La bouffe se raffine auprès des amateurs
Par Charlier Mercier
Signe des temps, les partisans d’équipes de la Ligue nationale de football (NFL) organisent des rencontres de repas extérieurs (tailgates) plus santé, lors des avant-matchs tenus dans les stationnements des divers stades d’Amérique du Nord ou à leur domicile.
Si les grands bols de nachos garnis et les ailes de poulet existent toujours, leur consommation a moins la cote.
« Les ailes de poulet, c’est dépassé. Les gens aiment manger avant la tenue d’une partie, mais ils sont plus conscients de leur repas. Les amateurs optent de nos jours pour de nouvelles denrées à essayer. Par exemple, quand je vais à Buffalo, ma femme et moi préparons à l’avance du chili, du porc, des boulettes espagnoles, des saucisses italiennes et autres. Ma blonde prépare aussi sa sauce Dr Pepper maison. Ça se diversifie », a commenté M. Bob Genest, détenteur de plusieurs billets de saison au stade Highmark d’Orchard Park (N.-Y.), le domicile des Bills de Buffalo.
Propriétaire de quatre cantines mobiles à Laval, M. Genest organise des groupes de 25 à 150 adeptes de football qui effectuent le trajet vers la péninsule du Niagara.
« On organise toujours les portions en fonction du nombre de voyageurs. Avant, j’organisais des autobus complets (56 passagers). Avec la COVID et les dernières années difficiles, je vends maintenant le billet pour la partie, avec le repas tailgate inclus, mais les gens se déplacent par leurs propres moyens », a-t-il décrit.
Assidu des voyages sportifs transfrontaliers, M. Genest s’est fait des amis dans plusieurs villes du circuit Roger Goodell.
« Mon fournisseur de billets est flexible dans mes commandes, car on ne sait jamais quelles consignes changeront aux frontières. Pendant un moment, on pouvait franchir les douanes pendant 72 heures, pour de courts séjours. On en a profité pour faire quelques visites à Buffalo et voir ma famille d’automne, comme je les appelle. »
Une fois passé les douanes américaines, il complète ses achats de nourriture.
« Les lois interdisent la circulation des fruits et légumes outre-frontière. On va acheter nos trempettes à légumes et salades de l’autre côté, au Walmart le plus près. Une fois, on nous a saisi notre viande, mais le douanier nous avait suggéré de venir la récupérer à notre retour. J’ai laissé faire. Mais généralement, on peut préparer nos mets et les emporter dans l’état de New York sans problème. »
Grand voyageur depuis 1989 aux stades de la NFL, Bob Genest a connu l’époque des quatre présences consécutives en grande finale des Bills sous Marv Levy, sans qu’ils puissent gagner un seul Super Bowl.
« J’ai mangé mon pain noir pendant 4 ans. Jim Kelly et sa bande cassaient toujours au mauvais moment. J’étais populaire auprès des partisans voisins, qui voulaient noyer leur peine en me demandant une Labatt 50 canadienne à 6,5 % d’alcool, à comparer aux bières américaines de 3 % », rigole-t-il encore aujourd’hui.
Les récentes améliorations à l’alignement des Bills, avec l’éclosion du jeune quart Josh Allen, ont déjà créé des plans dans la tête de Bob Genest.
« Il me reste seulement quatre stades à visiter parmi les 32 équipes de la NFL. Ma conjointe aime aussi le football et on aimerait bien s’acheter un véhicule récréatif (VR), pour visiter les autres lieux de tailgate et de matchs. Par exemple, pour y avoir été, on sait qu’à Cincinnati, ils ne peuvent en tenir, car le stade se situe dans un secteur industriel. Chaque ville a ses particularités », a achevé le futur John Madden des VR américains.