Coups de coeur de la rédac

Par Charlier Mercier

Simon Cordeau: Sans rendez-vous

Cette courte série (10 x 30 minutes) est à la fois touchante et hilarante. Elle explore sans gêne notre intimité à travers nos désirs, nos fantasmes et nos complexes, mais aussi à travers nos attentes et l’image qu’on se fait de soi. Aucun tabou n’est épargné, du sexe anal à la bestialité, en passant par le polyamour, les jouets sexuels et l’anorgasmie. (D’ailleurs, saviez-vous que la sexomnie est une véritable condition?)

Les personnages sont attachants. Même s’ils incarnent souvent des archétypes, ils restent humains sans tomber dans la caricature. La sexologue Sarah (Magalie Lépine-Blondeau) conseille ses patients avec sagesse, mais ne parvient pas à s’affirmer dans ses propres relations. Lou (Mikhaïl Ahooja) cherche le courage de vivre sa non-binarité dans son couple. Toujours vierge, Yasmine (Fabiola Nyrva Aladin) demande sa cote de crédit à son one-night stand avant de passer à l’acte (au cas où ça deviendrait sérieux). On retrouve aussi un psy arrogant (Stéphane Rousseau), un gynécologue macho (Stéphane Crête), une travailleuse du sexe décomplexée (Anne Casabonne), et une patiente en quête de l’orgasme et d’elle-même (Marie-Ève Beaulieu), pour ne nommer que ceux-là. On espère une deuxième saison où on pourra continuer de les voir évoluer.

Les péripéties des personnages sont tour-àtour cocasses, gênantes, déchirantes, réconfortantes et exaltantes. À travers elles, on rappelle l’importance de la confiance, de la communication et de la connexion : avec l’autre, oui, mais aussi avec soi. Ce sont parfois les relations conflictuelles avec notre partenaire, nos amis, nos parents, voire nos collègues de travail, qui rendent difficile de jouir de notre intimité. Mais plus souvent, ce sont les autres, leur écoute et leur amour, qui nous aident à avancer.

Disponible sur ICI TOU.TV et présentement diffusée sur ICI Télé.

Ève Ménard: Euphoria

« Il y a des limites qu’aucune chaîne de télévision généraliste ne devrait dépasser. » C’est de cette manière que Guy Fournier ouvrait sa chronique dans le Journal de Montréal le 20 janvier dernier. Il parle de la série Sans rendez-vous, que j’ai moi aussi adorée. Le titre de la chronique? « Mercredi 21h : ici porno-canada ». Ça vous donne une bonne idée du contenu de son texte.

En lisant ça, je me suis dit qu’il ne faudrait surtout pas que ce chroniqueur tombe sur Euphoria. Alors là, il ne s’en remettrait pas! Et il n’oserait plus jamais critiquer le contenu télévisuel québécois.

Euphoria, c’est une série télévisée américaine enivrante, dérangeante et esthétiquement parfaite. Pourtant, il s’agit d’une énième oeuvre qui aborde la période adolescente et ses enjeux. Mais l’offre plait, puisqu’elle aborde sans retenue les excès – mais aussi la liberté – propres à la jeunesse. On y suit la narratrice de l’histoire, Rue Bennett (jouée par l’excellente Zendaya), dans un univers où les tabous ne semblent plus exister. C’est cru, déprimant aussi, mais surtout, d’une grande, grande qualité, autant dans le visuel que dans le jeu des acteurs.

La saison 1 et les premiers épisodes de la saison 2 sont disponibles sur HBO.

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