Développement des tout-petits : Réduire le temps sur les écrans
Par Rédaction
(F.P.) – En novembre dernier, un dossier de La Presse révélait que beaucoup d’enfants qui entrent à l’école ne sont pas autonomes. Attacher son manteau, tenir un crayon convenablement, utiliser des ciseaux et même peler une banane sont des choses difficiles à faire seuls.
Des pédiatres soutiennent que les enfants qui passent beaucoup de temps à jouer sur un écran auront une moins bonne motricité à l’école. « Un enfant qui joue sur un écran, mais qui ne dessine pas, ne découpe pas ou ne saute pas assez, va avoir une moins bonne motricité quand il commencera l’école », soulignait Dre Stacey Bélanger, pédiatre au CHU Sainte-Justine.
« Selon l’Enquête québécoise sur le parcours préscolaire des enfants de maternelle 2022, un peu plus de la moitié (52 %) des enfants de maternelle 5 ans passait 1 heure ou plus par jour devant un écran. De plus, selon une autre enquête réalisée au Québec, près du quart des parents d’enfants de 2 à 5 ans (24 %) trouve difficile de gérer le temps d’écran de leur tout-petit », rapporte l’Observatoire des tout-petits.
Les écrans et la petite enfance
La petite enfance est une période charnière du développement. Un tout-petit a besoin de toucher, de goûter, de sentir, de ramper, de marcher, de courir et de grimper pour se développer. Le temps passé devant un écran peut le priver d’occasions de s’adonner à ce type d’activité et ainsi compromettre les apprentissages essentiels.
Ils doivent aussi entrer en relation pour se développer. Les tout-petits apprennent essentiellement lors des échanges directs avec les personnes qui les entourent, petits et grands, ainsi qu’en explorant leur environnement. Ces interactions avec leur environnement et avec des personnes contribuent à leur développement. De plus, avant l’âge de 2 ans, les enfants ne font pas d’apprentissage à partir des contenus qu’ils voient sur les écrans, car ils n’arrivent pas à transposer dans la réalité ce qu’ils y voient.
De plus, les effets du temps d’écran se font ressentir jusqu’à l’âge adulte. Les préférences des enfants en matière d’habitudes de vie et d’activités culturelles se développent durant la petite enfance. Ainsi, les habitudes sédentaires acquises par un tout-petit, comme passer du temps devant un écran, sont susceptibles de se maintenir durant l’enfance et les étapes suivantes de la vie, ce qui peut engendrer des risques pour sa santé une fois adulte.
Temps passé devant un écran
Les recommandations sur le temps d’écran visent à prévenir des problèmes associés au temps d’écran, mais également à favoriser le temps passé à faire autre chose. Les recommandations concernent le temps d’écran à la maison, à la garderie et à l’école, ainsi que dans les déplacements, et ce, pour tous les types d’appareils (télévision, ordinateur, tablette, cellulaire, console de jeux vidéo).
La Société canadienne de pédiatrie recommande, pour les enfants de moins de deux ans, de ne pas passer du temps devant un écran. La seule exception sont les appels vidéo ou en FaceTime avec des adultes significatifs, ce qui permet de créer des liens avec des proches qui sont à distance. Pour les enfants de 2 à 5 ans, on parle d’une heure par jour devant les écrans.
Encadrement dans les services de garde
Les enfants sont exposés aux écrans à la maison, dans les services de garde, dans les maternelles 4 et 5 ans ainsi que dans les services de garde scolaires. La Loi sur les services de garde éducatifs à l’enfance encadre l’utilisation des écrans dans ces milieux.
Ce type de réglementation n’existe pas pour les écoles en ce moment, que ce soit en classe ou à la garderie. Par ailleurs, aucune donnée sur le temps passé devant un écran par les enfants de 0 à 5 ans en services de garde éducatifs ou à l’école n’est disponible à ce jour. Ainsi, le temps d’écran s’accumule tout au long de la journée sans qu’il soit toujours possible d’en faire le décompte.
Favoriser de saines habitudes de vie
Les saines habitudes de vie acquises durant la petite enfance sont plus susceptibles de se maintenir à l’âge adulte. Des environnements qui permettent aux tout-petits d’adopter des comportements sains, comme être actif et jouer dehors, peuvent contribuer à réduire la place que les écrans occupent à la maison, mais aussi dans leurs autres milieux de vie. De plus, favoriser la pratique d’activités physiques touche au droit des enfants d’avoir accès à des loisirs appropriés pour leur âge.
Source: L’Observatoire des tout-petits