Le fleurdelisé : Le saviez-vous ?
Par Simon Cordeau
Le 21 janvier 1948, le fleurdelisé devenait le drapeau officiel du Québec. Chaque année, le 21 janvier, cet événement est commémoré par le jour du Drapeau. Voici quelques faits pour en apprendre davantage sur notre drapeau national.
Le lys d’or
C’est Clovis, roi des Francs, qui aurait adopté le lys d’or comme symbole en 507, à la veille de la bataille de Tolbiac. Selon la légende, un ange lui propose d’échanger les trois crapauds qui ornent son bouclier contre des lys d’or. Ce symbole lie donc la monarchie et la chrétienté.
Selon Jean de Joinville, biographe de Louis IX, la feuille centrale du lys représenterait la foi, et les deux feuilles de chaque côté, la sagesse et le chevalerie.
Durant la guerre de Cent Ans (1337-1453), le roi Charles VII adopte un nouveau drapeau comme symbole de l’unité politique de la France. Il s’agit d’un fond d’azur parsemé de lys d’or et traversé d’une croix blanche.
Un drapeau pour le Québec
« Au moment même où je vous parle, ce drapeau, qui est en conformité avec nos traditions et nos aspirations, est déjà arboré sur la tour centrale du parlement », déclare le premier ministre Maurice Duplessis à l’Assemblée législative du Québec, le 21 janvier 1948 à 15 h 10 précises.
Pourtant, Duplessis était réticent à adopter le fleurdelisé comme symbole du Québec, écrit André Laurendeau dans Le Devoir en 1962. « Dans les vieux partis, les résistances étaient vigoureuses. Les libéraux n’en voulaient pas parce qu’ils le trouvaient trop strictement français. M. Duplessis lui-même n’en voulait pas, parce qu’il craignait d’être accusé de séparatisme. […] C’est par opportunisme politique qu’il céda devant un mouvement populaire. »
Le drapeau est d’abord utilisé par l’Union nationale, mais les autres partis se rallient rapidement et l’utilisent à leur tour, continue Laurendeau. « C’est à ce moment que le fleurdelisé devint vraiment national : il ne symbolisait plus seulement le sentiment de quelques groupes particuliers, ou l’appartenance à un parti, mais il incarnait le Québec entier – en tant qu’État à majorité française […]. »
La francophonie américaine
Le lys est souvent utilisé par les communautés francophones à travers le continent, pour signifier leur attachement à leur langue.
Le drapeau franco-ontarien, adopté en 1975, arbore le vert et le blanc, qui symbolisent l’été et l’hiver de l’Ontario. À droite, la fleur de trille est la fleur emblème officielle de la province.
Le drapeau franco-albertain, adopté en 1982, joint le lys à la rose sauvage, symbole de l’Alberta. Les deux bandes diagonales blanche et bleue évoquent la traversée des cours d’eau et des routes par les pionniers canadiens-français.
Le drapeau franco-américain, adopté en 1992, ajoute la fleur de lys au bleu, blanc, rouge des États-Unis et son étoile blanche. Une variante, utilisée en Nouvelle-Angleterre, place le lys au centre de l’étoile
Règles d’utilisation
Le gouvernement du Québec établit des règles pour utiliser et déployer le drapeau national « de manière à faire honneur à son statut de symbole du pays, de la nation ou de la communauté ».
Avant toute chose, il doit être « haut et libre ». « Pour remplir la fonction qui est la sienne, un drapeau doit dominer son entourage. Il ne doit donc pas être surplombé par des murs élevés ni par des arbres […]. Il surplombe au contraire un périmètre largement dégagé. »
Ensuite, il doit être traité avec respect. « Il ne faut jamais arborer un drapeau lacéré ou vieilli. Le drapeau ne doit pas servir de draperie ni d’élément de décoration. Il ne doit pas servir de nappe pour couvrir une table ou un lutrin. »
« Le drapeau […] doit être traité avec le plus grand respect et il ne doit jamais toucher le sol, être souillé, lacéré ou délavé. Il doit être manipulé avec délicatesse et doit être installé sur une hampe (un support de drapeau). Lorsqu’il est abîmé, il ne doit pas être jeté comme tout autre bien », souligne le protocole.
Sources : Mouvement national des Québécoises et Québécois, Wikipédia, Québec.ca.