(Photo : Nordy - Sébastien Fleurant)
Chez Ecosolaris,cinq des vingt employés sont issus de l’immigration.

Main-d’oeuvre : Ecosolaris favorise la mixité

Par Ève Ménard

À Ecosolaris, une entreprise spécialisée en énergie solaire à Saint-Jérôme, 5 des 20 employés sont issus de l’immigration. On discute de recrutement et d’intégration avec le fondateur de l’entreprise, Martin Lambert.

Pour Ecosolaris, le recrutement de la main-d’oeuvre n’est pas un nouveau défi. Ç’a toujours été un challenge, constate Martin Lambert. « On a des postes assez spécifiques et il n’y a pas vraiment de formation au Québec dans le domaine de l’énergie solaire. Donc, il s’agit toujours d’expériences connexes. Et les candidats à l’immigration nous arrivent souvent avec de l’expérience que j’ai de la misère à trouver avec les candidats québécois », explique le président.

Le recrutement à l’international permet à l’entreprise de bien répondre à ses besoins. D’ailleurs, pour Martin Lambert, cette ouverture va de soi. « J’ai travaillé longtemps à l’étranger. Pour moi, c’est naturel la mixité. Ça amène différentes opportunités et différentes expériences », affirme-t-il.

De l’île Maurice à Saint-Jérôme

La manière de recruter les travailleurs varie d’une situation à l’autre. Certains des employés issus de l’immigration résidaient déjà au Québec, ou ils étaient sur un visa de travail ou d’étude, et ont répondu à une offre d’emploi. Tous sont d’ailleurs résidents permanents, ou en voie de le devenir, précise Martin Lambert. D’autres employés ont été engagés depuis leur pays d’origine. C’est le cas de Logan Gracieuse, le dernier travailleur issu de l’immigration à se joindre à l’équipe d’Ecosolaris.

Logan est arrivé de l’île Maurice à la fin du mois de janvier dernier, avec sa femme et ses deux enfants âgés de 7 et 12 ans. Il a intégré l’entreprise en février. « On a décidé de s’installer au Québec pour avoir plus d’opportunités professionnelles et pour les enfants », explique-t-il. Avant d’atterrir dans les Laurentides, Logan s’est mis à chercher du travail. C’est alors qu’il est tombé sur une offre d’emploi d’Ecosolaris. L’entrevue s’est faite de manière virtuelle, puis on lui a offert le poste d’estimateur en chauffage.

« Mon arrivée dans l’entreprise a été bien, c’était une très bonne expérience. Les gens étaient très accueillants. Ils m’ont formé à l’interne aussi. Je connaissais le travail d’estimateur, mais pas le chauffage comme tel, parce qu’il n’y a pas de chauffage chez nous », précise Logan. Lorsqu’une personne issue de l’immigration est engagée par l’entreprise, il n’y a pas de différence significative dans l’accueil et l’intégration de celle-ci, explique le président d’Ecosolaris. « Jusqu’à maintenant, on n’a pas eu à le faire, mais on le ferait si nécessaire », ajoute-t-il.

Par contre, l’entreprise fait toujours un survol des programmes ou des subventions disponibles, pour les partager à l’employé, s’il répond aux critères demandés. Ecosolaris fournit aussi les formations nécessaires, s’il y a lieu. « Ça fait une bonne différence pour eux de savoir qu’ils ont accès à des formations pour mieux s’intégrer au poste », remarque Martin Lambert.

Logan Gracieuse a intégré l’équipe d’Ecosolaris en février dernier.

Le logement, la partie la plus « stressante »

De plus en plus, on entend parler d’employeurs qui logent eux-mêmes leurs employés, faute d’autres logements pour les accueillir. Le manque de logement peut constituer un frein à l’accueil des nouveaux arrivants. Chez Ecosolaris, est-ce une préoccupation ? Pour l’instant, ça se passe bien, souligne Martin Lambert, sans que ce ne soit toujours facile. L’entrepreneur reprend l’exemple de Logan. « Il est arrivé avec sa femme et ses deux filles en plein hiver. Il a fallu lui expliquer le fameux 1er juillet du Québec, qui est assez problématique dans ce cas-là, puisqu’il y a peu de loyers disponibles avant le 1er juillet. »

Se trouver un logement a été particulièrement difficile, reconnait Logan. « C’était la partie la plus stressante », dit-il. À son arrivée, la famille ne possédait pas de voiture. Il fallait donc trouver quelque chose près des arrêts d’autobus et des écoles des enfants. Ils ont cherché pendant environ un mois avant de trouver un logement qui leur convenait, à Saint-Jérôme. Entretemps, Logan, sa femme et ses enfants ont habité chez des amis. 

« On ne va pas quitter Saint-Jérôme de sitôt », affirme d’ailleurs l’estimateur, qui a maintenant sa résidence permanente. La famille aime beaucoup la région. « Habituellement, les personnes immigrantes, quand ils arrivent, ils ont le réflexe d’habiter à Montréal. Nous, on a fait le choix d’habiter ici, en région. On est retournés à Montréal quelques fois, mais les enfants et même nous, en tant qu’adulte, on se dit qu’on ne pourrait pas vivre à Montréal. On aime beaucoup Saint-Jérôme. C’est une petite ville où on a toutes les choses dont on a besoin et il n’y a pas beaucoup de monde », complète Logan. 


Ecosolaris, en bref

Martin Lambert est le fondateur d’Ecosolaris.

Depuis 20 ans, Ecosolaris se spécialise dans la conception de système d’énergie solaire hors-réseau et de systèmes de chauffage radiants hydroniques.

L’entreprise conçoit des systèmes d’alimentation électrique qui fonctionnent à l’énergie solaire et qui permettent d’être hors-réseau. Avec des panneaux solaires, des batteries au lithium et d’autres équipements, votre chalet ou votre résidence peut être alimentée en électricité, mais sans être branchée sur le réseau d’Hydro-Québec, par exemple, ou fonctionner en cas de panne.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *