Retrouver l’amour après 60 ans
Par Daniel Calvé
Cahier « GÉNÉRATION B »
Sites de rencontre, activités sociales, retrouvailles ou par l’entremise d’amis, les personnes âgées de plus de 60 ans sont de plus en plus nombreuses à renouer avec l’amour.
Si cette pratique n’était pas monnaie courante il y a 10 ans, c’est tout le contraire qui se produit aujourd’hui. La raison ? « Les baby-boomers vivent plus longtemps », mentionne Joan S. Paiement, présidente de l’agence de rencontre Intermezzo. Au cours de la dernière décennie, elle a vu sa clientèle de 55 ans et plus augmenter, passant d’environ 5% à une partie importante de sa clientèle.
L’amour à 20 ans, différent à 60 ans ?
Qu’on ait 20 ans, 40 ans ou 60 ans ou plus, nous voulons une chose : être aimés. « Les critères changent avec les années, mais en fin de compte, tous veulent l’amour. Les besoins sont identiques qu’à 20-30 ans, nous voulons un compagnon de vie pour faire tout plein d’activités comme du sport ou toute autre passion commune. C’est toujours plus agréable à deux », indique Mme Paiement.
Par contre, à 60 ans, plusieurs commencent à penser à la retraite ou le sont déjà. Ils n’ont plus d’enfants à la maison ni d’obligations puisqu’ils ne travaillent plus. Ils peuvent donc facilement se déplacer et aller vivre ailleurs avec l’être aimé. À 30 ou 40 ans, c’est plus difficile de tout quitter pour s’établir dans une nouvelle région, par exemple puisque la personne va avoir une vie professionnelle comportant de bonnes conditions de travail et parfois, va avoir des enfants d’une union précédente.
De plus, comme la famille est déjà complète, les nouveaux amoureux peuvent être plus indépendants. Ils peuvent décider de vivre séparément et se voir quelques jours par semaine. Ils peuvent décider d’emménager ensemble si la relation évolue en ce sens, mais ce n’est pas le principal critère qu’une personne va rechercher. Pour Joan S. Paiement, les gens de plus de 60 ans veulent tout d’abord rencontrer l’amour et passer à travers les étapes. Ils n’ont pas comme but ultime de se marier et fonder une famille.
La sexologue, Kanica Saphan explique, quant à elle, que quelques aînés décident de ne pas renouer avec l’amour après avoir vécu plusieurs années avec une personne : « Il y en a pour qui avoir un nouveau partenaire n’est pas une option ». Cette réalité touche davantage les femmes : « Pour certaines, le rôle de la femme est d’être une mère et après c’est fini. Quand les enfants quittent le nid familial et que le mari décède, la femme n’a plus d’identité ».
L’amour ne sera pas vécu de la même façon, elle évolue au fil des générations, mais au final, une chose demeure commune : tous veulent être aimés.
Selon l’Institut de la statistique du Québec, en 2010, la population des 55 ans et plus s’élevait à 2,2 millions. En 2019, ce nombre a augmenté à 2,8 millions. Le mode de vie plus sain expliquerait que les gens vivent plus longtemps.