Le « slow living » ou la douceur de vivre

Par Rédaction

Par Joëlle Currat

On a vu apparaître le terme cocooning en 1987, une nouvelle attitude consistant à préférer rester chez soi plutôt que de sortir. La futurologue Faith Popcorn à qui l’on doit cette dénomination ne s’était pas trompée. Depuis, de nombreuses variations de ce comportement casanier se sont succédé. Il y a eu le hygge danois, un véritable art de vivre qui appelle à la simplicité et au confort. Puis le lagom suédois, où il s’agit d’être heureux avec ce qu’on possède déjà. Sans oublier le còsagach écossais, un ancien terme gaélique qui signifie être bien chez soi, à l’abri et au chaud. Qu’ont en commun toutes ces tendances ? Privilégier un mode de vie douillet, confortable et harmonieux, où l’on apprécie les petites choses de la vie, la paix et la tranquillité.

Choisir le « ralentisme »

Aujourd’hui, cette tendance se poursuit avec le slow living. De la même façon que le mouvement slow food (restauration lente) – né en 1986 en Italie en réaction à l’essor de la consommation de type restauration rapide -, le « slow living » ou « ralentisme » est un mode de vie qui prône une prise de conscience et une décélération du rythme de vie contemporain, ainsi que la réappropriation des priorités individuelles. Un nécessaire retour de balancier, alors que notre société est dominée depuis longtemps par un esprit de compétition, la productivité et la performance. En quoi consiste le fait de pratiquer le slow living ? Il ne s’agit pas de se retirer dans une cabane au fond d’un bois ou d’aller vivre sur une île déserte. Si des principes de simplicité volontaire et d’écologie s’appliquent, le plaisir de faire des choses qu’on aime à notre rythme est prioritaire.

Se sentir en accord avec soi-même

Sur son site Vivre en slow, Karine St-Germain Blais explique qu’elle a décidé de simplifier sa vie et de supprimer ce qui prenait trop de place et d’énergie pour n’en garder que l’essentiel. Possessions, relations, activités, alimentation, travail… tout y a passé ! Pour elle, faire moins, consommer moins mais mieux permet d’alléger l’esprit et de réduire son empreinte écologique. En bref, il s’agit essentiellement d’être présent et conscient de ce que l’on fait sur le moment en y prenant du plaisir, plutôt que d’agir par automatisme, par obligation ou sous pression. Faire du vélo, prendre un bain, jouer avec ses enfants, faire pousser des fleurs ou des fines herbes, allumer des bougies, lire un bon livre sont autant d’activités qui peuvent s’exercer en savourant chaque instant. Pour sa part, Maxime Morin, coautrice du livre À go, on ralentit : 12 mois pour se reconnecter à l’essentiel donne un mode d’emploi pour vivre en mode slow living. Chaque fois qu’on a un choix à faire, prenons le temps de se poser des questions : est-ce que cette activité me fait plaisir ? Suis-je en accord avec cette décision ? Cet achat est-il vraiment nécessaire ?

La slow déco

En termes de décoration d’intérieur, on aura compris qu’il ne s’agit pas d’accumuler des biens et de vivre dans un logement encombré. On se plaira dans un espace aéré où chaque objet a été choisi consciemment, soit parce qu’il nous plaît ou qu’il nous rappelle un souvenir précieux. Par ailleurs, on utilisera plus volontiers des produits recyclés ou faits maison. Et pourquoi ne pas pratiquer l’upcycling ou surcyclage qui consiste à transformer un rebut en objet. Comme la tendance reflète des valeurs écologiques et un désir de créer un espace authentique, on va privilégier des matériaux nobles, naturels et durables, comme le bois, la pierre et des tissus de fibres organiques. Sur le plan des couleurs, les teintes varient entre le bleu, le vert et les tons neutres, ceux de la Terre.

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