Apprendre le dessin technique aux côtés d’ingénieurs

Par Simon Cordeau

Le Cégep de Saint-Jérôme offre une nouvelle attestation d’études collégiales (AEC) en dessin technique en génie civil. La formation se donnera sur le campus de la firme d’ingénierie d’Équipe Laurence, à Sainte-Adèle. La première cohorte commencera dès février 2024. Une séance d’information donnée par le Cégep est prévue le 6 décembre.

« C’est un programme qui se donnait au Cégep Ahuntsic de façon sporadique. Le Cégep de Saint-Jérôme s’est entendu avec eux pour que la formation soit donnée dans les Laurentides », explique Vincent Bouré, associé principal et vice-président d’Équipe Laurence.

« Un pôle socio-culturel »

M. Bouré se réjouit que les étudiants pourront suivre le programme dans un milieu de travail, aux côtés d’ingénieurs. « Il y a de 60 à 70 employés qui sont là tous les jours. On a construit le bâtiment il y a un an et demi. Il restait une superficie au sous-sol qui n’était pas utilisée. Le Cégep a accepté de s’établir dans ce local-là. Il va y avoir un certain mélange entre les jeunes du cégep et les gens d’Équipe Laurence. »

Le bâtiment accueille déjà un service de garde en milieu de travail, rappelle Annie-Claude Ménard, conseillère juridique d’Équipe Laurence. « Pour nous, c’est vraiment un rêve. Quand on a créé ce bâtiment-là, oui c’était un siège social et pour nos employés. Mais on voulait aussi créer un pôle de développement et de valorisation de notre discipline, voire un pôle socio-culturel. »

M. Bouré espère également que des employés d’Équipe Laurence feront partie des chargés de cours pour l’AEC en dessin technique en génie civil, mais ceux-ci devront passer par le processus de sélection du Cégep.

Besoin de main-d’oeuvre

Le programme s’est mis en place assez rapidement. Les premiers contacts officiels ont commencé en avril 2022, et dès février 2024, la première cohorte commencera le programme. C’est que la demande est criante dans le domaine.

« C’est sûr que ça va répondre à un besoin de main-d’oeuvre. Nous, on le voit au jour le jour. Des dessinateurs, on en a besoin. Et on n’est pas les seuls ! », souligne Mme Ménard. D’ailleurs, le programme est appuyé par une vingtaine d’organismes et partenaires, dont des municipalités et MRC des Laurentides, ainsi que des firmes de génie et d’arpentage.

Le génie civil est assez large, explique M. Bouré, incluant les bâtiments, les infrastructures, les stationnements, les égouts, les aqueducs, l’arpentage et tant d’autres. Le programme d’AEC offrira donc aux étudiants des opportunités de travail dans divers milieux et secteurs.

« Il y a beaucoup développement ici dans les Laurentides, dans le résidentiel, le commercial et l’industriel. Vraiment de tous les côtés, il y a des entrepreneurs qui ont besoin de dessinateurs », conclut M. Bouré.


Aussi besoin d’ingénieurs

D’ici 2033, les Laurentides auront besoin de 3 203 nouveaux ingénieurs, toutes spécialisations confondues, selon l’Ordre des ingénieurs du Québec. Pour l’ensemble de la province, ce seront plus de 52 000 nouveaux professionnels qui seront nécessaires.

La demande en main-d’oeuvre augmentera en particulier pour le génie informatique (73 %), le génie chimique (47 %) et le génie aérospatial (30 %). Dans les Laurentides, les ingénieurs informatiques compteront pour 42 % de la demande totale, suivis par les ingénieurs civils (14 %) et mécaniques (12 %).

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