« Les combats ne sont jamais terminés »
Par Ève Ménard
Le Réseau des femmes des Laurentides (RFL) est la référence régionale en condition féminine. De plus en plus reconnu par la communauté, ce regroupement n’a plus besoin de justifier sa pertinence dans la région, souligne Vicky Langlais, co-coordonatrice par intérim.
Au fil du temps, le RFL a été marqué par des luttes, des avancées significatives, mais aussi par quelques reculs. Il faut toujours rester vigilant, affirme Isabelle Thibault, co-coordonatrice. « Tous les combats que les femmes mènent, on le voit, ne sont jamais terminés. »
Une de ces luttes, c’est celle pour une meilleure autonomie économique des femmes. Le regroupement a d’ailleurs décrit l’état de la situation dans les Laurentides dans une publication rendue publique en 2019, Un pas de plus vers l’autonomie économique.
En 2021, la région comptait 322 884 femmes. Ces dernières se retrouvent encore défavorisées économiquement, en comparaison aux hommes. Tour d’hori-zon des enjeux et des statistiques.
Chaque semaine, les femmes font en moyenne 226,17 $ de moins que les hommes dans les Laurentides.
Rémunération
Dans toutes les régions du Québec, les femmes jouissent d’une moins bonne rémunération que les hommes. En 2021 dans les Laurentides, on parlait d’un écart de 2,90 $ par heure et de 226,17 $ par semaine. Ces chiffres sont d’ailleurs plus élevés que la moyenne québécoise, où l’écart du salaire horaire moyen est de 2,77 $ et celui du salaire hebdomadaire est de 198,73 $.
Source : Institut de la statistique du Québec, 2021
64,4 % des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes.
Source : Institut de la statistique du Québec, 2020
Secteurs d’emploi
Cette différence dans la rémunération peut notamment s’expliquer par les secteurs d’emploi investis par les femmes. Au Québec en 2016, 81 % de la main-d’œuvre féminine évoluait dans les quatre secteurs suivants : la vente et les services, les affaires, les finances et l’administration, l’enseignement, le droit et les services sociaux, communautaires et gouvernementaux ainsi que le secteur de la santé. La plupart de ces métiers sont souvent peu rémunérés, précaires et peu valorisés, souligne-t-on dans le document Un pas de plus vers l’autonomie économique.
Dans les Laurentides, il y a 20 265 familles monoparentales dirigées par une femme.
Contexte familial
Au Québec et dans les Laurentides, ce sont majoritairement les femmes qui sont responsables des familles monoparentales. Il s’agit d’un défi pour ces mères, qui augmente d’ailleurs les risques de vivre dans la précarité. En 2014, on estimait que 22,2 % des familles monoparentales affichaient un taux de faible revenu, contre seulement 4,1 % chez les familles comptant un couple.
Sur près de 170 600 familles dans les Laurentides en 2016, 16,5 % étaient monoparentales et pour la majorité, dirigées par une femme.