Un désert alimentaire à combler au centre-ville
Par France Poirier
La fermeture du magasin Tigre Géant au centre-ville de Saint-Jérôme créera un désert alimentaire, alors qu’il est le seul magasin où l’on retrouve des produits d’épicerie dans ce secteur. Il fermera définitivement ses portes le 28 mai prochain.
« Il faut opérer une relance avec tous les partenaires. Je salue l’implication de la Chambre de commerce et d’industrie Saint-Jérôme métropolitain pour leur initiative J’achète Saint-Jérôme afin de relancer le centre-ville », a souligné Marc-Olivier Neveu, ex-candidat à la mairie de Saint-Jérôme et candidat de Québec solidaire pour l’élection de l’automne prochain.
Il ajoute que la responsabilité de la Ville est de densifier le centre-ville et de faire un zonage qui permette l’arrivée de certains commerces. « Le gouvernement peut aider le cégep et l’université à s’agrandir. Il va falloir un soutien pour le développement économique. Les grandes entreprises veulent centraliser. Les gens dans les HLM principalement situés au centre-ville sont négligés. Pour accéder à une épicerie, la distance à faire à pied est d’environ trente minutes. La décision de permettre l’étalement urbain, par exemple en bordure de l’autoroute, a des répercussions. Il faut soutenir le cœur des villes, s’adapter aux besoins des populations », soutient Marc-Olivier Neveu.
« Décision d’affaires de l’entreprise »
Pour le maire Marc Bourcier, il s’agit d’une décision d’affaires de Tigre Géant. « On ne peut pas s’en mêler comme administration municipale. Par ailleurs, il y a un enjeu de densification de la population que la Ville peut régler. Ça prend plus de gens pour qu’un commerce, tel que le Tigre Géant ou une épicerie, soit rentable. Il y a déjà eu un IGA dans le centre-ville, où se trouve la Microbrasserie Dieu du Ciel, qui a fermé ses portes pour cette raison. Par ailleurs, le développement du centre-ville va bon train et on se donne deux ans pour le remeubler grâce à des projets immobiliers. S’il y a plus de gens, il y aura plus de commerces qui viendront s’installer au centre-ville », soutient le maire de Saint-Jérôme.
Le président de la Chambre de commerce et d’industrie Saint-Jérôme métropolitain, John Tittel, abonde dans le même sens. « La densification éventuelle du centre-ville de Saint-Jérôme fait partie de nos priorités à la Chambre. On travaille avec le ministère de l’Économie et de l’Innovation pour élaborer des stratégies. Notre campagne J’achète Saint-Jérôme a connu un succès faramineux et nous avons d’autres projets à venir », explique monsieur Tittel.
Comment empêcher de vider le centre-ville? « Il faut donner des outils à Saint-Jérôme pour le faire. Il faut aider pour le logement et pour attirer des commerces. Il doit y avoir une volonté politique du gouvernement au lieu de financer des multi-nationales. Il faut opérer une relance avec tous les partenaires. Par ailleurs, une densité commence à être présente au centre-ville grâce à de nombreuses constructions comme Station 7 et sur la rue Saint-Joseph. Saint-Jérôme doit poursuivre en ce sens », conclut Marc-Olivier Neveu.
1 commentaire
Voici mon opinion: en ref. Un désert alimentaire à combler au centre-ville
C’est un phénomène de gentrification à répétition dans les centre-villes à Montréal, Québec, maintenant Saint-Jérome, etc.. Tout comme le dicton: « Lorsqu’on veut tuer son chien, trouve lui une maladie. » Burgess avait décrit ce phénomène de gentrification sans utiliser le terme en 1924 https://journals.openedition.org/cybergeo/5332 et ce phénomène est documenté régulièrement par les sociologue et ainsi les déserts alimentaires qui sont un construit social qui servent à vider les centres-villes de la classe moyenne et pauvre pour ensuite les gentrifier http://www.socioeco.org/bdf_fiche-document-2733_fr.html et https://www.cremis.ca/a-propos/champs-thematiques/territoires-et-systemes-alimentaires/ C’est facile à oublier que ce commerce avait des clients de la classe moyenne et pauvre fidèles dont certains sont âgés, d’autres sont handicapés, malades et d’autres ont des difficultés ambulatoires pour se rendre à des endroits éloignés pour leurs achats. De plus, il y a des gens qui ont des revenus limités. Ce magasin était le seul dans cette région de la ville qui était accessible à la population précitée pour les achats alimentaires et autres. Ainsi, la question qui nécessite d’être posée aux élu-es et le maire: Densifier le centre-ville pour qui et pour quelle clientèle? On est pas aveugle, on voit bien que ce centre-ville est organisé pour une clientèle et des habitations pour nantis. Ce même phénomène à répétition s’est produit dans les centre-villes de Québec (rue Saint-Jean, etc..) , à Montréal (autour des habitations Jeanne-Mance , Griffontown, St-Henri, Verdun, Pointe-St-Charles, etc.. ) où jadis les gens de la classe moyenne et pauvre devaient faire leurs emplettes dans des dépanneurs à coût exorbitant pour leur budget. Lorsque le centre-ville de Montréal et les endroits précités ont été gentrifiés avec des condos, soudainement des Supermarchés se sont réapparus dans le vieux Québec, à Montréal sur la rue Parc, au Complexe Desjardins, Notre Dame, Sainte-Catherine à l’Ouest de Guy près de Atwater … Indiquant que ces supermarchés ne veulent que des clients de la classe moyenne privilégiée et nantie. De plus, c’est la fonction des élu-es des villes comme St-Jérome et al d’assurer que des déserts alimentaires ne se créent pas dans leurs villes et ne carencent pas les besoins alimentaires d’une partie de la population de la classe moyenne et pauvre et d’en favoriser une autre plus nantie et en moyen. La loi des cités des villes n’est pas conçu que pour accommoder les riches et nantis qui veulent posséder les centres-villes et les endroits attractives et transformer les habitations en AIRB&B pour le tourisme et d’avoir à entendre ensuite qu’il y a soudainement un manque de logement social et abordable. Nous avons entendu et entendons encore toujours les mêmes excuses et raisonnements d’affaire pour ainsi gentrifier les centre-villes et ce, tout en tassant subtilement et en toute apparence volontaire la classe moyenne et pauvre vers les périphérie des villes moins attractives dont Burgess et al décrivait en 1924 et dont le concept est encore en vigueur depuis comme construit social. Ce qui semble échapper aux élu-es modernes, est que la classe moyenne et pauvre vote aussi pour ainsi avoir une qualité de vie autre que des déserts alimentaires qui les forcent à quitter les centres-villes et d’avoir à trouver un autre logement abordable dit en pénurie.