Rénald Coursol fait partie de l’histoire
Par France Poirier
Lorsque l’on arrive au marché de Saint-Jérôme, on ne peut pas le manquer. Accoutré d’une feuille de chou en guise de chapeau ou d’autres objets, Rénald Coursol vous accroche rapidement un sourire.
« J’ai commencé au marché en bas avec mes parents à l’âge de 6 ans. Entre la rue de Villemure et la vieille gare, il y avait un marché. On vendait de la viande dans ce temps-là. Moi, ce qui m’insultait, c’était quand ma mère me disait que j’avais une tête de cochon. Et on vendait ça 2 $, une tête de cochon. Aujourd’hui, on enlève les oreilles et le museau et on vend ça 22 $ », souligne-t-il.
On ne peut pas le manquer
Il anime le marché par sa voix forte et ses taquineries. « Certains clients n’aiment pas ça. Il y en a qui pensent que je suis fâché. Je ne suis pas choqué, c’est le ton de ma voix qui est comme ça », explique-t-il. Sa voisine d’en face nous dit que quand il crie trop fort, elle brasse la boîte de Tylenol. Tout comme sa belle-mère faisait avant elle. « Dans le temps, ça m’encourageait à crier plus fort », ajoute-il. Aujourd’hui quand elle brasse la bouteille, elle affirme qu’il baisse le ton.
Toutes les semaines, il est au marché depuis 70 ans. « En 70 ans, j’en ai vu des chialeux, des acheteux, alors je suis devenu aussi chialeux. J’ai appris ça des clients », dit-il en ricanant.
« Belles bananes, engraissées au fumier de singe », « Épinard à cinq sous la feuille », « Oeufs poilus à vendre » (kiwis déposés dans un emballage d’œufs). Telles sont des phrases qu’il entonne pour attirer et faire rire les clients. Son personnage est un peu bourru, mais l’homme de 76 ans est sans malice. Des plus sympathiques, il attire la clientèle par ses beaux fruits et légumes, mais aussi avec son sens de l’humour unique.
« M. Coursol met de la vie au marché. Il sème la joie autour de lui. C’est toujours agréable d’arriver au marché et de l’entendre s’adresser aux clients de façon humoristique. Il détend l’atmosphère », souligne un client au passage.
Pleins de souvenirs
« Dans ce temps-là, dans les années 1950, on vendait des fesses de cochon. Il y avait la petite balance et ça coûtait 5 cents le morceau. Une fesse de cochon grillée coûtait 25 cents la livre », se souvient le coloré marchand.
Il se rappelle qu’il n’aimait pas le chanteur Pierre Lalonde à cause de sa chanson Le temps des vacances. « Nous, lorsqu’on avait 6 ou 7 ans, on finissait l’école et on commençait à travailler. On épluchait des oignons et on braillait. C’était ça nos vacances », dit-il d’un ton austère.
À cette époque, c’étaient les plus beaux marchés selon lui. « Les marchands arrivaient vers 6 h le matin. Il n’y avait pas de Métro et d’IGA dans le temps, alors tout le monde se retrouvait au marché. Mon père a commencé en 1918 derrière le poste de police. Il venait avec ma mère à cheval. Ils partaient dans la nuit du vendredi pour être au marché au début de la matinée. Puis un jour, le cheval a pris l’épouvante. Il y avait de la viande à bord. Ma mère est tombée avec sa cargaison. Une chance elle ne s’est pas blessée », se souvient le doyen du marché.
1 commentaire
Oh..! que oui Renald Coursol ça fait 18 ans que j’achéte de lui il à vraiement de beau légumes frais
il sont aussi coloré que lui per ca parlance unique je l’aime beaucoup