Le quotidien d’Anne Berberi, en aquarelles
Par Simon Cordeau
L’artiste peintre Anne Berberi publie l’ouvrage Sainte-Adèle en aquarelles. Regroupées en saison, les 55 oeuvres choisies représentent des lieux connus ou méconnus de Sainte-Adèle, en ville ou en pleine nature. « Je suis surtout inspirée par mon coin. Ce sont les lieux que je fréquente : les endroits où je prends mon café, où je marche, où je fais du vélo, de la raquette ou du ski de fond. Donc ce sont les premiers endroits qui m’inspirent », explique l’aquarelliste.
Fruit d’une subvention, son livre est d’abord dédié à la communauté. « Je trouve ça tellement beau, notre coin, que j’ai le goût de le partager. Ça me nourrit. » L’artiste est d’ailleurs émue par les commentaires des gens, qui sont autant touchés qu’elle par son interprétation artistique des lieux de Sainte-Adèle. « Pour moi, c’est identitaire. C’est ce que je fais, ce que je vis, qui me fait tripper. »
Se reconnaître
Une centaine de copies du livre seront distribuées dans les commerces, comme les cafés, restaurants, dentistes et salons de coiffure, ainsi que dans les lieux communautaires, professionnels et municipaux. « Je veux que les gens puissent y avoir accès dans les lieux publics et se l’approprient. Je vais au café, j’attends mon latté, à la place de regarder mon téléphone, je feuillette le livre et je me dis : « On est donc chanceux d’habiter ici » », illustre l’artiste.
Les oeuvres sont aussi agrémentées de témoignages de résidents. « Ça donne de la vie, de voir comment les gens ont été touchés, émus ou qu’ils ont une histoire à raconter par rapport à un lieu », explique-t-elle.
D’ailleurs, les oeuvres d’Anne Berberi représentent des lieux connus de Sainte-Adèle, comme la rue Valiquette, la côte Morin, le parc de la Rivière Doncaster, la Rolland, le P’tit Train du Nord, le lac Rond, etc. Mais elle aime aussi immortaliser des « endroits moins connus », comme la rue Follereau. « C’est une petite rue. Il y a des maisons historiques, c’est vraiment mignon. Mais personne ne va marcher là si tu n’es pas de Sainte-Adèle. Et quand je l’ai peinte, les gens étaient vraiment touchés. Ils la reconnaissaient et j’étais vraiment surprise. Les gens s’identifient », raconte l’aquarelliste.
Depuis qu’elle s’est remise à peindre, Anne Berberi a produit « au moins 600 » aquarelles. « J’en vends beaucoup. La plupart ne sont plus chez moi. Elles vivent ailleurs. C’est quelque chose : j’entre dans l’intimité des gens, quand même ! Dans leur maison, il y a un petit peu de moi », s’émerveille-t-elle.
Ainsi, le livre sera également en vente à la Place des citoyens au prix coûtant, soit 45 $ taxes incluses. « Je ne fais pas de sous avec ça, ni la Ville », souligne l’artiste.
Capturer le moment
Quand elle peut, Anne Berberi aime peindre sur place. « Je pars avec mon sac à dos, mon papier, mes affaires, et je m’installe un peu partout. Sur la rue Valiquette, au café NOÖK, aux chutes de la Doncaster… C’est ce que je préfère. » En plus d’être immergée dans l’endroit qu’elle peint, elle aime l’interaction avec les passants. « Les gens viennent me jaser. Les enfants viennent voir. Je trouve ça l’fun que les gens s’intéressent à ce médium-là, à l’art en général, et posent des questions. »
D’ailleurs, ses aquarelles sont souvent habitées de personnages, que la scène soit en milieu urbain ou en plein air. « C’est vraiment la vie qu’on a. Il y a tout le temps du monde qui promène leur chien, des gens sur les terrasses, etc. »
« Les scènes d’hiver, c’est plus difficile », admet-elle. Elle prend donc des photos qui serviront plus tard. « Mes amis aussi en prennent quand on fait des sorties de ski de fond. Puis on les partage après. Ça m’inspire et je pars avec ce matériel-là. » L’aquarelliste aime particulièrement la neige et ses multiples teintes, ainsi que la lumière de début ou de fin de journée. « La lumière basse, qui traverse les arbres, j’ai un faible pour ça. »
Peindre son chez-soi
Anne Berberi est une Adéloise d’adoption. « C’est chez moi depuis déjà presque sept ans. […] Ça répond à nos besoins de plein air et de nature. C’est une ville vivante au niveau culturel », explique-t-elle.
L’artiste raconte avoir aménagé à Sainte-Adèle presque malgré elle. « On ne cherchait pas : on regardait pour dans cinq ans, pour plus tard. On visite une maison, juste pour nous donner une idée. Le lendemain, on a fait une offre et on déménage. Ce n’était pas prévu : un coup de foudre total. Ç’a chamboulé nos vies, mais pour le mieux, et on n’a jamais regretté. On est établis dans le nord pour de bon », confie-t-elle.