Réseau d’éclaireurs : Bâtir un tissu social, collectivement
Par Ève Ménard
Dans les Laurentides, on compte plus de 450 éclaireurs en santé psychologique. Dans leur quotidien et leurs interactions, ces personnes font la promotion d’une santé mentale positive.
En 2021, le ministère de la Santé et des Services sociaux annonçait l’implantation de réseaux d’éclaireurs en santé psychologique à travers la province. L’objectif initial était de contrer les impacts psychosociaux de la pandémie. De manière plus large, le concept vise à développer une culture de bienveillance et de résilience au sein de la population.
Miser sur la communauté
Tout le monde peut devenir éclaireur. Le CISSS des Laurentides les recrute un peu partout : dans leur milieu de travail, les organisations communautaires, les associations, le milieu municipal, etc. L’équipe d’intervenants a même visité des résidences pour aînés. À la suite de ces visites, des personnes âgées sont devenues des éclaireurs.
Les gens qui souhaitent devenir éclaireurs sont formés et accompagnés par des intervenants du CISSS. Il est d’ailleurs possible de s’inscrire en ligne, sur la page web du Réseau d’éclaireurs en santé psychologique des Laurentides. Les nouveaux membres reçoivent une trousse d’outils et sont invités à suivre une formation disponible en ligne. Trois capsules vidéo les informent notamment sur leur rôle, la détection de signaux de stress ou d’anxiété, et les stratégies pour y faire face. Au quotidien, les éclaireurs sont donc en mesure de reconnaître les personnes présentant des signes de détresse. Ils peuvent ainsi les soutenir ou leur rediriger vers les ressources appropriées. Ils promeuvent et diffusent également des façons de prendre soin de soi et des autres.
« Nous sommes souvent habitués de mettre nos énergies dans le curatif », remarque Nathalie Houde, coordonnatrice régionale du Réseau d’éclaireurs en santé psychologique. Avec le Réseau d’éclaireurs, l’idée est plutôt d’agir en prévention. « Nous voulons renforcer les connaissances de la population sur les manières de prendre soin de soi. Et si jamais il survient des difficultés, les gens sauront vers quelles ressources se tourner », complète la coordonnatrice.
À l’écoute de la population
Le réseau de la santé et les membres de la communauté se rallient pour sensibiliser la population et s’assurer que personne ne soit oublié. « On veut rapprocher les gens et les partenaires qui œuvrent dans le milieu de la santé pour développer un sentiment de solidarité et d’entraide », nous dit Mme Houde.
Des ateliers sont d’ailleurs développés par le CISSS des Laurentides, en collaboration avec les besoins des milieux et les constats des éclaireurs. Par exemple, l’atelier Gestion des interactions difficiles a été mis sur pied après que des patrouilleurs sur le parc linéaire Le P’tit Train du Nord aient décrit des rencontres difficiles avec certains utilisateurs.
Depuis 2021, le CISSS des Laurentides a surtout misé sur le développement d’un réseau d’éclaireurs chez les adultes. Dans la prochaine année, l’organisation souhaite investir davantage dans les milieux scolaires.
Le saviez-vous ?
Le réseau d’éclaireurs est inspiré du modèle implanté par la Municipalité de Lac-Mégantic après la tragédie de 2013. Dans le cas d’une crise majeure comme celle-ci, on ne peut pas se fier uniquement au secteur de la santé pour assurer le rétablissement psychologique de la population. Au contraire, il a été démontré que les éléments qui ont le plus contribué à améliorer le bien-être de la population après la catastrophe d Lac-Mégantic sont le soutien des proches, le climat d’entraide et la participation à des projets ou à des évènements riches de sens.