Sainte-Adèle : Travailler en équipe pour faire rayonner le patrimoine
Par Ève Ménard
À Sainte-Adèle, la collaboration entre la Ville, l’organisme Plein air Sainte-Adèle (PASA) et les promoteurs immobiliers est extrêmement précieuse pour préserver et développer les espaces verts, les réseaux de sentiers et le patrimoine adélois. On en discute avec les acteurs concernés.
Le projet résidentiel de 55 terrains du Mont Loup-Garou, des Constructions Raymond et Fils, s’est développé en harmonie avec la nature et dans un souci d’intégration à l’environnement. Pour y arriver, l’entreprise a collaboré avec PASA et la Ville pour conserver et créer des sentiers. Également, le promoteur a cédé des terrains à la Ville, s’est engagé à faire un don de 1 000 $ à PASA à chaque fois qu’il obtient un permis de construction et a fourni de la machinerie pour aider à la création des sentiers.
« Je pense que les gens qui vont dans le nord recherchent ce style de vie-là. Je suis une personne active de nature. Donc c’était peut-être un peu dans mes valeurs de maintenir de saines habitudes de vie pour que les gens puissent en profiter à proximité de leur maison », affirme Pascal Raymond, président des Constructions Raymond et Fils, à propos de l’engagement de l’entreprise.
Cet exemple, parmi d’autres, témoigne de la manière dont le travail d’équipe permet d’intégrer les projets immobiliers à l’environnement adélois.
Comment collabore-t-on ?
Quand il y a un développement immobilier à Sainte-Adèle, la ville peut percevoir jusqu’à 10 % de la valeur d’un terrain, soit en argent, soit en contribution à des fins de parcs. C’est notamment ici que la collaboration s’avère importante. PASA conseille alors la Ville sur la pertinence de retenir des sentiers ou des espaces verts, plutôt que de percevoir de l’argent, explique Daniel Bergeron, président de l’organisme.
« À chaque fois qu’il y a un projet immobilier, on vérifie avec PASA si ça peut être intéressant pour eux dans l’aménagement de leurs sentiers et dans les interconnexions avec d’autres sentiers », précise Michèle Lalonde, mairesse de Sainte-Adèle. « Même que parfois, ce n’est pas nécessairement un espace qui sera utilisé maintenant. Ça peut aussi être fait en fonction des développements éventuels du réseau de sentier », complète la mairesse.
« Dès qu’il y a un projet ou un développement, la Ville travaille en collaboration avec PASA pour valider s’il y a des sentiers existants, s’il y a des accès à protéger. La Ville va toujours prioriser les frais en dons de parcs avant d’aller chercher le chèque. Pour nous, c’est vraiment primordial », souligne Sophie Marcil, vice-présidente chez PASA. De cette manière, la Ville et l’organisme travaillent ensemble pour préserver les sentiers et s’assurer que le développement immobilier se fasse dans le respect des espaces verts.
Il arrive aussi que l’organisme accompagne des promoteurs. Certains ont approché PASA avant même de déposer leur projet à la Ville de Sainte-Adèle, indique Daniel Bergeron. « Ils nous demandent conseil sur les propositions de contributions de sentiers qu’ils pourraient suggérer à la Ville », précise le président. L’organisme sensibilise également les promoteurs à l’importance des sentiers et leur offre leur expertise dans l’aménagement de sentiers.
Préserver et prioriser l’ADN de Sainte-Adèle
Pour les acteurs interrogés, cette collaboration entre Sainte-Adèle, les promoteurs et l’organisme PASA est riche et comporte différents avantages. Daniel Bergeron considère que PASA aide à regrouper et à structurer les aspirations de la communauté et de ses citoyens. L’organisme agit en quelque sorte comme « une voie organisée pour la majorité silencieuse qui utilise les sentiers mais qui ne souhaiterait pas nécessairement tout le temps faire des démarches avec les promoteurs ». L’organisme fait non seulement le pont avec les promoteurs, mais il tisse également des liens de confiance avec la Ville.
Pour Sophie Marcil, qui est également promotrice immobilière chez Relief Nord, la valorisation de la nature, des sentiers et des espaces verts est un atout pour les développeurs immobiliers qui construisent dans la région. « Les sentiers sont au cœur du bien-être de notre individu à qui on vend des terrains ou qu’on loue un appartement », dit-elle. « Si tu développes dans les Laurentides, tu développes en contact avec la nature. Tu ne développes pas à Montréal ou à Mirabel : tu développes à Sainte-Adèle. Tu t’es mis près de la nature, c’est pour la mettre de l’avant et non pour la bloquer à tous».
Michèle Lalonde abonde dans le même sens: « Les gens veulent venir s’installer pour vivre à Sainte-Adèle parce que, justement, ils apprécient tout l’environnement, les montagnes, les lacs. On se dit que si les gens viennent ici pour la nature, on va tout mettre en œuvre pour être capable de leur donner accès à ces espaces-là ».
Pascal Raymond reconnaît aussi que les sentiers représentent une valeur ajoutée pour Sainte-Adèle. Et le fait de pouvoir compter sur une organisation aussi engagée que PASA permet de rendre justice à cette vision et de l’appliquer concrètement. « Demain matin, s’il y a un projet et qu’il n’existe pas d’organisme, c’est bien beau que je veuille créer des sentiers, mais ce n’est pas ma mission d’entreprise. Moi, c’est de développer et construire. Donc c’est vraiment un beau travail d’équipe lorsque PASA reprend ce volet-là », souligne M. Raymond.