(Photo : Ferme des Quatre-Temps)
Catherine Sylvestre dirige l'équipe maraîchère de la Ferme des Quatre-temps.

Cultiver des légumes à l’année, c’est possible!

Par Marie-Catherine Goudreau

Dans leur livre Le maraîchage nordique, Jean-Martin Fortier et Catherine Sylvestre de la Ferme des Quatre-Temps explorent les techniques et bienfaits de la culture hivernale des légumes. On y propose un nouveau modèle pour atteindre la souveraineté alimentaire au Québec, fondé sur l’agriculture écologique et de proximité.

«L’objectif était de partager nos connaissances à la suite de plusieurs années d’expérimentation. On voulait donner ce savoir aux jardiniers et aux maraîchers pour qu’ils puissent partir sur une bonne base », explique Catherine Sylvestre, qui dirige l’équipe maraîchère de la Ferme des Quatre-Temps. Dans le livre, ils partagent donc les résultats d’années de tests et d’essais pour la culture hivernale.

Des légumes nordiques

L’agriculture à l’année et de saison au Québec, c’est possible, et on le démontre bien dans le livre. « On n’a pas besoin de s’approvisionner autant en légumes importés l’hiver. C’est possible de produire des légumes de façon écologique, en respectant la saisonnalité et en mettant en valeur notre climat nordique », souligne Catherine.

Par exemple, on propose plus d’une vingtaine de légumes qui peuvent pousser malgré le froid et qui sont adaptés au climat, comme les épinards, le bok choy, les carottes primeur ou encore la moutarde.

Rentabiliser les serres

« Comme les fermes maraichères ont souvent des serres, on s’est demandé comment on pouvait rentabiliser cette infrastructure pendant l’hiver, sans nécessairement payer beaucoup en frais de chauffage », explique Catherine. Ainsi, dans l’ouvrage, on propose une série de conseils et d’outils pour aider les petites fermes à démarrer un projet de culture hivernale, en utilisant les serres.

LES LÉGUMES D’HIVER : PLUS SUCRÉS ET ENCORE MEILLEURS ! Saviez-vous que les légumes cultivés en hiver sont plus sucrés ? Le froid enclenche un mécanisme de défense chez les plantes et celles-ci augmentent la concentration de sucre dans leurs cellules afin qu’elles gèlent moins rapidement, explique Catherine. « Les légumes qu’on produit sont donc vraiment bons au goût ! »

Le plus gros défi de la culture de légumes lors de la saison froide, c’est la baisse de la lumière. Les légumes qui sont plantés trop tard en novembre ont donc beaucoup de difficultés à pousser, comme ils n’ont pas assez de lumière pour faire leur photosynthèse, explique Catherine. « Il faut essayer de s’arrimer avec la disponibilité de la lumière à l’automne. » L’accès à l’eau et les nuits glaciales représentent aussi des obstacles à ce type de culture.

Vers la souveraineté alimentaire

Même si le livre est principalement destiné aux maraîchers, un jardinier à la maison peut tout de même y trouver son compte, croit Catherine. Des fiches techniques détaillées sur des légumes, des exemples de planification d’un jardin et d’autres informations très pertinentes s’y trouvent.

Selon Catherine, il y a une « grande tendance » chez les fermiers de famille pour la culture d’hiver. « Ils veulent étendre leur vente et leur travail pendant plusieurs mois, et pas seulement durant l’été. De plus, ils peuvent vendre les verdures d’hiver avec les légumes de conservation, ce qui permet de bien écouler la production complète de la ferme », explique-t-elle.

Le livre fait aussi réfléchir quant à la production en serres au Québec. « On voulait proposer un modèle alternatif pour les petites fermes familiales. Pourquoi on n’investirait pas dans des milliers de petites serres, plutôt que dans des gros complexes industriels de serres ? », souligne Catherine. Selon elle, l’agriculture peut être simple et accessible à tous, même en hiver.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mots-clés