(Photo : ICI TOUT.TV EXTRA)
Geneviève Everell (Miss Sushi) avec sa petite Millie-Love et son fils Malcom.

Geneviève Everell : Conjuguer le beau et le laid

Par France Poirier

Connue dans l’oeil du public sous le nom de Miss Sushi, Geneviève Everell a débuté l’année 2024 avec une nouvelle bouleversante. Sur le point de donner naissance à son deuxième enfant, à 37 ans, elle est atteinte d’un cancer du sein agressif. Entrevue.

À la mi-janvier 2024, à 34 semaines de grossesse, Geneviève détecte une masse dans son sein gauche. Tout de suite, elle croit que ça a un lien avec sa grossesse. Elle n’a jamais pensé au cancer. « Je croyais que mon corps avait changé à cause de la grossesse. Je croyais que c’était des glandes de lait. Ça ne me stressait pas tant », explique-t-elle. Deux jours plus tard, à son suivi de grossesse, elle en parle à son médecin et comprend que ce n’est pas en lien avec sa grossesse. La panique s’empare d’elle, comme elle nous le confie.

« Dans la vie, j’ai de la facilité à communiquer. Longtemps dans ma vie, j’ai partagé mon histoire, de mon enfance difficile à la femme entrepreneure. Je viens d’un milieu décousu, défavorisé. Je le faisais déjà, ç’a été thérapeutique, ça fait sortir le méchant. Rapidement, j’ai voulu vulgariser tout ce qui m’arrivait, pour mieux comprendre et aider d’autres qui le vivent aussi », nous raconte Geneviève.

Après son premier Cher journal, publié sur Instagram, elle a vite réaliser que des femmes se reconnaissaient à travers son histoire et c’est devenu pour elle un outil.  Elle a décidé de tout documenter. « Je me suis dit que ça pouvait servir. Je suis une femme de projets, je carbure à ça et mon chemin vers la guérison est devenu un projet. Ça m’a sauvé la vie. J’ai besoin d’être en action parce que c’est ma personnalité et ça me permet de donner un sens à tout ça. C’est thérapeutique. Je voulais aussi être rassurante pour les autres et ça me gardait dans un bon état d’esprit », souligne Geneviève.

Soutien des proches

« Quand tu reçois un diagnostic de cancer, tout le monde est là. Tout le monde veut aider. Mais la vie va et les gens retournent à leur routine. Pour certains, un malaise s’installe parce qu’ils ne savent pas comment réagir », comme elle l’explique. Tout au long de sa démarche, Geneviève est soutenue par son entourage : sa base solide, dit-elle. Ça commence par son conjoint, Nicholas, qui doit s’occuper de leur nouveau bébé, et sa meilleure amie et directrice générale de son entreprise Sushi à la maison, Stéphanie Tremblay, ainsi que la conjointe de son père qui est devenue sa nounou. « C’était un petit cercle, mais le cercle le plus efficace que j’aurais pu souhaiter », ajoute Geneviève.

Après sa césarienne, elle a pu profiter du premier mois avec le bébé et son chum. « Rapidement, on a réalisé qu’on avait une petite dormeuse. Ça nous a vraiment aidés. Nous sommes chanceux, Millie-Love a fait ses nuits rapidement et fait de grandes siestes. Elle a mis un baume de bonheur plus qu’un fardeau », souligne Geneviève.

Elle a pu faire une étape à la fois vers la guérison, puisqu’elle devait attendre que sa cicatrice d’opération guérisse avant d’entamer les traitements. « La chimiothérapie ralentit le système et je ne pouvais pas avoir une blessure non guérie » souligne-t-elle.

Comme elle le disait à son fils, le cancer du sein ne rend pas malade : c’est le traitement. « Malcom, mon fils, est très positif. Je lui disais en lien avec les traitements que, plus j’étais malade, plus je guérissais, aussi bizarre que ça puisse paraître. Mon chum, papa pour la première fois, il était en mode survie. Ça s’est bien passé malgré tout. Il n’y a jamais eu de moment de panique. J’ai été chanceuse, je suis dans une grande ville. Je suis proche de l’hôpital, et j’ai de bonnes assurances. Je suis choyée à travers la maladie », explique Geneviève.

La guérison

Quand elle était jeune, de par son parcours, Geneviève a dû être résiliante. « À ce moment-là, je ne savais pas que c’était de la résilience, mais aujourd’hui avec la maladie, je me l’attribue. Je suis surprise de m’être tournée de bord et d’avoir transformé ça.  Mon cher journal a créé de l’engouement. Ç’a mis des mots pour des femmes qui n’en avaient pas », affirme-t-elle.

À la mi-août après son opération, la pathologie est revenue complètement négative. C’est à ce moment qu’elle a appris qu’elle était guérie. « Il me reste des traitements préventifs de radiothérapie que je vais commencer ce mois-ci », ajoute Geneviève, fière du chemin parcouru.

Elle ajoute : « Mon entreprise va bien. C’est tellement une belle entreprise. Nous sommes des gens de coeur et passionnés et ça se ressent. C’est pour ça que les gens ont continué d’être au rendez-vous. »

Documentaire Maman est malade

La série documentaire Maman est malade sera disponible sur ICI TOU.TV EXTRA. Elle comprend 5 épisodes de 22 minutes. Les quatre premiers sont mis en ligne le lundi 14 octobre. Le cinquième le sera à l’hiver 2025. Au fil des cinq épisodes, Geneviève Everell nous amène avec elle dans les différentes étapes du traitement de la maladie : tests et examen de TDM post-partum pour analyser la gravité et l’étendue de son cancer, élaboration de son plan de traitement, séances de chimiothérapie, tests génétiques pour elle et sa fille, une opération, et plus encore. Tout en apprivoisant sa nouvelle apparence et armée d’un soutien psychologique fort, Geneviève aborde tous les aspects de sa nouvelle réalité.

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