(Photo : Marlène Gélineau Payette)
Karelle Tremblay et Rémy Girard.

Choc des générations à travers la proche aidance

Par France Poirier

Le tapis rouge du film Tu te souviendras de moi a finalement eu lieu le 1er novembre dernier au Théâtre Outremont à Montréal. Attendu depuis plus de 2 ans et demi, le film mettant en vedette Rémy Girard est enfin présenté sur les grands écrans.

L’adaptation cinématographique d’Éric Tessier de la pièce de François Archambault devait faire sa sortie officielle le 20 mars 2020. « La première projection avait eu lieu à Québec le 11 mars et la réaction a été très forte. Puis, le lendemain l’équipe se rendait à Chicoutimi pour présenter le film. Comme on le sait, c’est le 12 mars que tout s’est arrêté en raison de la pandémie. Nous avons dû patienter jusque-là », nous relate en entrevue Rémy Girard, qui y tient le rôle principal.

C’est donc plus de deux ans et demi plus tard que la première du film a pu être présentée. « Nous étions impatients, mais je comprends le distributeur qui ne voulait pas le sortir sur les plateformes. Il voulait que le film vive au cinéma et préférait attendre l’ouverture complète des salles et on est enfin rendu là. J’avais hâte de le présenter à la population et jusqu’à maintenant les réactions sont très bonnes », nous explique Rémy Girard.

Tu te souviendras de moi est une adaptation de la pièce de théâtre de François Archambault. Celui-ci a d’ailleurs participé à l’adaptation cinématographique avec Éric Tessier. Si Rémy Girard a accepté de participer au film, c’est notamment parce qu’il a été impressionné par la qualité du texte d’Archambault. « À plusieurs niveaux on parle de la mémoire. La maladie que vit une personne, mais aussi de lAlzheimer du peuple québécois qui a de la misère à se rappeler son histoire. On fait des liens avec la maladie et notre propre histoire », nous raconte avec enthousiasme Rémy Girard.

« Dans le film, la jeune femme qui s’occupe d’Édouard est la fille du nouveau chum de ma fille. Il y a un fossé de génération qui est intéressant. Elle a sa vision du monde et lui a la sienne. Édouard est encore capable d’avoir un semblant de conversations. Ils réussissent à se rejoindre sur certains points », nous explique l’acteur.

On y brosse un portrait de ce que vit la personne atteinte, mais aussi ce que vit la famille autour de lui. Sa femme, jouée par France Castel, le laisse, elle n’est plus capable. Sa fille, incarnée par Julie Le Breton, est très occupée et c’est finalement la fille (Karelle Tremblay) de son chum (David Boutin) qui finit par devenir sa proche aidante. Et c’est la relation qui se développe entre eux à laquelle on assiste.

« On pleure et on rit aussi »

« Ça peut être lourd de parler de la maladie d’Alzheimer. Mais ça apporte aussi des situations cocasses. Ça pleure et ça rit aussi. Les gens se reconnaissent dans Édouard. Tout le monde a connu ou connaît une famille touchée par l’Alzheimer et j’ai des témoignages de gens qui me disent, ‘’je me suis reconnu dans le film. Mon père, ma mère ou mon conjoint a eu la maladie’’. Personne n’est à l’abri, ça touche beaucoup les gens », explique Rémy Girard.

Synopsis

Édouard, personnalité publique et professeur d’histoire à la retraite, commence à perdre la mémoire. Habitué qu’il est à s’exprimer sur toutes les tribunes, il doit se faire plus discret même s’il estime avoir encore beaucoup de choses à dire. Aussi, puisque personne de son entourage n’est en mesure de veiller sur lui, il est placé sous la garde de Bérénice, une jeune fille un peu rebelle et perdue. Leur rencontre amènera Édouard à revisiter un passage de son histoire personnelle qu’il avait choisi d’oublier, et Bérénice à trouver un sens à sa vie.

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