Le CJE PDH organise des activités pour attirer de jeunes professionnels à s'installer dans la région. Courtoisie

Adapter les Carrefours jeunesse-emploi à leur mission : aider les jeunes

Par Simon Cordeau

Les Carrefours jeunesse-emploi (CJE) du Québec demandent au gouvernement qu’il modernise leur fonctionnement, adapte leur financement et change leur nom. Ils aimeraient devenir des Carrefours Jeunesse, expliquent Élise Lamarche, directrice générale du CJE des Pays-d’en-Haut, et Mélanie Vachon, directrice générale du CJE de Rivière-du-Nord. « Oui, on offre des services en employabilité. Mais on est plus versatiles que ça. On offre différents services à la jeunesse, et on aimerait que ça transparaisse dans notre titre », illustre Mme Lamarche.

Moins d’administration, plus d’intervention

« On aimerait revoir la structure pour qu’elle soit simplifiée. Ça nous permettrait d’offrir davantage de services directs aux jeunes, comparé à la charge administrative », continue Mme Lamarche. « La structure financière actuellement nous oblige à mettre énormément de temps et de ressources dans la reddition de comptes », ajoute Mme Vachon.

Que les CJE soient imputables est important, soulignent les deux directrices, puisqu’ils gèrent des fonds publics. Mais en ce moment, la charge administrative est contre-productive. « 33 % du financement sert à faire de la reddition de comptes. […] J’ai fait le décompte et, annuellement, on fait 32 redditions de compte, dont 22 pour les ministères, dans des échéanciers qui sont différents pour chacun. Ça devient un casse-tête important », illustre Mme Vachon. « Je dirais la même chose ! », ajoute Mme Lamarche.

De plus, les projets sont financés à la pièce, de manière ponctuelle. Même si une initiative est un succès, il faut refaire tout le travail bureaucratique pour un renouvèlement incertain, qui peut prendre des mois avant d’être confirmé. Les directrices voudraient que le financement soit regroupé sous un seul ministère, avec un seul plan d’action qui touche l’ensemble de leur mission, et lié à une seule reddition de comptes.

S’adapter

Dans une activité bénévole, des jeunes du CJERN ont cuisiné des petits plats pour le Book Humanitaire, qui aide des personnes dans le besoin. Courtoisie

Concrètement, cela permettrait aux CJE d’être plus agiles et adaptés à la réalité du terrain. « Les besoins des jeunes sont en constant changement. La jeunesse évolue, se modifie, se transforme. C’est important que notre structure suive ce changement-là », explique Mme Vachon.

Déjà, les CJE misent sur une « approche centrée sur le jeune, qui touche toutes les sphères de sa vie », explique Mme Lamarche. Ils aident les jeunes à se trouver un emploi, à retourner aux études, à se partir une entreprise, ou même à se réinsérer socialement. « On veut admettre les jeunes, peu importe leur statut socioéconomique. On aimerait que ça soit vraiment simple. Qu’est-ce qu’on peut faire aujourd’hui pour t’aider ? […] Puis on l’accompagne ou on le dirige vers la bonne ressource », illustre Mme Lamarche.

Toutefois, présentement les jeunes doivent répondre à des critères d’admissibilité qui varient selon les programmes auxquels ils pourraient appliquer. Cela complique grandement le travail des intervenantes sur le terrain, et mène parfois à des trous de service pour les jeunes qui n’entrent pas dans une case préétablie. « On connais la jeunesse, on la consulte, on est près d’elle. Mais là, nos outils ne sont pas adaptés pour les aider. Ça nous demande d’être très ingénieux et innovant », soutient Mme Vachon.

« On est dû sincèrement pour un changement majeur. »

– Mélanie Vachon, directrice générale du CJERN

La voix aux jeunes

« Ce qu’on propose, c’est de mieux utiliser les sommes allouées », résume Mme Lamarche. Les CJE sont « très locaux », travaillent en partenariat avec les organismes du milieu et s’adaptent à la réalité de leur territoire, souligne la directrice.

De plus, les CJE ont comme responsabilité de promouvoir la participation citoyenne des jeunes. « Ce qu’on veut, c’est avoir des citoyens actifs et des municipalités vivantes. On veut que les jeunes en soient une partie prenante, qu’ils y aient un sentiment d’appartenance et une place », croit Mme Lamarche.

« Nos conseils d’administration sont formés à plus de 50 % par des jeunes de moins de 35 ans. On représente la voix des jeunes », ajoute la directrice.

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