Maraudeur des Alouettes : Marc-Antoine Dequoy, un athlète fier et passionné
Par France Poirier
Ce n’est pas un hasard si Marc-Antoine Dequoy a fait sa sortie sur le fait français après la conquête de la coupe Grey. On apprend dans le documentaire Les Alouettes : nouvel envol que le fait que la Ligue canadienne de football (LCF) n’avait prévu aucun affichage bilingue lors de cette finale avait été une source de motivation pour l’équipe, un genre de ralliement.
Très grand fan de football dès l’âge de 5-6 ans, il a commencé à pratiquer ce sport. « Pour moi c’est le sport que je pratiquais beaucoup. Je jouais aussi au soccer et au hockey. J’ai pratiqué le football et le hockey en parallèle jusqu’au niveau midget. Puis, c’est le football qui a pris le dessus », nous explique le grand numéro 24.
Il a souvent confié qu’il n’était pas très bon à l’école, mais grâce au football, il a pu préparer une après-carrière avec un diplôme universitaire. Il a complété une majeure en jeu vidéo de l’Université de Montréal. Pour être repêché dans la LNF (Ligue nationale de football) ou la LCF (Ligue canadienne de football), il faut faire partie d’une ligue universitaire. « C’est la recette des universités américaines. Le plus haut niveau de calibre est universitaire. Et pour jouer du calibre universitaire, tu n’as pas le choix de faire un programme et de réussir tes cours. Le football a été ma source de motivation, un but, un objectif. L’école n’était pas ma force, mais ça me motivait », confie Marc-Antoine.
Lors du match ultime, il a raconté qu’il aurait aimé que sa mère soit là. Il a perdu sa mère, décédée des suites d’un cancer généralisé, il y a un an et demi environ. « Elle m’a appris beaucoup de choses. Je retiens d’elle la persévérance et l’importance de s’amuser dans le sport. Je retiens aussi sa « drive » dans la vie en général », souligne le maraudeur.
Alouette depuis 2020
Marc-Antoine Dequoy a été repêché par le club montréalais en 2020, mais il a aussi signé comme agent libre dans la NFL avec les Packers de Green Bay la même année. Il a commencé à s’entraîner avec les Packers et il a été coupé par la suite. « La pandémie est arrivée et les clubs ont dû retrancher des joueurs à cause des mesures sanitaires. Ils devaient retrancher 13 joueurs et j’ai été un de ceux-là. »
Par ailleurs, jouer pour les Alouettes était un rêve d’enfance. « J’étais un grand fan d’Anthony Calvillo, de Ben Cahoon dans les années 2000. C’étaient des joueurs que j’admirais. En vieillissant, je me voyais à travers les Québécois de l’équipe », raconte-t-il. Étienne Boulay et Matthieu Proulx ont aussi été des inspirations pour lui.
Le fait français dans le vestiaire
Marc-Antoine est d’avis que l’arrivée de Pierre Karl Péladeau comme propriétaire du club a grandement aidé l’équipe par sa présence et son implication auprès de sa communauté et des francophones. « Je me souviens que lorsqu’on a commencé la saison dernière, les gens parlaient beaucoup du fait que M. Péladeau avait acheté l’équipe. Ça amenait un certain engouement envers les Alouettes avec un propriétaire québécois », relate le joueur étoile.
L’entraîneur Jason Maas a mis le français au cœur de l’équipe. Il mettait beaucoup l’emphase sur l’importance d’apprendre des mots en français parce que l’équipe est dans une communauté, une province francophone, nous raconte Marc-Antoine. « C’est grâce à l’arrivée de Pierre Karl Péladeau qui a poussé cette idée et le coach a adhéré à cette culture. Ce qui est intéressant c’est que Jason Maas est un Américain. Dans notre équipe, autant les Américains que les anglophones et les francophones, tout le monde s’est approprié cette culture », souligne Dequoy.
Lors du dernier week-end à la coupe Grey l’an passé, le manque de français a été pour l’équipe au complet un manque de respect. « Ce qui nous a motivé, c’est que personne ne croyait en nous et en nos chances de remporter les honneurs. On avait un cri de ralliement « We are the 1% ». Dans le fond, il y avait 1 % du pays qui croyait en nous, et c’était nous », ajoute le passionné.
Étant considérés comme les négligés l’an dernier, les Alouettes sont positionnés au premier rang cette année. « Évidemment ça vient avec plus de pression. Quand tu es champion, tu es sur la plus grosse chaise et tout le monde veut ton siège. C’est certain qu’on ne nous verra pas de la même façon. »
Camp d’entraînement à Saint-Jérôme
Le demi-défensif explique que, pour l’équipe, les Alouettes de Montréal sont le club de tout le Québec. Et faire un camp d’entraînement en dehors de Montréal, ça démontre ça, explique-t-il. L’an dernier, le club était à Trois-Rivières pour son camp. Pour les trois prochaines saisons, ils seront à Saint-Jérôme. « C’est important de pouvoir partager ça avec le reste du Québec, qu’il y ait un sentiment d’appartenance. C’est ma 4e année avec les Alouettes, et de mon point de vue, on est plus présents. On est présents dans diverses communautés et diverses régions. Depuis l’arrivée de Pierre Karl Péladeau, on sent plus d’accessibilité de l’équipe », explique-t-il.
« Ç’a été une belle saison et on est très excités de venir dans la région. Je suis venu quelques fois pour différentes occasions depuis l’annonce de notre séjour et l’accueil a été extraordinaire », ajoute Marc-Antoine Dequoy.