(Photo : Raynald Morand)
La grande famille de la Ligue des Boomers se déploie à l’aréna régional de la Rivière-du-Nord deux fois par semaine.

Hockey des aînés : « Grader » trace la voie des Boomers !

Par Luc Robert

Il a beau avoir 82 ans bien sonnés, Guy Issa ne passe jamais inaperçu dans la Ligue de hockey des Boomers, où il évolue toujours comme ailier à l’aréna régional de la Rivière-du-Nord.

Avec ses nombreux comparses, dont Claude Thomas, Pierre Dagenais, Pierre Thérien, Robert Lafrance, Normand Piché, Paul Mongrain, Hervé Doré, Normand Brière, Pierre Dagenais, Daniel Lapierre et autres, le joyeux luron du secteur Saint-Antoine raconte ses aventures avec beaucoup de verve.

« J’ai toujours été un passeur, mais je viens de réussir un tour du chapeau. Dan Lapierre a souligné que j’ai des bonnes mains : je le crois sur parole (rires) ! On combat un peu notre arthrose et on vient quand même se dégourdir les jambes avec les chums. Ça garde jeune », a souligné le solide gaillard Issa, qui se présente toujours au volant de son Dodge Ram rouge.

Le trio de dirigeants de la Ligue des Boomers : Pierre Dagenais, Normand Piché et Pierre Thérien. Photo : Raynald Morand

À la Gump Worsley

L’ancien opérateur de machinerie lourde se remémore plusieurs chapitres de sa vie, en entrevue, à la vitesse de feu Ti-Guy Émond. De son époque comme lutteur avec le Jérômien Willie Tremblay, aux semaines de 100 heures qu’il effectuait derrière les commandes de son bulldozer sur chenilles, ou de sa niveleuse sur roues.

« De Sept-Îles à la Baie-James, j’ai durement gagné ma vie. J’ai même conduit un Komatsu 575. Le hockey occupait toujours la portion loisir, pour garder le moral. Jusqu’au hockey junior, je gardais le filet sans masque, une chose impensable de nos jours », a fait remarquer avec justesse celui qui s’enflamme, lorsqu’on le taquine en lui soulignant qu’un D12 Caterpillar possède autant de puissance.

L’époque Yves Nadon

Parmi les histoires d’autres époques évoquées par les Boomers, celle du regretté Yves Nadon derrière le banc aura marqué les mémoires.

« Il était vraiment dur à notre endroit. Ça se réglait souvent à coups de pieds au derrière. Une fois, par représailles à ses humeurs, on avait beurré le volant de son char, dans le stationnement de l’aréna Melançon. Et je vous prie de me croire qu’on avait utilisé autre chose que du chocolat… », a-t-il rigolé.

Son coéquipier Normand Piché a aussi vécu les frasques de Nadon chez les juniors.

« Quand tu gagnais, il devenait le meilleur des gars. Mais quand on avait le malheur de perdre sur la route, sans vigueur, il nous débarquait de l’autobus à Saint-Antoine, au retour. On marchait plusieurs kilomètres, par grand froid, jusqu’à Melançon. J’ai le souvenir de plusieurs grippes attrapées dans ces conditions. On parle de nos jours des initiations qui dérangent. Dans notre temps, disons que les entraîneurs s’en payaient à nos dépens quand notre jeu ne faisait pas leur affaire. Mais en général, je conserve des très bons souvenirs avec les Alouettes », a témoigné M. Piché.


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Fusion heureuse

Le circuit des Boomers est le résultat d’une fusion de la Ligue des 40 ans, qui a longtemps présenté ses parties au Centre sportif du secteur Saint-Antoine.

« En 2016, je me suis présenté au quartier des 50 ans et plus, en tentant de recueillir des noms pour former une ligue d’aînés. J’ai récolté… une seule inscription. Par chance, j’ai rencontré Normand Piché, qui souhaitait poursuivre les cadres de la Ligue des 40, avec 14 joueurs toujours intéressés. On a finalement réussi à former une seule ligue qui renferme des joueurs de 65 ans et plus, qui jouent les lundis et jeudis, jusqu’au 4 mai », souligné M. Pierre Thérien, 76 ans, directeur administratif de la Ligue des Boomers.

Fierté

Son collègue Normand « les chips » Piché, tout près d’un retour au jeu, éprouve de la fierté à voir le développement du circuit. Le troisième dirigeant de la Ligue des Boomers, du nom de l’homonyme prédestiné Pierre Dagenais, abonde dans le même sens.

« Nous poursuivons nos activités, avec une moyenne d’âge des joueurs à 73 ans. Le groupe se connaît depuis longtemps et nous trouvons plaisant de revenir jouer ensemble à chaque semaine. La ligue demeure fort populaire : nous possédons deux équipes de 11 joueurs, mais nous aurions pu facilement former quatre clubs. Nous avons en plus une liste de 10 réservistes. On retourne l’argent en trop aux substituts. Nous sommes ici pour le plaisir, pas pour créer une ligue commerciale. Le succès de la ligue va au-delà des attentes », a commenté Normand Piché.

La pureté du hockey se trouve tant sur la surface glacée que dans les vestiaires du circuit.

« Les équipes sont refaites à chaque semaine. On replace le pointage à zéro à chaque période. On rééquilibre les lignes si ça devient trop fort : on ne se déplace pas en marchette, mais on ne veut pas non plus qu’une grande domination d’une survienne », a achevé avec humour M. Piché.

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