La vente de propriétés diminue
Par Aurélie Moulun
Les Laurentides affichent un recul des ventes immobilières de 14 % au cours du 3e trimestre, allant de juillet à septembre, selon les dernières statistiques de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ).
Selon le rapport, les prix auraient atteint leur sommet au 2e trimestre. « Lors du 3e trimestre, on note une chute des ventes, l’accumulation rapide de propriétés mises en marché et un ajustement, à la baisse, significatif des prix », expliquait Charles Brant, directeur de l’analyse du marché de l’APCIQ dans un communiqué.
« Le portrait est meilleur dans les Laurentides qu’il ne l’est pour la province qui observe un recul de 18 % », souligne M. Brant. « De manière générale, on observe une baisse des ventes de propriétés unifamiliales de moins de 500 000 $ dans les Laurentides », ajoute le directeur.
« Les ventes résidentielles ont évolué de manière très différente selon les agglomérations », est-il mentionné dans le rapport. Par exemple, du côté de Mont-Tremblant, les ventes résidentielles ont chuté de 40 %, alors que le prix médian des unifamiliales a grimpé de 26 % pour une valeur de 477 500 $. Pour l’agglomération de Sainte- Agathe-des-Monts, on note une baisse de 20 % des ventes et une augmentation du prix médian de 12 %. Ce dernier atteint ainsi une valeur de 319 000 $.
Le « billet statistique »
Toutefois, d’après M. Brant, ces statistiques sont à prendre avec des pincettes. Il souligne qu’il y a une distinction à faire entre le marché « haut de gamme » et « bas de gamme ».
« C’est un marché à deux vitesses. Pour les propriétés de moins de 500 000 $, on constate un ralentissement des transactions, mais une hausse des inscriptions en vigueur. Alors que sur le marché haut de gamme, il y a encore une bonne activité transactionnelle », explique-t-il. Ainsi, le marché des propriétés « haut de gamme », celles qui possédent une valeur de plus de 500 000 $, serait encore plutôt actif dans les Laurentides.
Cette activité constante sur ce marché pourrait avoir influencé les statistiques. Ces dernières laissent paraitre un certain maintien des prix qui est dû, entre autres, à une activité constante sur le marché haut de gamme. Pourtant, M. Brant observe que le prix des propriétés sur le marché bas de gamme diminue graduellement. Cette diminution est moins reflétée dans le portrait statistique de la situation. Il appelle ce phénomène un « biais statistique ».
Le directeur constate notamment une stabilité des prix sur le marché haut de gamme. « Le marché haut de gamme semble être plus épargné de la hausse du taux directeur. Souvent, ce sont des gens qui sont en position de mettre de grosses mises de fonds d’un coup sur une propriété. Ils sont donc moins sensibles à la hausse des taux d’intérêt », explique-t-il.
« On voit tranquillement un changement de tendance, une détente des conditions du marché. Je crois que le marché tend vers le rééquilibrage. Bien entendu, cela va dépendre des conditions économiques au cours des prochains mois et de l’impact de la hausse du taux directeur », anticipe Charles Brant.