Leader en temps de pandémie

Par Journal-le-nord

Pour la journée internationale des droits des femmes, nous avons pensé demander à des politiciennes d’ici qui se démarquent, ce que représentait le leadership pour elles. La pandémie a mis en lumière les qualités, comme les défauts, des leaders de ce monde, mais à travers tout cela, plusieurs femmes ont su se démarquer
à travers cette crise. Voici leurs réponses.

Nadine Brière

Mairesse de la ville de Sainte-Adèle

« À l’université j’ai appris qu’il y a deux types de leaders, le boss et le coach. Le boss ordonne et dirige, mais moi je suis plus du type coach. J’aime faire du travail d’équipe, avoir une vision commune pour atteindre un objectif commun. Être un bon coach, ça reste d’être à l’écoute, de soutenir, d’avoir de l’empathie et surtout d’être humain.

La pandémie nous a permis de voir les bons leaders des mauvais, homme ou femme, et surtout de voir les politiciens sous un angle différent. Travailler en urgence, prendre des décisions axées sur l’humain, avoir de l’empathie envers nos ainées et vivre avec les conséquences de nos actions ou non-action, c’est ça être un bon leader en temps de pandémie. Je dois dire que comme femme, je suis plus sensible que certains hommes politiciens, mais je n’ai pas fait mieux que mes confrères hommes. J’ai comme eux fait mon gros possible dans cette gestion de crise. »

Louise Gallant

Mairesse de la municipalité de Sainte-Sophie

« Dans notre domaine, pour œuvrer et contribuer à l’avancement de nos communautés, l’équipe est la base de grandes réalisations. Dans cette optique, le leadership de celle-ci est l’élément essentiel qui permet à une organisation d’avancer. Être leader, c’est avoir une capacité relationnelle, de vouloir faire une différence, d’être à l’écoute, avoir de l’empathie et de la bienveillance. Notre rôle en politique est d’être leader. Il faut travailler ensemble, se faire confiance, avoir confiance en son équipe et aux employés et prendre des décisions, non pas toujours faciles, pour nos citoyens.

Je suis persuadée que la pandémie a ouvert les yeux à un grand nombre de personnes sur la charge mentale que portent bien souvent les femmes, les mères de famille. Des responsabilités trop souvent perçues comme banales, mais qui demandent sans équivoque un grand leadership. Le confinement, le télétravail, l’école à la maison, tous ces bouleversements familiaux nous ont frappés de plein fouet. L’adaptation et la capacité de gérer ces changements pour plusieurs femmes ont assurément contribué au bien-être et à la santé de leur famille. Je pense que cela apportera pour de nombreuses familles un beau vent de changement dans leur dynamique familiale. »

Nadine Girault

Députée de Bertrand, ministre responsable de la région des Laurentides

« Avoir du leadership, c’est être capable d’inspirer les autres pour instaurer des changements positifs. C’est aussi d’avoir une vision claire des objectifs à atteindre, de transmettre cette vision et de travailler en équipe pour y arriver. Être leader, c’est aussi de viser l’excellence : dans les idées, dans le travail et à la maison, dans nos relations avec les autres; c’est parfois difficile, mais, au bout du compte, c’est de faire ressortir le meilleur en soi et chez les autres.

Le leadership féminin a ses particularités, il apporte un regard différent sur les enjeux et situations. Cependant, je ne pense pas qu’être une femme détermine énormément le niveau de leadership d’une personne. Les femmes ont leur place comme les hommes, elles ont parfois des réalités communes qu’il faut prendre en considération dans nos actions comme société, et plus nos élus, nos décideurs, seront représentatifs de la société pour laquelle ils travaillent, plus les actions entreprises seront connectées sur sa réa-lité. Et cette représentativité est diverse : hommes, femmes, jeunes, moins jeunes, parents, célibataires, LGBTQ, issus de différentes communautés ethnoculturelles. »

Marie-Hélène Gaudreau

Députée de Laurentides-Labelle et vice-présidente du caucus du Bloc Québécois

« Un leader est une personne qui, comme un chef d’orchestre, va accompagner les musiciens autour de lui, les inspirer et les faire grandir dans ce grand concert qu’est la vie. Il est là pour les encourager et pour leur donner le rythme, mais il ne fait pas tout. Les personnes qui l’accompagnent ont toutes, avec leurs instruments, leur importance et leur rôle à jouer pour réussir cette symphonie. Un leader les influence de façon positive, par son charisme, son humilité, et sa détermination. Il sait rassembler et souhaite également s’entourer des meilleurs pour arriver à atteindre son objectif, qui est le mieux-être collectif.

Les femmes étaient présentes bien avant la pandémie. Elles étaient infirmières dans notre réseau de la santé. Enseignantes dans nos écoles primaires et secondaires. Elles étaient éducatrices en garderie. Les femmes étaient aussi entrepreneures. Elles occupaient des fonctions d’élues dans nos villes et nos municipalités, ainsi que dans nos MRC. Ce que la pandémie a permis de faire, c’est de mettre en lumière tout le positif que ces femmes apportent dans nos collectivités. Elles ont osé apporter le changement, elles ont osé démontrer leur leadership, et j’espère que cette situation perdurera et amènera d’autres femmes à joindre ces actrices de changements. »

Sophie St-Gelais

Mairesse de la Ville de Saint-Jérôme

« Pour moi, le leadership est multidimensionnel. C’est une attitude, une qualité, un talent acquis ou inné qui se traduit principalement par la capacité d’une personne à mobiliser un groupe vers l’atteinte d’un objectif commun. Je crois que pour être leader, il faut être digne de confiance, intègre et avoir un sens éthique important. Il faut aussi avoir le désir d’incarner une qualité essentielle : le courage. Être leader, c’est travailler avec les forces de chacun et les maximiser. C’est aussi savoir reconnaître ses torts pour mieux affronter les difficultés.

Quant aux femmes au pouvoir, celles qui sont à l’avant-scène depuis le début de la pandémie ou qui y sont montées en cours de route, elles ont eu l’occasion de démontrer à nouveau leur leadership, leur capacité à s’adapter. Ce n’est d’ailleurs certainement pas un hasard si les pays où l’on déplore le moins de morts sont ceux dirigés par des femmes. La pandémie aura eu comme effet de démystifier un peu plus le rôle et le leadership des femmes, mais pour que le leadership féminin soit enfin reconnu à sa juste valeur, il faut continuer nos efforts. »

Kathy Poulin

Mairesse de la municipalité de Val-David

« J’imagine le leadership comme la capacité de canaliser l’énergie d’un groupe pour le faire avancer dans une direction souhaitée et souhaitable pour son bien, tout en étant souple, habile et confiant pour naviguer avec efficience et pour s’ajuster à la trajectoire. J’associe le leadership à des valeurs humanistes, dont la bienveillance. Et j’estime que le respect, l’ouverture, le courage et le discernement sont nécessaires pour être un bon leader, de même que la capacité de faire des compromis.

Dans mon entourage politique municipal et régional, définitivement. La priorité fut le bien-être des gens et des communautés et la mise en œuvre de cette priorité s’est faite grâce à la concertation et la communication. Je ne dis pas que le leadership masculin exclut la bienveillance et la collaboration, loin de là. Je dis que le leadership des femmes s’exprime d’abord souvent, en quelque sorte, avec leur cœur et se met en place avec leur volonté de créer une synergie pour mieux avancer ensemble, plutôt que d’ouvrir le chemin pour que l’ensemble puisse avancer. »

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