(Photo : Julien Faugère)
Claudie Mercier

Claudine Mercier : Un grand retour sur scène à Saint-Jérôme

Par France Poirier

Humoriste, imitatrice et comédienne, il y a quelques années qu’on n’avait pas vu Claudine Mercier. Elle fait un retour sur les planches cet été et c’est au Théâtre Gilles-Vigneault à Saint-Jérôme qu’on pourra la voir dans la pièce Silence, on tourne !

Tu as eu une fructueuse carrière comme imitatrice, humoriste, parle-moi de tes débuts.

J’ai fait un baccalauréat en théâtre à l’UQAM et en sortant de l’université, je suis allée faire une audition pour devenir comédienne. Je perdais tellement mes moyens. Je me suis dit: «ce n’est pas vrai que je vais faire une carrière comme ça.»  J’étais trop timide et nerveuse.

Qu’est-ce qui a changé pour que tu fasses carrière ?

J’ai rencontré Jean-Marc Parent, avec qui je suis allée au Cégep, sur le coin d’une rue. Il venait de faire le Festival Juste pour rire et il avait connu un grand succès avec son personnage de handicapé. Il m’avait dit: «j’ai fait l’École de l’humour, ça dure six mois pour apprendre ton métier et tu es payé.» J’avais deux semaines pour préparer un numéro et je suis allée passer l’audition puis j’ai été acceptée. Ç’a été le début de l’aventure. À la fin du cours, ils choisissaient quatre personnes pour faire la tournée et j’ai été choisie. Et ma carrière a démarré. J’ai surmonté ma nervosité et, lors de mes premiers spectacles, les rires et les applaudissements m’ont nourri.

Tu as présenté au fil des ans cinq one-woman-shows sur une période de 30 ans environ. Puis, tu t’es retirée à un certain moment. Pourquoi ?

J’ai terminé mon dernier one-woman-show. J’attends toujours entre un an et un an et demi avant de me remettre à écrire et quand l’inspiration m’est revenue, c’est la pandémie qui est arrivée. Tous les spectacles étaient annulés, puis reportés. Je me suis dit que j’allais prendre ma retraite, mais quand ç’a recommencé je commençais à avoir le goût de faire des petites choses. J’ai fait de la peinture. J’ai eu un projet d’illustration avec une amie. J’écoute mon instinct, je n’ai pas de plan de carrière, mais j’avais le goût de refaire des projets.

Qu’est-ce qui t’a attirée vers ce projet au Théâtre Gilles-Vigneault ?

C’était un trip de gang et ça me manquait un projet de groupe. C’est une belle équipe, c’est une belle gang et c’est très l’fun. C’est une belle ambiance. Je connais mes scènes et celles des autres et j’ai beaucoup de plaisir. J’aime beaucoup le fait de partager la scène. J’aime bien ça ce côté-là. J’avais le goût de toucher à ça et le côté pièce de théâtre me permettait de toucher à mes premières amours.

Quel rôle y joueras-tu ?

Je joue le rôle d’une actrice et productrice dans la soixantaine. Elle est un peu amère et blasée. Son mari la trompe, il joue aux cartes et perd tout son argent. C’est une vieille pimbêche. Elle décide de le quitter et se découvre une nouvelle jeunesse et une joie de vivre. Dans la pièce, plusieurs histoires s’entrecroisent et c’est vraiment drôle. C’est toujours le fun de jouer des personnages.

As-tu déjà joué au théâtre professionnellement?

Comme je disais, j’ai étudié le théâtre et j’en ai fait à l’école, mais autrement non à part du théâtre pour enfants.

Peut-on considérer ce retour comme un retour officiel ou est-ce simplement une pause de ta retraite ?

Ah! Je ne sais pas trop. On prend ça comme ça vient. Je continue d’être fidèle à moi-même. On verra bien. Je ne sais pas…Je n’ai pas de projet. Je n’ai pas de plan de carrière. J’y vais au feeling.

Vas-tu t’installer dans les Laurentides pour l’été ?

Oui je connais quelqu’un qui m’a loué son condo. Je suis bien contente. Nous jouons 3 à 4 soirs par semaine avec des horaires variés. Comme je demeure sur la Rive-Sud, ça fait beaucoup de route. Ma sœur a élevé sa famille à Saint-Jérôme. Elle et mon beau-frère m’ont dit que ce serait compliqué de voyager ça avec toutes les fermetures de route. Alors de m’installer dans le coin ce sera beaucoup plus relax pour moi comme ça et j’aime bien la région.


Questions en rafale

Qu’est-ce qu’on retrouve sur ta table de nuit ?

Des livres. Actuellement je lis un livre sur l’anxiété. J’apprends des choses très utiles pour combattre le tract. J’ai trouvé ça à la pharmacie en attendant des médicaments pour mon chum. J’ai trouvé des trucs. Je lis aussi une Femme extraordinaire de Catherine Éthier

Qu’est-ce qui te fâche ?

L’inaction pour le climat. Je trouve ça choquant. Quand je vois les feux de forêt, je trouve ça aberrant qu’on ne se réveille pas plus que ça. Je trouve que les gouvernements ne prennent pas des décisions simples. On pourrait plus se mobiliser pour faire une différence.

Quel mot te décrit le mieux ?

L’empathie, c’est ce qui me décrit. Les gens ont de la facilité à se confier à moi et je me mets facilement à la place des gens. J’aime beaucoup la psychologie.

À quelle place tu vas pour t’évader/te recentrer ?

Définitivement dans le parc. Au Parc national du Mont Saint-Bruno, il y a cinq lacs. C’est à dix minutes de chez nous à pied et on est rendu. Les arbres, moi j’ai besoin des arbres. Il y a des sentiers et des lacs, c’est très beau. J’adore ça. Ca nous donne une qualité de vie.

Quelle est ton expression favorite ?

C’est une phrase que je retiens: «ce que tu embrasses s’efface, ce que tu fuis te poursuit.» C’est une belle phrase. Je disais ça à mon chum l’autre jour. Je l’ai embrassé et pourtant il est resté. Sans blague ça fait 33 ans que nous sommes ensemble, ça va super bien et on s’aime encore au boute.

Si tu avais un seul aliment ou un seul repas à manger pour le reste de ta vie, ce serait quoi ?

(Rire). Tu viens de me poser une question-là. En-dedans de moi ça fait ouf!  Je dirais une orange, une bonne orange c’est tellement bon. Mais une vrai bonne orange. Et un seul repas? J’ai trop de choix, un poke bowl au saumon, ou des pâtes aux crevettes avec champignons ou un risotto aux pétoncles. J’ai trop d’idées.

Le film/la série que tu écoutes?

La série que j’aime bien et que j’écoute c’est STAT et Doc. Je trouve ça vraiment bon. Si ça continue je vais être bonne pour être infirmière. Dans les films, c’est plus difficile trouver des bons films je trouve que les séries sont meilleures. La série que j’adore c’est Thérapie (Shrinking) avec Harrison Ford, c’est tellement bon.

Si lors d’une entrevue, on n’avait qu’une question à te poser, ce serait laquelle?

Es-tu heureuse ? Et je répondrais OUI. Pour moi, c’est ce qui compte dans la vie. J’ai le bonheur facile en général. Je suis reconnaissante de plein d’affaires. Je me trouve chanceuse. J’apprécie la vie.

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