Tête à tête avec Francine Dufour
Par Sandra-mathieu
S’impliquer dans sa guérison !
Lorsque l’Agathoise Francine Dufour a reçu son diagnostic de cancer du sein stade 2 à 67 ans, elle a réalisé une chose : elle n’avait pas peur de la mort. Rencontre avec une femme forte et résiliente, mais surtout pleine de vie !
« Je n’ai jamais vécu l’effet dramatique du cancer, lance-t-elle d’entrée de jeu. En sortant du bureau de l’oncologue, j’ai eu une montée d’adrénaline car ça me contrariait de l’annoncer à ma fille. Pour le reste, tout ce qui m’importait c’était de rester maître de mes décisions. Je me suis impliquée dans chaque étape, j’ai lu, j’ai posé des tonnes de questions, tellement qu’ils nous arrivaient d’en rire mon médecin et moi. »
C’est ainsi que chaque décision qu’elle a prise au fil de son année et demie a été réfléchie et questionnée. Entre les traitements et l’attente pour les résultats, cette fleuriste à la retraite se s’inquiétait pas outre mesure.
« J’ai vécu cette expérience une journée à la fois, comme si je la portais en sac à dos. Chaque événement qui m’arrive est un accessoire pour me faire avancer et devenir plus autonome et plus ouverte à la vie, car la vie n’est pas la maladie et il faut apprendre à se libérer et à aller chercher la beauté à travers ce qui est là. »
Elle concède que c’est la somme de ses expériences de vie qui l’ont amenée à vivre de façon sereine, dans l’authenticité, le moment présent, la liberté. « Je n’ai pas besoin de l’approbation des autres, je vis sans aucun sentiment d’obligation. Je suis en décapotable, lance-t-elle avec ce regard bleu et vif qui la caractérise. Quand quelque chose me contrarie, je le règle dans l’immédiat. La peur est devenue une somme de défis à relever. »
En rémission depuis un peu plus d’un an, Mme Dufour se sent en pleine forme et elle respire le bonheur. « Je fais du vélo, de la natation, du kayak, de la marche. Chaque matin, entre 5 h et 6 h, j’adore prendre le temps d’admirer le lever de soleil sur le lac des Sables. »
Donner au suivant
Pour une 2e année, Francine Dufour organisait le 28 septembre dernier sa journée plein air au profit de la recherche pour le cancer du sein : une marche de 3 km en montagne à Sainte-Agathe-des-Monts. Ces événements ont permis de remettre quelques milliers de dollars pour la cause.
« Ma mère est décédée du cancer de l’utérus dans les années 70 et elle a énormément souffert. Elle n’a jamais voulu en parler, elle n’était pas habituée de se livrer, c’était un sujet tabou chez nous, se souvient-elle. Au Québec, on a les centres de recherches les plus importants du Canada et ils dépendent des moyens financiers c’est pourquoi c’est très important pour moi d’en parler et de contribuer à ma façon. »