Portrait : Embrasser ses contradictions

Par Marie-Catherine Goudreau

Une contrôleuse aérienne qui travaille de soir, une mannequin qui a voyagé dans les plus grandes capitales de la mode et une adepte de plein air qui a grandi avec un sac à dos sur les épaules. Et si je vous disais que toutes ces caractéristiques étaient rassemblées en une seule personne ? Oui, c’est possible !

Marie-Ève Bergeron a 29 ans et vit à Sainte-Anne-des-Lacs depuis quelques années. Enfant, elle a été initiée aux randonnées et aux montagnes dès son jeune âge. Le plein air a toujours occupé une place majeure dans sa vie. « Mes parents me trainaient partout quand j’étais jeune. On voyageait surtout dans les Adirondacks et au Vermont. J’ai aussi vécu de 2 à 5 ans à Kuujjuaq dans le nord du Québec. C’est probablement l’endroit le plus nordique où je suis allée dans ma vie », raconte-t-elle.   

Seule avec les montagnes

C’est il y a quelques années qu’elle a fait sa première randonnée seule durant une semaine dans le sud des Alpes françaises. « J’étais assez stressée de partir seule au début, mais j’ai vraiment adoré mon expérience ! Je dormais dans de petits refuges et le soir, il y avait des personnes qui faisaient des soupers. Comme c’était durant une période moins achalandée, je n’ai pas croisé beaucoup de monde. »

Marie-Ève est allée en 2019 au camp de base du Mont Everest.

Il y a deux ans, elle est partie pour le Népal ayant en tête le camp de base du Mont Everest. Sans trop y penser, elle a pris la décision de s’envoler pour l’Asie, seule, 10 jours avant son départ. C’était un voyage qu’elle rêvait de faire depuis longtemps.

« Mon père me parlait souvent quand j’étais jeune du camp de base de l’Everest. On était même censés y aller à la fin de mon secondaire, mais ça n’avait pas fonctionné. Ça m’est toujours resté dans la tête, c’était un peu mythique comme endroit. » Elle a donc fait affaire avec une agence de voyages au Népal et elle est partie pour 20 jours en prenant en note quelques conseils à gauche et à droite.

« Pour moi, partir seule fait partie de la découverte. Parfois, les amis n’ont pas toujours les mêmes disponibilités et je ne veux pas me restreindre parce que je ne trouve personne avec qui partir. Quand tu es seule, tu es plus ouvert à rencontrer des gens et à connecter avec eux. »

Sortir de sa zone de confort

Marie-Ève a été mannequin en Europe durant quelques années.

Quand on lui demande ce qui la fait le plus sortir de sa zone de confort, Marie-Ève ne répond pas le Népal. Bien que dépaysant, elle relate que c’est plutôt le milieu de la mode en tant que mannequin qui l’a mise au défi. Dès l’âge de 18 ans, la jeune femme partait seule durant des périodes de quelques mois en Europe, même durant sa scolarité. « J’ai longtemps été déchirée entre mes études et le mannequinat. Mes agences n’aimaient pas trop ça parce que souvent, dès que ça commençait à bien aller en Europe, je quittais pour retourner à l’école. Ou encore, quand ils m’appelaient pour aller à un shooting, je me trouvais à deux heures de marche dans le bois ! Je pense qu’ils n’étaient pas habitués à ça. »

Concilier ses passions

Depuis 4 ans, elle travaille comme contrôleuse aérienne, un emploi qui lui permet d’avoir de la liberté à l’extérieur. « Même si ça peut être stressant par moments, quand je termine de travailler le soir, je n’ai plus à penser à ça, je n’ai pas de courriels qui entrent. Ça me permet de vraiment profiter de mon temps libre. » Ce travail lui permet aussi de vivre dans les Laurentides, un endroit qu’elle affectionne particulièrement. « J’aime aller marcher le matin, faire du vélo, aller promener mon chien. Quand j’habitais à Montréal, je faisais toujours des aller-retour pour venir jusqu’ici. »

Pour son enfant, Marie-Ève souhaite lui transmettre cette passion pour le plein air, comme ses parents lui ont transmis ce mode de vie d’aventures et de montagnes. Malgré ses intérêts qui se sont parfois opposés au cours de sa vie, Marie-Ève a toujours trouvé une place et une importance pour chacun. Comme quoi les étiquettes que nous nous imposons parfois ne sont pas toujours la voie à suivre.

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