(Photo : Ève Ménard )
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Le marché immobilier continuera de se stabiliser en 2024, selon l’APCIQ

Par Simon Cordeau

Selon plusieurs indicateurs, le marché immobilier devrait continuer de se stabiliser en 2024, tant au Québec que dans les Laurentides. Stéphanie Lapierre, économiste principale à l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), nous explique.

Tout d’abord, le nombre de ventes a diminué en 2023 par rapport à 2022. Le phénomène s’observe à l’échelle de la province (-13 %), mais aussi dans les agglomérations de Saint-Jérôme (-17 %), Saint-Sauveur et Prévost (-10 %) et Sainte-Agathe-des-Monts (-16 %). Dans la région, Sainte-Adèle fait toutefois exception (+1 %). « C’est comme ça un peu partout dans la province. À l’été 2023, on a eu les deux dernières hausses du taux directeur. Et là, on commence à en sentir l’effet », illustre Mme Lapierre.

Plus d’inscriptions

Cependant, les nouvelles inscriptions, c’est-à-dire les propriétés mises en vente, sont en hausse dans la région. « Dans les Laurentides, il y a  un marché de villégiature important avec beaucoup de résidences secondaires. Avec les taux d’intérêts élevés, c’est un projet qui devient moins intéressant », avance Mme Lapierre.

La rentabilité est également moins au rendez-vous pour les investisseurs. « Si j’ai acheté pour faire de la location court terme, et que la nouvelle règlementation m’en empêche, je peux passer à autre chose », donne en exemple l’économiste.

Dans le dernier trimestre (octobre, novembre et décembre), les nouvelles inscriptions ont augmenté de 10 % au Québec. « Dans les Laurentides, ç’a bondi plus rapidement. » Tant à Saint-Jérôme (+28 %), qu’à Saint-Sauveur et Prévost (+18 %), Sainte-Adèle (+35 %) et Sainte-Agathe-des-Monts (+14 %), ces hausses semblent immenses. Mais Mme Lapierre ajoute une nuance. « C’étaient aussi des creux historiques. Ça faisait longtemps que si peu de propriétés étaient disponibles sur le marché. C’est sûr qu’il faut que ça reparte à la hausse. »

Fin des surenchères

Ainsi, malgré l’augmentation des inscriptions et le ralentissement des ventes, ces dernières « restent importantes par rapport aux propriétés disponibles », explique Mme Lapierre. Le prix médian des propriétés a donc eu tendance à se maintenir en 2023, variant entre -3 % et + 3 % dans la région. La médiane provinciale, elle, est demeurée inchangée.

« Durant la pandémie, il y avait beaucoup de surenchères. Mais avec la hausse des taux d’intérêt, c’est disparu ou presque », souligne Mme Lapierre. Aussi, les délais de vente augmentent, ce qui laisse « plus de temps pour les transactions ». « Ça permet à tout le monde d’y trouver son compte, autant le vendeur que l’acheteur. C’est un élément positif. »

L’APCIQ prévoit donc qu’en 2024, le marché et les prix continueront de se stabiliser. « On pourrait voir de légères hausses. Pour la région métropolitaine de Montréal, on prévoit 2 % pour les maisons unifamiliales, et de 1 % pour les copropriétés », prédit Mme Lapierre.

Les prix élevés amènent toutefois « un enjeu d’abordabilité qui peut jouer » sur la santé du marché. « C’est préoccupant. Si les premiers acheteurs ne peuvent pas entrer dans le marché, ça peut créer un déséquilibre », estime l’économiste.

Taux directeur

La Banque du Canada a annoncé, le 24 janvier, qu’elle maintenait son taux directeur à 5 %. « Mais le message, c’est que les taux devraient diminuer en 2024. Donc les gens attendent », précise Mme Lapierre.

L’économiste s’attend donc à ce que la première moitié de l’année soit plus lente. Et suivant les baisses de taux d’intérêt, la deuxième moitié devrait être un peu plus dynamique. « Sur l’année, quand on fera la moyenne, ce sera de la stabilité avec des faibles variations », prédit Mme Lapierre.

Selon l’APCIQ, le taux directeur pourrait baisser de 0,75 %. « Il ne baissera pas aussi rapidement qu’il a monté. Mais les acheteurs en sont conscients qu’il va rester élevé et ils s’adaptent. »


2023 comparé à 2022, en chiffres

Province de Québec

  • Ventes : -13 %
  • Nouvelles inscriptions : -5 %
  • Prix médian pour une maison unifamiliale : 416 500 $ (0 %)
  • Délai de vente moyen : 54 jours (+13)

Sainte-Adèle, Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson et Estérel

  • Ventes : +1 %
  • Nouvelles inscriptions : +22 %
  • Prix médian pour une maison unifamiliale : 437 000 $ (-3 %)
  • Délai de vente moyen : 56 jours (+10)

Saint-Sauveur, Prévost, Piedmont, Sainte-Anne-des-Lacs, Morin-Heights et Saint-Adolphe-d’Howard

  • Ventes : -10 %
  • Nouvelles inscriptions : +7 %
  • Prix médian pour une maison unifamiliale : 545 000 $ (+3 %)
  • Délai de vente moyen : 61 jours (+19)

Saint-Jérôme, Saint-Colomban et Gore

  • Ventes : -17 %
  • Nouvelles inscriptions : -3 %
  • Prix médian pour une maison unifamiliale : 455 000 $ (+1 %)
  • Délai de vente moyen : 46 jours (+16)

Sainte-Agathe-des-Monts, Val-David et Val-Morin

  • Ventes : -16 %
  • Nouvelles inscriptions : 0%
  • Prix médian pour une maison unifamiliale : 375 000 $ (-3 %)
  • Délai de vente moyen : 57 jours (+14)

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