(Photo : Courtoisie)
Nancy Belhumeur est conservatrice du Musée du ski des Laurentides.

Métier: conservatrice de musée

Par Simon Cordeau

Des membres de notre communauté occupent des emplois inusités. Cette semaine, on se penche sur le métier de conservatrice de musée avec Nancy Belhumeur, du Musée du ski des Laurentides.

Les musées ont quatre grandes fonctions : la conservation, la recherche, l’exposition et l’éducation. Comme conservatrice, Nancy s’occupe d’abord de la première. Pour ce faire, elle a une formation universitaire de 2e cycle en muséologie.

Acquérir

Tout commence par les politiques d’acquisition : quels sont les objets auxquels le musée s’intéresse. « Pour qu’une collection soit nommée une « collection », il faut un fil conducteur. Ça ne peut pas être juste une accumulation d’objets. Il faut que ça forme un tout cohérent », explique Nancy. La conservatrice est aussi en charge des relations avec les donateurs.

Conserver

« Les objets qu’on nous apporte deviennent des artéfacts quand ils entrent dans le musée. » Un artéfact, c’est un objet façonné par l’être humain.

D’abord, les artéfacts sont nettoyés sommairement. Certains musées peuvent aussi les restaurer (ou les réparer), mais il s’agit d’une discipline distincte. « Nous, on fait seulement les dépoussiérer. Je ne suis pas restauratrice, je n’ai pas cette formation-là », explique la muséologue.

Surveillez la page Facebook du Musée du ski des Laurentides! Les conférences présentées dans le cadre des Journées de la culture seront bientôt mises en ligne. Aussi, des expositions itinérantes, dont une sur le légendaire Jackrabbit, seront en circulation dans la région cet hiver.

Ils sont ensuite classés et organisés dans une banque de données informatique. On leur assigne un numéro d’acquisition, pour pouvoir les retrouver, et on fait une description visuelle, pour les identifier.

« À ce niveau-là, il peut y avoir un peu de recherche. Pour les skis, par exemple, on peut chercher dans des catalogues pour repérer le style et l’époque. Ça, c’est quand on a le temps, parce qu’il y a bien sûr une grande charge de travail », précise Nancy.

« Lorsqu’une personne nous donne un objet, souvent il y a une histoire qui y est rattachée. C’est très important, et intéressant, de savoir que tel objet a été utilisé à tel endroit par telle personnalité. » Chaque artéfact raconte sa petite histoire, qui s’inscrit dans l’histoire plus grande que veut raconter la collection.

Protéger

Le plus important, peut-être, c’est de s’assurer que les artéfacts ne se détériorent pas avec le temps. « On les conserve pour les générations futures, pour qu’ils durent le plus longtemps possible », illustre la conservatrice. Certains matériaux, comme le bois et le textile, demandent une attention particulière, puisqu’ils peuvent être très sensibles aux éléments environnementaux, comme l’humidité ou la lumière.

L’espace est un autre défi. Au Musée du ski des Laurentides, comme dans la plupart des musées, seulement 10 à 15 % de la collection est exposée au public. Le reste est entreposé dans la réserve, de manière à rendre les différents artéfacts facilement accessibles sans déplacer les autres.

Exposer

Nancy Belhumeur travaille dans un musée régional. Elle doit donc s’occuper aussi des autres fonctions du musée, comme monter les expositions. « C’est important de connaître chacun des objets, pour sélectionner ceux qui vont être mis en valeur et qui vont parler le plus. Ça permet une médiation avec le public. »

La médiation, c’est faciliter l’interaction entre le public et l’exposition, pour leur permettre d’interpréter l’histoire qu’on souhaite raconter.

Déménager

Ces temps-ci, la conservatrice est occupée par un autre défi : préparer le déménagement du Musée du ski des Laurentides dans ses nouveaux locaux, aux coins de la rue Principale et de l’avenue de la Gare, à Saint-Sauveur. Le déménagement est prévu pour 2022, ce qui coïncide avec le 40e anniversaire du musée. « On attend des réponses pour des subventions gouvernementales. C’est un long processus », confie Nancy.

Le musée compte près de 7 000 artéfacts, dont 500 paires de ski, qui devront tous être déplacés : un beau casse-tête logistique. « Chaque fois qu’on déplace des objets, il y a des risques. Il va falloir être minutieux », illustre la muséologue.

Nancy en profitera pour revoir l’aménagement des réserves, afin d’optimiser l’espace, et pour actualiser l’exposition permanente, présentée depuis 2012.

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