produisaient des fraises et des tomates de champ. Puis, j’ai commencé à cultiver des fines herbes », nous raconte la maraîchère.
Au fil du temps, ses clients lui demandaient des produits plus recherchés. « On me demandait des mini légumes et aussi les légumes anciens comme des betteraves jaunes et des navets. Ils voulaient retrouver des produits d’autrefois. Il fallait retrouver des anciennes semences comme pour les melons de Montréal ou les melons d’Oka. Je me spécialise dans ce type de culture et c’est ce que recherchent certains restaurateurs », explique-t-elle.
« Je vends surtout à une clientèle qui peut payer ces produits. J’ai une bonne clientèle dans certains quartiers de Montréal. Je fais aussi un peu de restauration. J’ai une vingtaine d’adresses de restaurants à Montréal et dans les Laurentides. Ce n’est pas tous les restaurants qui travaillent avec ces produits. Quand tu paies tes haricots français 5 à 6 $ la livre, tu les comptes dans l’assiette », ajoute Mme Nadon. Elle cultive aussi des produits courants parce que, elle comme le dit, « tout le monde mange des carottes ».
Une culture différente
Avec ses cultures, Mme Nadon souhaite offrir quelque chose de différent et d’unique. « J’ai choisi de faire cette culture. Quand j’ai commencé avec les fines herbes, on me demandait d’autres produits et je les cultivais. C’est comme ça que je me suis fait une clientèle qui recherche des produits différents. En 1983, on n’avait pas de plan d’affaires, mais je savais que je ne voulais pas faire ce que mon père avait fait. Lui, il produisait 40 000 plants de tomates et 10 arpents de fraises par année. Ça le satisfaisait parce que tout le monde mange des fraises et des tomates, disait-il. Alors que moi, je me disais qu’il y a plusieurs producteurs qui en font aussi. Comme ma culture est faite de produits de spécialité, les gens sont contents de les trouver. Je voulais me démarquer. Les clients apprécient la fraîcheur des produits et la diversité que je leur propose », explique-t-elle.
Distribution de paniers
Mme Nadon ne fait pas de paniers comme on en retrouve souvent. Ce sont plutôt les clients qui choisissent dans la liste de produits disponibles et composent eux-mêmes leurs paniers. Il y a des distributions dans différents secteurs. Consultez le sur le site des jardins de Stéphanie pour les détails.
À 6 h le matin, la maraîchère est dans les champs pour cultiver les fines herbes et les salades. Elle goûte tous ses produits. Et s’ils ne lui plaisent pas, ils ne plairont pas non plus aux clients, se dit-elle.
Stéphanie est sa filleule, d’où le nom de son entreprise. Comme elle n’a pas d’enfant, si sa filleule le veut, elle pourrait être la relève. « Elle a 31 ans, ce sera à elle de décider ce qu’elle veut faire. Pour l’instant, elle vit d’autres expériences mais qui sait ? Pour ma part, à 63 ans, j’aime encore ce que je fais et je veux continuer le plus longtemps possible. »