Équipe unifiée en violence conjugale : Un an plus tard, on constate les bénéfices
Par France Poirier
Le Service de police de la Ville de Saint-Jérôme a créé l’équipe unifiée en violence conjugale. Un an plus tard, on fait le point.
L’équipe avait été mise en place grâce à une subvention du Ministère pour cinq ans. « Le ministère de la Sécurité publique s’est engagé à investir certaines sommes sur cinq ans pour la mise en place d’actions prioritaires. Celles-ci avaient pour but afin de prévenir les féminicides en contexte conjugal. Le SPVSJ a présenté un projet d’équipe unifiée et nous avons obtenu le financement », nous explique Martin Pelletier, inspecteur Division des enquêtes.
L’équipe est composée de deux sergents-détectives et de deux agents. Une nouvelle équipe est en place depuis le début de l’année 2023.
« Presque chaque jour, un appel est logé en matière de violence conjugale. En 2022, l’équipe a enquêté 292 plaintes à cet effet »
Martin Pelletier, inspecteur
Le fait d’avoir une équipe dédiée permet-il d’établir un lien de confiance avec les victimes ? Comment ça se manifeste ?
« Ne traitant que les dossiers en matière de violence conjugale, l’équipe développe une expertise de travail en partenariat avec les ressources présentes sur le territoire. Ça permet à la victime de bien comprendre les étapes de traitement des dossiers. En toute connaissance de cause, elle peut prendre la meilleure décision pour elle et que nous allons respecter », ajoute l’inspecteur. Il nous explique que plusieurs autres bénéfices sont constatés avec une telle équipe. Par exemple, une expertise en appréciation du risque est faite, un suivi auprès des victimes, du DPCP (Directeur des poursuites criminelles et pénales), et autres.
Les conditions de l’agresseur
Au niveau des agresseurs, est-ce qu’il y a un suivi des conditions ?
« Le conjoint violent qui est arrêté, puis libéré avec des conditions, reçoit les informations du suivi qui sera fait dans son dossier. On l’informe des conséquences légales en cas de non-respect de celles-ci. Du côté de la victime, elle est consultée et informée des conditions et de la façon de procéder en cas de bris », ajoute-t-il.
Il ajoute que si la sécurité des victimes est en jeu, il y a maintenant la possibilité de demander le déclenchement d’une cellule de crise où tous les acteurs (les organismes communautaires et socio-judiciaires, les services policiers, le bureau de probation, le CISSS, le DPCP, etc.) se réunissent pour mettre en place un filet de sécurité auprès des victimes.
Intervenante du CAVAC
Le Service de police de Saint-Jérôme compte sur une intervenante du CAVAC au poste depuis 2016. Elle est impliquée au niveau du suivi auprès des victimes et est présente en cas de besoin. Elle guide les policiers lors de certaines interventions auprès d’une clientèle plus vulnérable. « J’ajouterais que notre partenariat ne se limite pas au CAVAC en matière de violence conjugale. Nous avons des protocoles avec la Maison d’Ariane, ACCROC pour les conjoints violents, le CISSS. Nous tentons de les référer le plus tôt possible afin qu’une réelle prise en charge soit faite et que la victime ne se sente pas seule », souligne Martin Pelletier.
Le Service de police est très satisfait du partenariat avec le CAVAC. Cette entente aide non seulement les victimes en violence conjugale, mais également toutes victimes qui le souhaitent.