Enjeux de main-d’oeuvre : « Les employés apprécient de travailler à proximité »
Par France Poirier
On connaît actuellement les enjeux face à la pénurie de main-d’oeuvre. Pour Denis Warnett, propriétaire de cinq magasins Matério dans la région, dont le tout dernier ouvert à Sainte-Sophie, il y a quelques semaines, la proximité des commerces attirent les employés.
« Dans nos cinq magasins, on compte environ 500 employés. Nous sommes conscients, par exemple, à Sainte-Sophie qui vient d’ouvrir, que dans un an, probablement 50 % du personnel aura quitté. Ça fait partie de la réalité du marché actuellement. Nous avons une bonne équipe de recrutement et on travaille beaucoup cet aspect », nous explique le président de Matério.
Ses magasins, situés à Saint-Jérôme (Lafontaine), Saint-Hippolyte, Terrebonne, Mirabel et Sainte-Sophie offrent un travail de proximité que plusieurs employés apprécient, selon lui. Par exemple à Sainte-Sophie, 50 % du personnel sont des résidents de la Municipalité.
« J’ai des employés qui ont travaillé à Laval et Blainville auparavant. Ils travaillent maintenant dans l’un de nos magasins et ne veulent plus quitter. En 10 ou 15 minutes, après leur quart de travail, ils sont rendus chez eux et ils apprécient cela. Ceux qui ont de jeunes enfants et qui doivent aller les chercher à la garderie à la fin de la journée sont très contents d’éviter des heures dans le trafic. Même si le salaire est moins élevé, le temps et la proximité jouent en notre faveur et ça pèse dans la balance », ajoute-t-il.
Dans les magasins Matério, 15 % du personnel sont des retraités qui font un retour, à la suite de leur première carrière. « On les apprécie beaucoup. Ce sont des gens fiables et qui veulent apprendre. Souvent, les plus jeunes, on doit les former complètement et après coup, ils quittent pour aller ailleurs. Ça fait partie de la vie », ajoute M. Warnett.
Automatisation et pénurie de main-d’oeuvre
En plus de ses magasins, Matério innovait dans la région, en établissant une usine de fermes de toit automatisée de 10 M$. Celle-ci se trouve à Prévost sur le chemin du Lac Écho.
La tendance actuelle du marché de la construction impose ce tournant vers l’automatisation. « Denis (Warnett) a 72 ans et il n’est pas obligé de s’embarquer dans une telle aventure. Avec l’enjeu de rareté de la main-d’œuvre, il a décidé d’innover. On n’a pas le choix de se diriger vers ça. On est spécialisé en murs préfabriqués. Là, nous allons devenir la seule entreprise au Québec à produire des fermes de toit entièrement de manière robotisée. On parle d’équipement de haute technologie et de précision. Tout doit être cloué au millimètre près », soulignait Stéphane Maher directeur du développement des affaires en entrevue avec le Journal, en 2022.