Alain Chaloux et sa conjointe Claudine sont reconnaissants envers L'Antr’aidant. Photo : Nordy - Davy Lopez

L’Antr’aidant : Les proches-aidants sont soutenus

Par Luc Robert

« L’Antr’aidant, c’est un groupe de soutien aux proches-aidants, qui leur offre un répit, du support moral, de l’écoute, du respect et de la sympathie. Chapeau pour leur approche humaine ! C’est très gratifiant de participer à leurs activités et d’être soutenu. »

C’est en ces termes que M. Alain Chaloux, à la fois client et administrateur à L’Antr’aidant, basé à Saint-Sauveur, a décrit l’organisme communautaire.

M. Chaloux agit à titre de proche-aidant auprès de son épouse Claudine. Il épaule également les intervenants et aide à la confection du prochain plan stratégique de l’organisme, d’une durée de trois ans.

« En compagnie de Mme Julie Gravel, directrice générale, on a préparé un sondage, des rencontres, l’AGA qui vient de se tenir. Il fallait aussi choisir les orientations à venir de L’Antr’aidant, effectuer la planification stratégique en deux blocs de 18 mois, pour couvrir une période de 3 ans. »

La réalisation de ces étapes aura été somme toute un bel exercice collectif.

« Confectionner le plan a été merveilleux. J’ai mon petit côté créatif et critique. Jumelé aux suggestions des autres, recensées lors de 3 rencontres participatives dynamiques, l’exercice a été un beau succès. Il nous reste à choisir les actions à partir des thèmes : 1) le mouvement solidaire; 2) les alliances; 3) l’accessibilité. Il y aura des actions nommées et réparties dans le temps. »

Les informations et contenus partagés avec la population proche aidante représentent des précieux paramètres pour les membres de  L’Antr’aidant.

« La planification a commencé en avril dernier, pour un cycle qui s’amorcera en avril 2025. On supporte des proches aidants des MRC et villes de Thérèse-de-Blainville, de La Rivière-du-Nord, de Saint-Eustache, d’Antoine-Labelle, de Mont-Laurier, D’Argenteuil, des Laurentides, etc. », a ajouté celui qui s’est joint au conseil d’administration en juin 2023.

Horaire complet

Par définition, un proche aidant représente toute personne qui, de façon continue ou occasionnelle, apporte un soutien significatif à un membre de son entourage, qui présente une incapacité temporaire ou permanente et avec qui elle partage un lien affectif, qu’il soit familial ou non. Le soutien est offert à titre non professionnel, dans un cadre informel et sans égard à l’âge, au milieu de vie ou à la nature de l’incapacité du membre de l’entourage, qu’elle soit physique, psychique, psychosociale ou autre.

« Ça peut prendre diverses formes, par exemple le transport, l’aide aux soins personnels et aux travaux domestiques, le soutien émotionnel ou l’organisation des soins. L’horaire des proches aidants est géré au quart de tour. Dans le cas de mon épouse, mon rôle a évolué. Je travaillais à la maison depuis 2016, lorsque l’abolition de mon emploi en 2021 est survenue… au bon moment. Claudine est atteinte de sclérose en plaques et son état se détériore. J’ai heureusement obtenu un bon package de départ, qui m’a permis de m’occuper d’elle à temps complet. Au premier stade de la maladie, elle avait des poussées de rémission qui lui permettait de récupérer. On allait au Costco et en s’appuyant sur le charriot, elle faisait de l’exercice. Mais ensuite, la COVID l’a confinée à la maison pendant 1 an et demi. Au deuxième stade, la maladie a affaibli son système immunitaire et elle s’est affaiblie. Juste se lever le matin représente une épreuve. Ses piles sont seulement à 10 % après la sortie du lit et la santé hygiénique [se laver]. Les douleurs varient d’une nuit à une autre. Je ne pourrais pas retourner maintenant sur le marché du travail. C’est là que L’Antr’aidant devient fort utile », a ajouté celui qui est aussi vice-président du CA de L’Antr’aidant.

Adapter la maison

Maintenant âgé de 57 ans, M. Chaloux a décidé de prendre le taureau par les cornes. Avec l’aide du CISSS et du CLSC, il a effectué des améliorations à leur maison, pour faciliter la vie de sa conjointe.

« J’ai commencé à décaisser mes REER. On a érigé des choses pour planifier et gérer les dépenses énergétiques de Claudine, en compagnie d’une ergo et d’une physio [thérapeutes], du Centre D’Youville. On a adapté la salle de bain, et défoncé un mur pour installer une plate-forme élévatrice extérieure. Les marches d’escalier ne représentaient plus une option pour sortir. »

M. Chaloux remercie aussi la Société canadienne de la sclérose en plaques (SP Laurentides).

« Grâce à eux, j’ai découvert un groupe virtuel pour les proches-aidants, celui du bas Saint-Laurent. On y échange sur tous les sujets de notre rôle. J’ai tellement aimé ça que je suis devenu animateur pendant une saison, le soir de septembre à mai. Je voulais redonner, comme je le fais auprès des membres de L’Antr’aidant. Quand je vois des nouveaux, je vais même à leur rencontre, pour leur parler des divers crédits d’impôt disponibles. Selon le moment de la signature d’un médecin du diagnostic de la SLA, on peut possiblement remonter jusqu’à 10 ans en arrière pour profiter des crédits d’impôt. Trop de gens sont des proches-aidants, mais ne se déclarent pas ainsi et ne bénéficient pas des mesures existantes » a-t-il achevé.

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