(Photo : Marie-Catherine Goudreau)

Arrivée de l’été : Les employés manquent encore à l’appel

Par Marie-Catherine Goudreau

Diminution des heures d’ouverture, service plus long, réservation plus d’une semaine à l’avance : la réalité a changé dans nos restaurants, notamment en raison de la pénurie de main-d’œuvre qui touche encore le secteur depuis plus de deux ans. Comment se passe la situation sur le terrain à l’arrivée de l’été? Le Journal a discuté avec certains acteurs.

Pour le restaurant Mikes de Saint-Jérôme, la situation ne s’améliore pas depuis deux ans. Il se trouve toujours en pleine pénurie d’employés. « On n’arrive pas à trouver du monde. On met des annonces partout pour recruter des gens, mais il n’y a personne qui postule », explique le propriétaire, Normand Vezeau.

Il déclare d’une voix empreinte d’inquiétude qu’il devra probablement fermer son restaurant et qu’il ne pourra le rouvrir que lorsque des gens vont déposer leur candidature. « On manque de serveuses, on manque de laveurs de vaisselle, on manque de cuisiniers », souligne-t-il. C’est toutefois le manque de cuisiners qui serait le motif principal de la possible fermeture temporaire du restaurant Mikes à Saint-Jérôme.

À la Chambre de commerce et d’industrie Saint-Jérôme Métropolitain, « on essaie de soutenir les restaurateurs », souligne le président John Tittel. « Les deux dernières années ont été difficiles et ils ne s’en remettront pas rapidement. Ils ont besoin de main-d’œuvre et c’est difficile de trouver du personnel qualifié. On essaie de regarder si ce sont les conditions, le salaire. On veut trouver des solutions avec eux. Si le salaire est un enjeu, est-ce qu’on peut demander des subventions ? », demande-t-il.

Hugues Néron est propriétaire du Saint-Sau Pub Gourmand et de la microbrasserie Shawbridge. La situation dans ses restaurants est tout autant difficile. « On espère trouver du personnel pour l’été pour être en mesure de rouvrir nos établissements sept jours sur sept », souligne-t-il. Actuellement, ils doivent réduire leurs heures d’ouverture pour donner une pause à leurs employés.

Le propriétaire a même procédé à l’embauche d’une directrice des ressources humaines en janvier dernier pour aider avec les employés. « Ça aide d’avoir une personne consacrée à ça », dit-il. « On n’est pas du genre à s’inquiéter, on est convaincu qu’on va trouver des gens. On va peut-être devoir former des personnes avec moins de qualifications. Il faut s’adapter », souligne Hugues Néron.

Changer son modèle d’affaires

La Brûlerie des Monts à Saint-Sauveur a changé son modèle d’affaires avec la pandémie, nous explique le propriétaire Howard Sauvé. Avant, les clients pouvaient s’asseoir et avoir un service aux tables. Le café comptait alors une trentaine d’employés. Avec la fermeture des restaurants, la Brûlerie a décidé de se concentrer principalement sur la vente de son café en grain dans les points de vente extérieurs.

Alors que la salle comptait une centaine de places avant, le café accueille maintenant seulement des clients au deuxième étage et ne fait plus de service aux tables. Ils ont aussi réaménagé le rez-de-chaussée pour en faire un atelier de café. « C’est certain que les clients habituels sont tristes que ce ne soit plus la même brûlerie, mais on leur explique la situation, toutes les conditions qu’on a dû passer à travers, et les gens comprennent », confie le propriétaire.

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