Jérômienne engagée : Hélène Sylvain, championne nationale de slam-poésie
Par France Poirier
Elle prend parole, dénonce, revendique. Elle est très impliquée socialement et se fait entendre par le slam. Hélène Sylvain de Saint-Jérôme a remporté le concours national de slam-poésie Québec/France.
Organisé par le Réseau Québec-France/francophonie (RQF), le concours soulignait son 10e anniversaire. « Même si j’écris des poèmes depuis une dizaine d’années, c’est ma première participation à un concours. Il y a eu différentes étapes. Au départ nous étions 13, par la suite 9 et finalement 4. J’ai été choisie parmi les quatre qui allaient représenter l’équipe de Montréal pour le concours Québec-France », nous explique la grande gagnante du concours.
Le premier slam qu’elle a présenté s’intitulait Les mots invisibles. Celui-ci fait valoir que dans le langage, les femmes sont souvent invisibles. « Par exemple, je dis: “ C’est un chat qu’on voit dans la ruelle, rarement une chatte, sinon elle est agace […].” Après, je dénonce les mots au niveau de la violence conjugale. On parle de drame familial et de crime passionnel au lieu de parler de violence conjugale et d’acte criminel », souligne celle dont on reconnaît l’implication sociale.
Le deuxième slam à Gatineau était pour dénoncer le système des écoles à trois vitesses. « J’ai des textes engagés, c’est ma signature. Le troisième, c’était pour parler de mobilisation pour dénoncer les gouvernements qui ne font rien sur la crise climatique et la crise sociale, par exemple. Ça dépend des styles, les gens ont aimé ça. D’autres parlent d’amour, de jalousie et ou autres. Moi, je fais des textes engagés », explique-t-elle.
Dénoncer la violence faites aux femmes
« Mes premières fois que j’ai fait du slam, c’était dans les milieux féministes. J’ai fait partie du comité de la condition des femmes à la CSQ. On soulignait toujours la Journée internationale des droits des femmes et j’ai commencé à écrire des slams pour le 8 mars. Mon premier sujet, celui qui me tient à coeur depuis des années ça été pour dénoncer la violence faite aux femmes et aux jeunes filles », souligne Hélène Sylvain. Elle propose ses slams sur différentes tribunes dans la région. On a pu l’entendre pour les 12 jours d’action contre la violence faites aux femme, la Marche des femmes et évidemment le 8 mars dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes.
Elle représentera la région de Montréal à Québec dans la semaine du 22 novembre. C’est une compétition en équipe. « Il n’y a pas d’équipe dans les Laurentides, même si je connais de plus en plus de gens qui font du slam dans la région », ajoute-t-elle.
Lors de la compétition à Gatineau, elle a reçu un billet pour aller en France. « Il y a deux slameurs français qui ont gagné en France. Ils sont venus présenter ce qu’ils font, sans participer au concours. J’imagine que ce sera la même chose quand j’irai en France. C’est comme un échange », souligne Hélène Sylvain.