La formation, remède au besoin de main-d’œuvre en restauration?
Par Journal-le-nord
Pénurie
Le milieu de la restauration connaît présentement une importante pénurie de personnel qui force parfois certains établissements à fermer leurs portes, non par faute d’achalandage, mais par manque d’employés.
La technique en Gestion d’un établissement de restauration offerte au Cégep de St-Jérôme et l’École Hôtelière des Laurentides située à Sainte-Adèle permettent de former la relève de demain qui tentera de pallier à ce manque de main-d’œuvre. Le premier programme s’échelonne sur une durée de trois ans et comprend présentement, au total, une cinquantaine d’élèves. Comme dans les autres techniques offertes à Saint-Jérôme, il est estimé qu’habituellement, 50% des élèves termineront le programme qu’ils ont débuté. Pour sa part, l’École Hôtelière peut accueillir jusqu’à 14 groupes répartis dans différents programmes.
Une formation suffisante
Les élèves de Saint-Jérôme profitent du restaurant-école Neurones et Papilles, pour poursuivre leur apprentissage en dehors des salles de cours. Lorsqu’il est ouvert, le restaurant est entièrement géré par des étudiants de troisième année alors que d’autres de deuxième année s’occupent de la cuisine ou du service.
Caroline Boyer, responsable du département, affirme qu’une fois la technique complétée, de nombreux postes de gestionnaires dans la sphère de la restauration s’offrent à ces nouveaux diplômés. Ils peuvent se diriger vers l’hôtellerie, les casinos, les restaurants privés ou de chaînes, les cafétérias et bien d’autres. La responsable du département affirme aussi que le taux de placement est très bon, car ils peuvent commencer immédiatement et signer n’importe où. « Comme n’importe quoi, ils n’arrivent pas gestionnaires du jour au lendemain, mais s’ils mettent un peu de leur sien, je ne vois pas de problème. » Dominique Louineau, enseignante en cuisine à l’École Hôtelière, poursuit dans cette même voie affirmant que le taux de placement des étudiants lorsqu’ils terminent leur formation est de 100%.
La formation en restauration qui s’offre à travers les Laurentides et le Québec semble être suffisante aux yeux de Caroline Boyer: « Il y a différents niveaux d’éducation, ça va jusqu’au niveau du baccalauréat avec la gestion hôtelière. On peut aussi avoir des liens avec les baccalauréats en administration. Il y a aussi des stages qui permettent aux élèves d’aller voir d’autres établissements et d’aller visiter d’autres pays.» À titre d’exemple, l’École Hôtelière offre des formations très variées à ses élèves incluant la cuisine, la pâtisserie, la boulangerie, le service de restauration, la réception en hôtellerie et même la sommellerie.
Comment expliquer la pénurie
Et pourtant, il manque d’employés dans les restaurants. Pour tenter d’expliquer le phénomène, Caroline Boyer avance que le regard que l’on porte au métier pourrait en être pour quelque chose. De ce fait, de son point de vue, ce n’est pas un emploi très valorisé alors que ce sont souvent les conditions de travail difficiles qui sont mises de l’avant dans la presse. Aussi, il est possible qu’on n’ait pas suffisamment fait la promotion de l’importance des études et de la formation pour un tel travail. « Il manque une serveuse et tout le monde pense qu’ils peuvent devenir serveuse du jour au lendemain. Je compare quelqu’un qui a eu un cours avec un autre qui n’a eu aucune formation et il y a une grande marge. »
Elle croit que des institutions de formation comme la technique en Gestion d’un établissement de restauration offerte au Cégep de St-Jérôme, pourraient être une partie de la réponse à la pénurie de main-d’œuvre dont souffre le milieu présentement. « Si on va chercher la formation, on a le désir de travailler dans le domaine. Avec la formation, on a les meilleurs outils et donc on sait à quoi s’attendre. »