Pierre Dionne Labelle publie son deuxième roman : un thriller politique qui se déroule au coeur du Parlement canadien. (Crédit photo: Courtoisie)

Le thriller politique de Pierre Dionne Labelle

Par Simon Cordeau

Des sénateurs canadiens sont assassinés l’un après l’autre. Une journaliste trouve des comptes bancaires cachés dans des paradis fiscaux, alors que des députés d’arrière-ban mènent leur propre enquête. Et une organisation secrète veut venger la pendaison des Patriotes. Ces intrigues sont patiemment ficelées dans le thriller politique de Pierre Dionne Labelle, La revanche des pendus, son deuxième roman.

Résident de Saint-Hippolyte, Pierre Dionne Labelle a été député de Rivière-du-Nord de 2011 à 2015, sous la bannière du NPD. « J’avais beaucoup d’images en tête de ce que j’ai vécu. Je voulais les transposer, dans le but de les partager. Même si mon roman est un thriller, mes références au Parlement et à la vie des députés sont très près de la réalité », explique-t-il.

Le défi du thriller

« C’était un défi pour moi d’écrire un thriller. C’est un exercice de style. Les romans policiers que je lis ont tous été portés à l’écran. En écrivant, je me suis toujours demandé : est-ce que ça ferait un bon film? », confie l’auteur.

Le Parlement canadien, le quotidien des députés et les jeux politiques servent de décor. Des éléments d’histoire et d’actualité, dont le rapatriement de la Constitution de 1982 et la fuite des Paradise Papers en 2017, nourrissent le mystère. Surtout, plusieurs intrigues parallèles retiennent l’attention du lecteur et donnent un rythme soutenu au roman.

« J’ai essayé de faire le lien entre tout ça : les monarchistes, les patriotes, les paradis fiscaux, les députés… Mon objectif, c’est que toutes ces intrigues-là se recoupent au même point, et que tout se dénoue ensemble », explique M. Dionne Labelle.

Grâce à la liberté de la fiction, il dépeint des personnages à la fois réalistes et colorés, pour raconter la vie parlementaire et ses travers.

« J’ai essayé de prendre des traits de plusieurs députés et ministres que j’ai rencontrés, mais chaque personnage est un amalgame. […] Il y a des gens assez ordinaires qui se retrouvent sur la Colline du Parlement. Il y en a qui sont vraiment des parlementaires, et d’autres qui ont… moins de talent, mettons », raconte l’ancien député.

Critique du parlementarisme

Au passage, l’écrivain égratigne la politique canadienne et son fonctionnement. Il critique la partisannerie, qui limite les vrais débats et entraîne beaucoup de mesquinerie, « surtout dans les comités ». « Il s’en passe des choses dans les comités. Les règlements et les lois sont analysées. Et c’est là que la ligne de parti est exacerbée au maximum. Mais parfois, les gens débattent honnêtement », raconte-il.

Il critique aussi les « pouvoirs extraordinaires accordés au bureau du premier ministre ». « On a beau être dans une démocratie, heureusement qu’on peut changer de gouvernement aux quatre ans. Parce que le premier ministre, c’est un monarque pour quatre ans. »

Un simple député a-t-il réellement du pouvoir? L’ancien politicien ne mâche pas ses mots. « Au niveau de la structure politique, pas tellement. Au niveau de son comté, oui. Il peut régler plusieurs dossiers et faciliter la relation entre les citoyens et le gouvernement. Il peut avoir de l’influence au sein de son parti. Mais objectivement, ce que le député décide, c’est peu de choses. Il a le pouvoir d’influence. Mais de décision? Pas du tout. »

Auto-édition

M. Dionne Labelle fait partie d’une nouvelle mouvance d’auteurs qui s’auto-éditent, explique-t-il. « J’ai contacté des maisons d’édition. Durant la pandémie, tout le monde s’est mis à écrire. Il y avait des délais de six mois à un an avant d’avoir une réponse. Moi, je n’ai pas le temps d’attendre. »

Les 9 et 11 juin, Pierre Dionne Labelle sera au Vert Vert Café Bistro de Saint- Jérôme à partir de 15 h 00. Il vendra des copies de son roman, fera des dédicaces et interprétera quelques-unes de ses chansons à la guitare. On peut aussi le contacter sur Facebook pour acheter une copie.

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