Faire la différence un vêtement à la fois

Par Marie-Catherine Goudreau

Six mois par année, Laurence Oligny-Roy vit à l’Île d’Entrée aux Îles de la Madeleine où elle a ouvert sa boutique Nada eco atelier. Les six autres mois, elle les passe dans sa maison à Saint-Adolphe-d’Howard, où elle consacre son temps à la production de vêtements fait avec des matières récupérées.

Intéressée depuis l’adolescence à la mode, Laurence rêvait de devenir designer. Elle a toutefois réalisé bien vite comment cette industrie pouvait être destructrice pour l’environnement. « Ç’a été un choc, je voulais vraiment m’en aller dans ce domaine. J’ai dû trouver une façon de poursuivre mon rêve, mais de manière éthique », explique Laurence en entrevue avec le Journal.

Si vous avez des vêtements à donner, vous pouvez contacter Laurence :

514 951-6232

laurence.oligny.roy@gmail.com

Nada eco atelier

C’est en 2019 qu’elle a démarré son entreprise, après des études en design de mode au Cégep Marie-Victorin. L’année dernière, elle a acheté un bâtiment qui était abandonné sur le quai de l’Île d’Entrée et l’a transformé en un café-boutiqueatelier où elle vend ses vêtements et ceux d’autres artisans de la région. Malgré l’isolement de cette île, qui est seulement accessible par voie maritime, il peut y avoir plus de 300 touristes par jour qui viennent la visiter.

« Mon objectif était de faire la production l’hiver dans les Laurentides où j’ai mon atelier et d’en faire la vente durant l’été », souligne Laurence.

Défis

Pour la première fois cette année, Laurence a décidé de ne pas amener avec elle les matières recyclées provenant des îles, ce qu’elle faisait habituellement. « Je trouvais que ça ne faisait pas de sens de ramener des matières récupérées provenant des îles, puis de ramener mes produits finaux là-bas », souligne-t-elle. L’artisane voulait concevoir ses vêtements à partir de matières qui provenaient d’ici.

Mais elle rencontre toutefois des défis pour obtenir des vêtements recyclés auprès des friperies dans la région. Elle fait face à beaucoup de « portes fermées » pour faire partie du processus de tri et récupérer des matières qui pourraient être envoyées ailleurs ou jetées.

Face à ces difficultés, Laurence a décidé de faire appel à la communauté de Saint- Adolphe pour recevoir des dons de vêtements. « J’ai trouvé ça vraiment cool, car la population de Saint-Adolphe est vraiment ouverte et j’ai déjà eu quelques dons », explique-t-elle.

Vêtement unique

Laurence fabrique à la fois des vêtements conçus de A à Z, avec des matières recyclées, et des vêtements de seconde main qu’elle répare et remet à neuf. Elle leur donne par exemple un autre look avec des impressions faites en linogravure.

Si plusieurs ne se donnent pas la peine de réparer leur vêtement, Laurence croit que certaines pièces doivent être récupérées et sont d’une qualité qui est même difficile à trouver de nos jours. « Parfois, il y a seulement un bouton qui manque, et personne ne va le réparer, même si ce n’est pas compliqué. C’est presque plus rentable de faire un T-shirt de A à Z que de réparer un bouton, parce que tu as une grosse usine avec des employés payés au salaire minimum dans de mauvaises conditions », déplore Laurence.

On peut retrouver ses produits parfois chez Maison Forêt à Val-David ou lors de certains évènements comme les marchés d’artisans. C’est toutefois plus difficile avec la pandémie de faire des « pop up shop », qu’elle faisait avant.

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