Monique Roy, procheaidante de son mari André.

Du soutien qui a changé sa vie

Par France Poirier

Témoignage

Un jour, André part de sa maison à Prévost pour aller faire des courses à Saint-Jérôme. Quelques heures plus tard, il appelle son épouse Monique, il est paniqué. Il est sur la Rive-Sud de Montréal, il ne sait pas ce qu’il fait là et il ne sait plus comment revenir. C’était il y a trois ans.

«C’est à partir de là que je me suis inquiétée de son état de santé. Je voulais appeler la police, il ne voulait pas de peur de se faire enlever son permis de conduire. Mon fils est sur la Rive-Sud et, grâce à une téléconférence, on a réussi à le localiser », se rappelle Monique Roy. Cet événement a permis à Monique de le dissuader de prendre le volant et petit à petit, de le convaincre de ne pas renouveler son permis.

Cet épisode l’a décidée de consulter le médecin en urgence. On a envoyé son mari faire des tests pour en conclure qu’il faisait de l’Alzheimer mixte.

Madame Roy a été référée à l’organisme L’Antr’Aidant par le Centre Youville à l’été 2019. Elle a commencé par recevoir de l’accompagnement psychosocial et du coaching puis, en février 2020, elle débutait les groupes de soutien.

Ce soutien a dû se faire malgré la pandémie, et ce, même si elle n’était pas à l’aise avec la vidéoconférence. Pour sa part, son mari bénéficie d’activités de stimulation en participant au répit de groupe de l’automne 2019 jusqu’à la mi-mars 2020. La Maison Aloïs doit alors cesser son offre de répit de groupe à cause de la crise sanitaire. En janvier 2021, le répit de groupe est remplacé par l’accompagnement répit à domicile.

« Si je n’avais pas eu le soutien d’organismes, je ne sais pas ce que j’aurais fait. Ça m’a sauvé de l’abandon et du découragement. On m’a expliqué la maladie et les étapes. Je participe à un groupe d’entraide où on retrouve beaucoup de soutien, je vais régulièrement aux rencontres. On est tous des gens qui vivent le même problème. J’avais peur d’être jugée si je n’étais pas capable de m’occuper de mon mari, mais on m’a fait comprendre qu’il n’y avait pas de jugement. »

Elle a reçu l’aide de l’Antr’aidant et participe aux rencontres à la Maison Aloïs avec d’autres qui vivent la même chose. « Ça nous encourage, on ne sent pas seule. Avec cette aide, je peux garder mon mari à la maison. Ce n’est pas facile pour autant. On passe des nuits à surveiller, on ne peut pas le laisser trente secondes, c’est très demandant. Je le vois comme un enfant de trois ans. Quelquefois il est capable de faire des choses, des fois il n’est pas capable. »

« L’aide a changé sa vie. Ça fait toute la différence. Je rencontre des femmes dont le mari commence la maladie et je réalise à quel point j’ai fait du progrès. »

Pour Monique Roy, il est impératif d’aller chercher de l’aide et de s’informer. « Je le dis à tout le monde, soyez curieux. L’isolement, ce n’est pas bon », conclut Madame Roy.

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