Sur les rails depuis 1989
Inaugurée en 1997, la ligne reliant Saint-Jérôme à Montréal est encore traversée par plus de dizaines de trains par semaine. Elle fait partie des cinq lignes de train de banlieue qui desservent la région métropolitaine de Montréal au Québec. En mars dernier, plus de 125 000 passagers ont emprunté le train de banlieue. Exploité par Exo, le réseau s’étend sur un total de 234,5 km.
Yves Boisvert, 56 ans, est chef de wagon. L’homme habite Laval et effectue quotidiennement le trajet gare De La Concorde à Saint-Jérôme. Cela fait maintenant 17 ans qu’il occupe son poste au sein de la compagnie. « J’ai toujours travaillé dans le transport, avant j’étais officier de marine. Je ne dirais pas que je suis un grand fan de train, mais j’aime les métiers à responsabilités », confie le chemineau.
Les bêtes d’acier peuvent accueillir jusqu’à 147 passagers sur deux étages. Il est obligatoire que les trajets soient organisés à la lettre pour éviter tout risque d’incident. « La ligne de Saint-Jérôme est l’une des plus importantes de notre réseau », souligne Jean‑Maxime St‑Hilaire, conseiller au sein d’Exo.
« Sans communication, on ne fait pas avancer le train »
« Chaque matin, je pars de Laval pour rejoindre Saint-Jérôme. On a un meeting avec l’ingénieur de voie ferrée, et on dresse une fiche de route de la journée », informe Yves Boisvert. « Il y a beaucoup de facteurs à prendre en compte. Il y a de la vie sur une voie ferrée. Souvent, des ouvriers du rail et leurs engins de réparation, stationnent sur la ligne », développe le chemineau.
En dessous de la barre des 0 °C, les rails peuvent subir des déformations et se rétracter. Passé les 24 °C, le rail a tendance à se dilater.
« Il faut faire attention aux signaux que l’on voit sur la voie. Je suis en perpétuel contact avec l’ingénieur du train. »
L’ingénieur présent à bord est la personne chargée de faire avancer et d’arrêter le train. « Le chef de train, aux manettes du géant de fer, a pour objectif de maintenir l’horaire d’arrivée et départ. Le train achemine les passagers aux 8 stations qui relient Saint-Jérôme à la garde de la concorde. Les jours de semaine l’engin atteint même le quai de la gare Lucien- L’allier. »
« Moi, je gère la sécurité à bord, je parle aux voyageurs, je veille à ce que tout se passe comme prévu, mais je ne vois pas ce qui se passe à l’avant du train. Sans communication, on ne fait pas avancer le train », affirme Yves Boisvert
Dans les rouages
« Le fonctionnement d’un train, c’est quand même assez basique, du moins pour les wagons. Seules les technologies à bord de la locomotive se sont modernisées ». Fonctionnant au diesel, les locomotives de classe « F59PH » sillonnent les Laurentides depuis 1989. En février 2022, Exo annonçait remplacer progressivement ses machines contre des trains polluants moins. Les trains pourraient alors tirer 10 wagons au lieu de 8 actuellement. « De l’air conditionné circule sous les rouages du train. Quand on le met sous pression, les pistons de frein frottent les roues et le train perd de la vitesse », explique Yves Boisvert.
« Personnellement, j’adore mon métier. J’ai beaucoup voyagé en train. En Europe, en Asie », affirme le chef de wagons. « C’est un métier qui a beaucoup souffert de la COVID. Les voyageurs n’étaient plus au rendez-vous ». En février 2021, seuls 45 049 passagers ont embarqué sur la ligne de Saint-Jérôme, contre 125 401 en février 2022.
« La pandémie a fait chuter le nombre d’usagers à bord de nos trains. Toutefois, l’achalandage de la ligne exo2 Saint- Jérôme continue d’augmenter graduellement et se trouve actuellement à 53 % de ce qu’il était à même date en 2019 », conclut Jean‑Maxime St‑Hilaire.