(Photo : Archives Nordy par Sébastien Fleurant)
Présentement, il y a une vingtaine d'étudiants internationaux au campus de Saint-Jérôme de l'UQO.

Étudiants internationaux : L’UQO préoccupée par le projet de loi 74

Par Ève Ménard

Murielle Laberge, rectrice de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), se dit préoccupée par le projet de loi 74 du gouvernement du Québec, qui vise à encadrer et à limiter le nombre d’étudiants internationaux dans la province.

Ce projet de loi permettrait entre autres au gouvernement de fixer le nombre d’étudiants étrangers pouvant être admis, selon des critères comme la région, le cycle d’étude ou le type d’établissement.

Des répercussions jusque dans les Laurentides

Pour le moment, il y a une vingtaine d’étudiants internationaux au Campus de Saint-Jérôme. Une des orientations stratégiques de l’université consiste justement à accroître ce nombre sur le campus des Laurentides, notamment dans les programmes d’ingénierie, d’information et des sciences de la gestion. Le projet de loi pourrait donc, à terme, avoir des répercussions, souligne la rectrice.

Murielle Laberge est également préoccupée par le message que ce genre d’annonce envoie aux personnes qui souhaitent étudier à l’étranger. Elle craint que cela ne décourage des étudiants à venir au Québec ou dans les Laurentides pour leurs études. « Le message est un peu ambigu. Dans quelle mesure je vais être bien reçu, bien accueilli ? Après ça, ceux qui avaient l’intention de s’installer ici doivent se demander quelle est la probabilité que ça arrive », illustre la rectrice.

Cette dernière déplore aussi le flou entourant le projet de loi et son application. « C’est un peu nébuleux », dit-elle. « J’entends bien que le ministre ne veut pas nuire aux régions, mais est-ce qu’il va penser que nous ? On est dans la région des Laurentides et dans celle de l’Outaouais. Est-ce qu’on sera une seule entité avec un quota nonobstant la région ? Ce sont des choses que je ne sais pas ».

« Ça fait partie de l’apprentissage »

Au-delà des chiffres, Murielle Laberge s’attarde à l’apport significatif des étudiants internationaux, autant pour les écoles et les régions, que pour les étudiants. « Une université, c’est une cité d’univers et c’est notre responsabilité de s’assurer qu’on expose nos étudiants à diverses perspectives, qu’elles soient théoriques ou culturelles. Ça fait partie de l’apprentissage », affirme la rectrice.

Dans un contexte de mondialisation et de transformations du milieu du travail, cette ouverture sur le monde est également la bienvenue, selon Murielle Laberge. « Les gens peuvent travailler à plusieurs endroits sur la planète. On n’est plus dans les visions traditionnelles où on travaillait dans notre quartier ou dans notre ville, et qu’on faisait notre carrière au même employeur. Les étudiants sont beaucoup plus nomades que dans le passé. Ça favorise toute cette ouverture sur le monde. Et moi, j’ose croire que plus on s’ouvre sur le monde, plus on est bienveillant, plus on accepte la différence et plus on va vers l’autre. »

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