Des employés étrangers donnent un sérieux coup de main
Par Luc Robert
L’Auberge du Lac Morency de Saint-Hippolyte a obtenu l’aide d’une dizaine de Camerounais cet été. L’établissement entend maintenant se tourner vers des Ukrainiens pour vaquer à certaines tâches hôtelières quotidiennes, lors de l’hiver 2022-2023.
Le directeur de l’établissement, M. François Péloquin, n’a eu d’autre choix que de se tourner vers la main-d’œuvre internationale. C’est en raison de la pénurie qui sévit au Québec depuis 2020. On a affecté les Camerounais principalement à l’entretien des chambres et aux cuisines.
« Avec les 200 réservations déjà reçues pour l’hiver prochain, multipliées par 7 nuitées, on est déjà arrivé à 1 400 journées d’occupations. Ajoutez à cela notre association avec le tour opérateur français Lookéa, on dépassera vite les 3 000 nuitées réservées. […] Ça se traduit par une demande accrue d’employés, que nous devons trouver à l’avance. »
Les défis d’intégration
Alors que les Camerounais parlent un excellent français international, le défi s’annonce plus grand avec l’accueil des futurs ukrainiens.
« Nous faisons affaire avec une agence de placement, qui répond à la clientèle selon les besoins et les disponibilités. Avec les Ukrainiens, on développera le contact à l’aide de mimes et de signes, afin de désigner les tâches à accomplir. Il y aura des ajustements à prévoir », a poursuivi M. Péloquin.
Ce dernier est ressorti de l’été 2022 très heureux de l’aide apportée par les Africains. « Dans la majorité des cas, ce sont des étudiants qui possèdent déjà un visa canadien. Plusieurs nous ont joint pendant 3 mois, de juin à aujourd’hui, à la fin de leur semestre aux universités de Montréal et d’Ottawa. Ils sont travaillants et gentils », dit-il.
Devant le succès engendré par l’aide internationale, François Péloquin est en processus d’achat d’une résidence située à quelques pas de son auberge, afin de loger les travailleurs étrangers. Il préfère ne pas trop élaborer sur le projet, tant que le processus d’achat ne sera pas complété devant un notaire.
Jeune versatile
Parmi les trois Africains encore actifs à l’Auberge du Lac Morency à la fin de septembre, Ginette Kelly a rappelé l’agence de placement, dernièrement. Celle-ci souhaitait revenir travailler quelques jours à l’établissement de Saint-Hippolyte. « J’ai passé trois mois ici, dès le 10 juin, et suis revenue. Le site est très beau, les gens accueillants, de sorte que mon intégration a été facile. En plus des tâches de préposée aux chambres (entretien ménager), j’aidais comme serveuse aux mariages et aux congrès. Disons qu’avec les variations de températures, un bon pull nous aide à demeurer au chaud pour travailler », a-t-elle souligné. Elle est débarquée à Montréal, depuis son Cameroun natal, en mai dernier.
Mme Kelly apprécie la façon de procéder de ses collègues à l’Auberge du Lac Morency. « En plus d’avoir été hébergée dans deux condos locatifs, on nous a facilité la tâche au travail. On ne marche pas entre les différents condos situés en montagne. Un équipier déplace le matériel de travail et nous-mêmes en voiturette, d’un établissement à un autre. Ça sauve du temps. »
Dans le village de Bafossam, situé au centre-ouest de l’Afrique, Mme Kelly agissait comme nutritionniste auprès de
la population.
« J’aime bien aider ici, mais je rêve de retourner dans le domaine de la santé. Mon domaine de compétence, c’est d’être nutritionniste et aider les gens. Mais en attendant, je suis très bien reçue à l’auberge », a conclut la sympathique employée.