Des jours difficiles pour le bitcoin
Par Aurélie Moulun
Le bitcoin est entré à la Bourse américaine en octobre 2021. C’est à ce moment qu’elle a connu une forte hausse de sa valeur. La valeur d’un bitcoin avait atteint un sommet de près de 69 000 $.
Puis, le 18 juin dernier, la valeur du bitcoin avait chuté de 9,7 % en une seule journée, soit jusqu’à 18 000 $. Une baisse de 70 % depuis son sommet.
Ce qui fait le plus sourciller les investisseurs, c’est que la valeur du bitcoin serait beaucoup plus corrélée aux marchés financiers, et donc, plus fragile qu’on ne le pensait. Derrière la panique que génère cette baisse de valeur, c’est la blockchain qui serait en cause.
Blockchain et décentralisation
En quelques mots, la blockchain est la technologie derrière la cryptomonnaie. Le Robert la définit comme un « mode de stockage et de transmission de données sous forme de blocs liés les uns aux autres et protégés contre toute modification ».
L’élément le plus important à retenir dans ce cas-ci est que la blockchain est une base de données de transactions qui est partagée à tous ses utilisateurs de façon simultanée. Elle ne dépend ainsi d’aucune institution ou organe central. Elle est donc indépendante des banques ou même des gouvernements.
Un trafic du bitcoin vulnérable
Toutefois, d’après une étude réalisée par Trail of Bits, une entreprise de cyber-sécurité américaine, il y aurait plusieurs failles dans le système de la blockchain. Publié en juin 2022, le rapport montre que le bitcoin aurait des points de centralisation.
« De tout le trafic de bitcoin, 60 % traverse seulement trois [fournisseur d’accès internet] », peut-on lire dans le rapport intitulé : Les blockchains sont-elles décentralisées ?.
« Tor est maintenant le plus grand fournisseur de réseau de bitcoin, acheminant le trafic pour environ la moitié des nœuds de bitcoin. » Cette réalité devient préoccupante puisqu’elle révèle qu’il est possible pour un utilisateur malveillant de « modifier ou supprimer le trafic ».
Le rapport révèle également que le trafic du bitcoin n’est pas du tout crypté. « Toute tierce partie sur la route du réseau entre les nœuds (par exemple, les fournisseurs d’accès Internet, les opérateurs de points d’accès Wi-Fi ou les gouvernements) peut observer » et choisir de supprimer le trafic.
Le bitcoin, né en 2009, reste une unité monétaire très jeune. Il reste beaucoup de travail à faire afin de stabiliser cette cryptomonnaie. En attendant, elle recommence tranquillement à reprendre de la valeur à la Bourse de New York.
Sources : Radio-Canada, La Presse, Daily Mail, Are Blockchains Decentralized ?