Consommer local : Bon pour sa communauté et l’environnement
Pour certaines fermes du Québec, l’engouement pour les paniers bio ne s’est pas poursuivi après la pandémie, comme rapportent plusieurs médias. Pourtant, les paniers bio demeurent bonne option pour se nourrir face à l’inflation et l’explosion des coûts de l’épicerie.
Selon Émilie Viau-Drouin, directrice du Réseau des fermiers.ères de famille du Québec, le nombre d’abonnements a peut-être diminué depuis la pandémie, mais on vend plus de paniers qu’en 2019. « C’est une bonne nouvelle, car on continue de toucher de nouvelles personnes. »
À Brébeuf, la ferme La Récolte de la Rouge connait un bon succès pour ses paniers bios, mais a tout de même diminué son nombre d’abonnements depuis la pandémie. Comme Maxime Belleau, La Récolte de la Rouge opte pour d’autres formules de mise en marché, comme les marchés publics et un nouveau kiosque directement à la ferme. « Pour les paniers bios, les légumes sont moins chers alors c’est avantageux. Mais les gens doivent payer à l’avance alors ça peut être un frein dans ce contexte économique », constate Mathieu Roy, propriétaire de La Récolte de la Rouge.
Du côté de la ferme Les dérangés de Sainte-Adèle, tous leurs paniers pour la saison 2024 sont déjà réservés. « Étant une jeune entreprise en croissance, plusieurs consommateurs nous découvrent encore. Cela fait en sorte que nous ressentons toujours cet engouement », rapporte Arielle Beaudin, copropriétaire de la ferme maraîchère.
L’inflation qui frappe
Le Réseau remarque toutefois que l’inflation frappe beaucoup la clientèle des paniers, comme tout le monde au Québec. « Plusieurs clients nous disent qu’ils attendent avant de s’abonner parce que [leur contexte financier] est trop difficile », explique la directrice générale.
Une des options que plusieurs fermes utilisent est le paiement des abonnements en plusieurs versements. À Sainte-Adèle, la ferme Les dérangés constate « une hausse marquée des personnes qui optent pour le paiement en plusieurs versements », soutient Arielle. Mathieu Roy soutient que la ferme offre aussi cette option pour accommoder les gens. Au Réseau, on note aussi que beaucoup plus de gens profitent du fait qu’ils peuvent payer en plusieurs versements.
« Pour la formule des paniers, on reste 20 % moins cher que les légumes de saison dans les grandes chaînes d’épicerie. Et ce pourcentage, c’est sans calculer l’explosion du coût de l’épicerie. Donc les paniers sont encore plus accessibles qu’avant », soutient Émilie Viau-Drouin.
Diversifier son offre
Certains maraîchers des Laurentides croient qu’il faut diversifier sa mise en marché pour rejoindre le plus de gens possible dans un contexte d’inflation. « J’ai choisi de ne pas faire de paniers. Je crois que c’est une formule assez limitative pour les clients puisqu’ils doivent s’engager pour toutes les semaines de l’été et doivent payer en début de saison », soutient Maxime Belleau, propriétaire des Jardins de Max à Prévost.
Le maraîcher opte plutôt pour une mise en marché dans des points de distribution en créant des partenariats avec des commerces locaux. Par exemple, il s’est associé avec la microbrasserie Shawbridge à Prévost pour avoir un kiosque où vendre ses légumes les samedis matins et les jeudis au pub et café Radis Noir à Sainte-Anne-des-Lacs. « J’ai décidé d’être indépendant et de m’organiser de mon côté », soutient-il.
5 bonnes raisons de consommer de l’agriculture locale :
- Pour l’expérience culinaire et gustative et la fraicheur des aliments. L’expérience est « beaucoup plus savoureuse avec un produit frais, poussé en pleine terre et mûrit au soleil » – Arielle Beaudin « Il y a de la vie dans mes légumes ! On offre une qualité de produit supérieure » – Maxime Belleau
- Pour l’argent qui va directement à la ferme. « Quand on achète au producteurs, 100 % de l’argent va dans nos poches et non pas aux distributeurs » – Mathieu Roy
- Pour la rencontre avec le producteur et la communauté. « Lorsque les gens viennent acheter leurs légumes, ils viennent à ma rencontre : on échange des trucs, des recettes, des sourires. On crée un esprit de communauté qu’on ne retrouve pas à l’épicerie » – Maxime Belleau
- Pour encourager une agriculture plus résiliente aux perturbations climatiques ou géopolitiques. « Quand les chaînes mondiales sont déstabilisées, comme nous l’avons vécu dernièrement, il est important de pouvoir s’appuyer sur une production locale » – Arielle Beaudin
- Pour réduire son empreinte écologique. « Les producteurs biologiques n’ont pas le droit à l’utilisation de pesticides, d’engrais chimiques de synthèse, d’OGM, d’antibiotiques et de stimulateurs de croissance. Ainsi, la pollution de l’environnement se voit diminuée et les consommateurs ne retrouvent pas ces produits néfastes dans leur assiette » – Arielle Beaudin