La rivière du Nord au coeur de l’histoire et du développement
Par Rédaction
La rivière du Nord traverse nos villes et est une source de fierté et d’identité pour les Laurentides. Elle est aussi à l’origine du développement de la région et de sa prospérité économique. En voici une brève histoire.
Les débuts
L’origine du toponyme « rivière du Nord » remonte au 17e siècle. Il est mentionné notamment dans l’acte du 7 juin 1680 par lequel l’intendant Jacques Duchesneau concède la seigneurie d’Argenteuil à Charles-Joseph d’Ailleboust Des Muceaux.
Il faut cependant attendre la fin du 18e siècle avant que des colons commencent à s’installer aux abords de la rivière du Nord. En 1821, la première chapelle est construite sur le territoire de Saint-Jérôme pour accommoder le nombre grandissant de fidèles. Elle se trouve alors près de la rivière du Nord, près de l’intersection actuelle entre l’autoroute 15 et la route 158.
En 1839, une nouvelle église est construite à l’actuelle place du Curé-Labelle, déplaçant le noyau villageois plus au nord, mais toujours au bord de la rivière du Nord.
Le pont Shaw
En 1847, Augustin-Norbert Morin fait construire le pont Shaw, sur le territoire actuel de Prévost. Lorsqu’il ouvre en 1849, il s’agirait du premier pont à enjamber la rivière du Nord. L’objectif de Morin est de faciliter la colonisation des Cantons-du-Nord, que poursuivra le curé Antoine Labelle.
Le pont Shaw restera le seul lien terrestre avec le nord du territoire jusqu’à l’arrivée du train à Sainte-Adèle, en 1891. C’est donc là que passent les gens, le bétail, les marchandises et le courrier.
Des canots circulent aussi sur la rivière du Nord. Le curé Labelle, par exemple, mènera personnellement plusieurs expéditions pour explorer le nord des Laurentides en vue d’y établir des colons.
Sa force motrice
La rivière du nord contribuera aussi à l’industrialisation de Saint-Jérôme et à l’essor économique de la région. En 1881, le curé Labelle convainc les Rolland que la rivière est idéale pour y construire leur papeterie. Celle-ci ouvrira en 1883 et utilise encore aujourd’hui la rivière du Nord aujourd’hui pour produire son papier. Les Rolland construiront aussi une seconde papeterie à Sainte-Adèle.
D’autres industries de Saint-Jérôme exploiteront la force motrice de la rivière, dont la Dominion Rubber et la Regent Knitting Mills/Tricofil. L’arrivée du chemin de fer permettra aussi à ces industries d’exporter facilement leurs produits.
Aux chutes Wilson, où se trouve maintenant le parc régional de la Rivière-du-Nord, la pulperie Delisle exploitera aussi le courant à partir de 1882. En 1924, un barrage y sera construit pour alimenter une centrale électrique. Celle-ci produira de l’électricité pendant 50 ans, jusqu’à ce qu’un incendie la détruise en 1974. Le barrage a été démoli en 2015.
Pollution
Par le passé, la rivière du Nord était polluée sans trop de souci. Mais de nos jours, la population et les élus sont de plus en plus préoccupés par la qualité de son eau et sa préservation. Après de nombreux efforts, une étude de 2023 démontrait que les activités nautiques non-motorisées, comme le canot, le kayak et la planche à pagaie, étaient sécuritaires sur la rivière du Nord. Mais il faut encore que le traitement des eaux par les villes soit amélioré pour que la baignade y soit possible.
Plusieurs villes travaillent actuellement à redonner aux citoyens un accès à la rivière du Nord. Celle-ci pourrait devenir une route bleue dès 2025.
La rivière du Nord en bref
Source : Lac Brûlé à Sainte-Agathe-des-Monts
Embouchure : Rivière des Outaouais à Saint-André-d’Argenteuil
Longueur : 137 km