Groupe Boombox : Une petite boîte aux méga projets
Par Luc Robert
Un simple voyage à titre de pigiste au X-Games, tenus au début du nouveau millénaire au Colorado, a changé la vie de Thomas Walker : il découvre dès lors sa passion à couvrir des événements sportifs autrement. Entrevue avec le fondateur du Groupe Boombox.
Les Jeux olympiques de Salt Lake City, en 2002, ont ensuite servi de planche de lancement au développement de sa compagnie de production et de montage vidéo, de dessins graphiques et de matériel visuel des sports en émergence.
« À l’époque, les compétitions majeures étaient encore couvertes de manière traditionnelle par les grands réseaux et cela coûtait une fortune. J’avais le goût d’amener une nouvelle forme de couverture, une dimension enjouée et dynamique. J’ai commencé à cogiter et à incorporer tout ça dans mon sous-sol de Prévost. Je me disais qu’il y avait moyen de raconter des histoires différemment, pour mettre les performances des nouveaux sports de l’avant. Ces derniers font partie de ma passion et c’est sur eux que j’ai voulu me concentrer totalement », a lancé avec enthousiasme «T.J.» Walker.
Maintenant en affaires depuis plus de 20 ans, le Groupe Boombox a créé et développé du contenu pour une vingtaine d’événements X-Games ainsi que quatre Jeux olympiques.
« Nous nous décrivons comme une agence de création et de production spécialisée dans les jeux et les sports. Vous ne nous verrez pas couvrir des mariages ou des événements corporatifs. Nos créneaux, ce sont les reportages, les podcasts : développés pour NBC, ESPN et autres réseaux mondiaux. On touche au vélo de montagne, au ski, au kayak en eau vive, à la pêche, etc., de manière spécialisée », a-t-il décrit.
Basé à Saint-Sauveur
Hésitant à se livrer en entrevue au départ, M. Walker a ensuite été généreux dans ses commentaires.
« Nous sommes presque inconnus à Saint-Sauveur, où se trouve notre bureau, et l’anonymat nous sied très bien. Notre marché se trouve principalement à l’extérieur du Québec. On emploie neuf personnes au bureau local, près d’une trentaine sur le payroll en-dehors, en plus des pigistes. Ici, nous comptons sur des employés de Montréal et des Laurentides. À l’extérieur, notre équipe de travail se trouve principalement à Toronto et en Colombie-Britannique. Le reste est composé de pigistes, comme les caméramans, que nous embauchons sur place. »
Les équipes de Boombox sont divisées en unités de diffusions en direct (émissions), de montages (séries), ainsi que d’événements vidéos en direct (EA Sports, Sony, Twitch, etc.).
« Au départ, je me limitais à ma passion : les sports. Puis, les jeux ont pris de l’ampleur et cela a haussé notre porte-folio. Et là, le direct des jeux vidéos est si dynamique qu’on a amené le concept à nos sports de départ. Les podcats (balados) des deux derniers Jeux olympiques, présentés à NBC, ont été notre affaire. On a même été en nomination pour des prix Emmys (montage sonore, programmation animée pré-scolaire de Mickey Mouse et des bébés Muppet) », rapporte M. Walker.
La passion avant tout
Mais son objectif « n’a jamais été d’atteindre le succès et la reconnaissance à tout prix », dit-il. « Le but reste de développer au maximum des idées et des concepts qu’on aime. Nous vivons bien dans nos Laurentides, sans affiche de publicité à notre édifice. On ne cherche pas la publicité », a-t-il humblement détaillé.
« Ce qui distingue le Groupe Boombox, c’est notre enthousiasme débordant à chaque projet. Nous avons la chance d’avoir des employés et des collaborateurs chevronnés. Nadia (Morency, sa conjointe) et moi nous impliquons moins sur le terrain, car nous comptons sur des gens solides. On se réinvente, mais c’est toujours le sujet qui compte. Nous sommes des grands streamers sur internet. On travaille de manière contractée, mais professionnelle. Le marché est devenu très compétitif, mais on parvient à tirer notre épingle du jeu auprès des clients qui renouvellent leurs ententes avec nous. Les réseaux connaissent nos standards élevés et notre réputation. Nos trois modos demeurent : les gens, la planète (on deviendra carboneutres avec moins de voyagement en avion) et enfin les profits, bien sûr. »