57e Super Bowl : Une lutte entre deux clubs équilibrés
Par Luc Robert
Bien malin celui qui prédira avec justesse le gagnant du LVIIe Super Bowl, qui se tiendra au stade de l’Université de Phoenix, en Arizona, le dimanche 12 février dès 18 h 30.
Seuls Donna et Ed Kelce, parents d’un joueur de chaque côté, sont assurés de triompher. Les médias américains se gavent de l’anecdote. Selon les données du Temple de la renommée du football professionnel, il s’agirait de la première fois que des parents verront leurs deux rejetons s’affronter lors de la grande messe finale de la LNF. Jason Kelce (centre offensif, champion du Super Bowl LII et choisi six fois au Pro-Bowl) s’aligne avec les Eagles de Philadelphie, alors que Travis (ailier-rapproché, gagnant du Super Bowl LIV, sélectionné huit fois au Pro-Bowl) porte les couleurs des Chiefs de Kansas City.
Entre les deux, la mère Donna a souligné diplomatiquement soutenir l’école secondaire de Cleveland Heights et l’Université de Cincinnati, en Ohio, d’où les deux frangins sont issus.
« Je peine à identifier un éventuel vainqueur, moi aussi », a lancé d’entrée de jeu l’ancien centre spécialiste des longues remises Martin Bédard. « On parle de deux clubs semblables, qui peuvent réussir un gros jeu à chaque possession. La gestion du temps, du positionnement et des jeux détermineront un gagnant. Je me garde une petite gène pour prédire un pointage final », a repris le résident de la Rive-Nord, ancien joueur professionnel des Alouettes de Montréal et des Elks d’Edmonton.
Mahomes-Hurts
Succéder aux Rams de Los Angeles à titre de champions du trophée Vince Lombardi ne sera pas une mince tâche. Les Chiefs (14-3) ont dominé la Conférence américaine en saison régulière, avant de sortir les Bengals de Cincinnati (23-20) en séries. Pour leur part, les Eagles (14-3) ont taillé en pièces les 49ers de San Francisco (30-7) en éliminatoires, après avoir dominé l’Est dans la Conférence nationale en saison.
« Le quart Patrick Mahomes peut créer encore beaucoup de choses, malgré les coups et blessures qui l’affligent (cheville, en outre). Les Chiefs font preuve de résilience et se battront jusqu’à la fin. L’entraîneur Andy Reid déploie toujours des plans de matchs serrés. »
« De leur côté, les Eagles possèdent un jeune quart de 24 ans, Jalen Hurts, qui a prouvé que leur dossier magistral en saison (14-3) n’est pas un adon. En plus, l’entraîneur Nick Sirianni a souligné que Hurts est facilement dirigeable et qu’il accepte les consignes modifiées. Il serait plaisant de les voir triompher, d’autant plus qu’ils ont créé leur propre chances en séries », a-t-il jonglé.
N’empêche que les Chiefs ont été les monarques il y a à peine deux ans et qu’ils refuseront de s’en laisser imposer.
« J’ai de la misère à me faire une idée réaliste d’un éventuel pointage. Mahomes a la carte de l’expérience, mais le jeune Hurts est aussi candidat au titre de MVP (joueur par excellence de l’année), avec Josh Allen (Buffalo). On sera gâté par le choc de titans Mahomes-Hurts », a prédit Bédard.
Retraite
Aujourd’hui conseiller financier chez SFL, l’ancien récipiendaire du trophée Jake-Gaudaur en 2019 n’a pu s’empêcher d’avoir une pensée pour le légendaire Tom Brady, qui vient d’accrocher ses crampons après sept victoires au Super Bowl.
« Quand il est parti des Patriotes pour les Buccaneers, il savait pouvoir encore jouer à son niveau maximum et a remporté un septième trophée Lombardi. J’avais le même feeling quand je suis parti des Alouettes vers les Elks : si j’avais ralenti, je ne me serais pas présenté à ma nouvelle équipe. Même si Brady était encore de niveau professionnel, il a pris la bonne décision de partir à la retraite après une saison moyenne à Tampa. C’est triste, mais à 46 ans et après avoir bâti la dynastie des Patriotes, il sait que la décision de sa deuxième retraite est la bonne », a achevé le vétéran de 12 saisons dans la Ligue canadienne (deux Coupe Grey remportées), qui a disputé précédemment son football universitaire avec les Huskies de l’Université du Connecticut.