(Photo : Archives)
Le projet Station 7 est un bel exemple de développement dans le centre-ville de Saint-Jérôme.

Trouver un compromis entre l’environnement et le logement

Par Charlier Mercier

Le taux d’inoccupation des logements locatifs dans les Laurentides était de moins de 1 % en automne 2021, d’après les résultats de l’Enquête sur les logements locatifs parus dans un rapport le 18 février 2022 par la Société canadienne d’hypothèques et de logement.

En février cette année, il avait été annoncé que quelques villes des MRC des Pays-d’en-Haut, des Laurentides et de La Rivière-du-Nord obtiendront une aide financière dans le cadre de l’initiative pour la création rapide de logements. Ces fonds serviront à la construction de plusieurs nouveaux logements sociaux pour compenser pour la crise du logement actuelle.

Mais construction rime-t-elle avec destruction ? Les citoyens doivent se loger. Faut-il sacrifier des terres pour pouvoir construire de nouvelles habitations ? Ces terres, pour certains, doivent être protégées pour conserver une authenticité de paysage et des espaces verts qui sont des symboles des Laurentides. Comment trouver un juste milieu dans cet enjeu ?

Développer les villes pour épargner les « zones vertes »

Pour Luc Légaré, urbaniste principal à la firme Urba+, située dans les Laurentides, et membre de l’Ordre des urbanistes du Québec, il existe des alternatives afin de préserver un équilibre entre le développement immobilier et la préservation des espaces verts.

« En réalité, il faudrait favoriser le développement des noyaux villageois. Je crois qu’il faut augmenter la densité de population dans les villes et les villages », explique-t-il. D’après l’urbaniste, en con-centrant la population au sein des noyaux villageois, ou centres-villes, et en développant ces noyaux, « ça permettrait de garder des zones vertes au pourtour des centres-villes ».

Repenser l’utilisation des terrains

D’un autre côté, pour favoriser la conciliation entre le développement immobilier et la préservation des espaces verts, Luc Légaré croit que le redéveloppement peut être une solution. « Il faut prendre de vieilles bâtisses qui ne servent plus, viser des situations de bâtiments vétustes, les démolir et les reconstruire pour en faire des logements sociaux ou des logements mixtes par exemple. » Il croit qu’en créant des unités de logement mixtes, par exemple « 30 % de logements sociaux et 70 % de logements conventionnels », cela fait en sorte que les habitations sont accessibles à tous.

De cette manière, aucune déforestation ni aucune destruction des paysages ne seront causées par la construction immobilière, d’après l’urbaniste. Il explique que la réutilisation des terrains déjà déboisés permet ainsi une conservation des espaces verts tout en permettant aux habitants de se loger. « Parce que c’est clair que le logement social, il faut de plus en plus le mettre à nos horaires », dit-il.

Il suggère finalement le contrôle du taux de déboisement par les villes ou par des organismes. « On pourrait avoir un comité auprès d’une ville ou un organisme même, avec des personnes honnêtes qui s’occupent de réguler le déboisement », suggère-t-il. Luc Légaré croit que ce type d’initiative permettrait un contrôle plus fiable et plus exhaustif sur les zones de déboisement accordées.

Le taux de déboisement annuel au Canada était de 0,02 % en 2020, alors que celui du Québec reste inconnu.

Taux d’inoccupation des appartements

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